Laissez Clémentine vivre en paix !

Teltale revient de loin après une liquidation et un rachat in-extremis qui aura préservé une quarantaine d'emplois, cependant, il semblerait que les droits d'exploitation de la licence The Walking Dead n'ait pas été sauvé.

Les aventures de Clémentine s'achève donc après 4 saisons.

Difficile d'admettre que ce format de jeu en soit véritablement un. Le gameplay est presque inexistant. Et les QTE sont plus contraignant que ludique, ces derniers n'étant jamais raccord avec la narration.

Si un paramètre dans les option m'avait permis de les automatisé afin de simplement profiter des évènements et prendre les décisions quant aux développement du scénario je l'aurais validé.

Ce dernier est d'ailleurs très intéressant. Car découpé en 4 saisons, le spectateurs assiste impuissant à un panel de scénaristes qui tente de s'accaparer l'Histoire de Clémentine, tout en détruisant saison après saison ce que chaque équipe a construit.

Il devient évidant que le joueurs n'a clairement pas son mot à dire.

La première saison était encourageante, même si après observation des choix, ces derniers n'avaient pour ainsi dire que très peu de conséquences, pour ne pas dire aucune. Chaque protagoniste de l'aventure est là pour une durée limité.

Si vous sauver ou épargner un personnage, soyez certains qu'il disparaîtra quelques instant après, n'occupant aucun espace narratif pendant ce laps de temps.

C'est ainsi que les acteurs deviennent de simple personnage fonction dont la profondeur s'efface très rapidement une fois leur objectif atteint.

Ces problèmes occupent les 4 saisons.

Ce premier chapitre n'en demeurait pas moins agréable à parcourir, ses enjeux étaient intimes : Survivre et se protéger tout en faisant face à des évènements difficiles développés avec maturité.

Il devenait alors simple d'avoir de l'empathie pour ce petit groupe de survivants. D'autant plus que les situations étaient originales tout en faisant quelques clin d’œil au matériel d'origine.

Il ne fallut qu'une quinzaine de minutes pour que la saison 2 efface définitivement toute trace de la première saison. Non s'en moins une once de cohérence.

Rebelote, Clémentine retrouve un groupe et évolue.

Après une thématique associé à la parentalité, cette fois ci il s'agit du rite initiatique: l'adolescence

Quand bien même j'étais déçu que mes choix de la première saison n'aient pas eu d'incidence, forcer d'admettre que j'étais satisfait de cette suite, qui à mon sens pouvait déjà servir de conclusion pour Clémentine.

Une an après l'achèvement de la première saison, cette toute nouvelle équipe de réalisateurs et scénaristes étaient parvenu à développer l'univers de Lee et Clémentine tout en restant fidèle aux matériaux d'origines.

3 ans après ce qui est devenu la seconde saison, la technique a évolué contrairement à la formule.

Après s'être fait à l'idée que cette dernière n'évoluerait pas, il reste difficile d'accepter ce qu'il est devenu de la conclusion de la saison précédente qui encore une fois, est atomisé par une toute nouvelle équipe de scénaristes en 5 minutes montre en main. Et ils ont littéralement jeté le bébé avec l'eau du bain.

Personnellement, je n'ai pas reconnu le traitement de Jane ni le destin de Kenny.

Cet aparté n'en demeura pas moins divertissant même si celui-ci se résume à n'être qu’une série dont le cœur de cible sont les adolescents.

Les personnages sont assez mal écrit, antipathiques, leurs interactions sont régulièrement incohérentes ( surtout si vous choisissez certaines interactions ), mention spéciale à la relation père/ fils de David/Gabriel dont la conclusion est plus drôle que quoi que ce soit d'autre.

Il est difficile de comprendre ou voulait en venir les scénaristes, et de comprendre leur message.

" C'est d'un bordel ! "

- Hubert Bonisseur de La Bath

En 2018 est annoncé et diffusé les premiers épisodes de la 4ème et dernière saison.

Et au vue des retours, je m'attendais à être agréablement surpris de cette conclusion, d'autant plus que le nom de Robert Kirkman était associé à ce projet avec ces équipes au commande.

Cette fois ci, les scénaristes ne feront jamais mention de la saison 3. Et comme ce fut le cas pour la saison 2, un ancien personnage est recyclé, et même si on pouvait se dire " Pourquoi pas ? " pour la fois précédente, ici on a clairement à faire à du fan service.

Le plot de base et le parallèle avec la première saison est dans l'idée clairement intéressant.

L’exécution l'est nettement moins.

C'est mal écrit, il n'y a pas d'alchimie entre les personnages, certains éléments vont parfois titiller l'intérêt du joueur, d'autre vont clairement manquer leur cible.

Les enjeux comme pour la saison précédentes sont vue et revue.

Alors que la relation Lee/Clémentine était un jolie succès, la relation Clémentine/A.J est confuse.

Si le joueur décide d'adopter une attitude tempérer et pragmatique, ce que fera la majorité des joueurs, la narration se prend les pieds dans le tapis. Un coup A.J sera colère, un coup il sera sagesse.

Ceci est dû au fait que les scénaristes ont simplement développé une seule facette de leur relation:

Zombie et survie ou pas, le petit n'a pas l'esprit d'un enfant de 5 ans, ni même l'esprit d'un enfant ou adulte tout court.

Il est terrifiant car bipolaire et lunatique tout en étant cruel, et le joueurs à travers le regard de Clémentine doit l'aimer et le protéger parce qu'il est un enfant.

Ceci devient donc contradictoire. La narration ne le représente jamais comme un enfant, et préfère démontrer qu'il est un salopards autoritaire à plusieurs reprise.

C'est un peu une sorte de David 2.0 : on passe du gros con égoïste au petit con égoïste.

Et les scénariste feront mention à chaque début d'épisode qu'au fond c'est qu'un enfant influençable qui n'a aucune maîtrise de son comportement ni jugement morale, ou empathie pour autrui.

Une sorte d'aveu de faiblesse.

Si j'ai plus été tenter de redonner sa liberté à l'enfant en l'abandonnant sur une aire d'autoroute par pur sadisme vidéo-ludique ( ou peut-être que ce serait la meilleure chose à faire dans ce cas de figure ) . Forcer d'admettre que le commun des joueurs ne développera aucune empathie pour ces personnages et cette relation vitale au récit.

Tout comme la série télévisé et le comics, la qualité de cette adaptation en jeu-vidéo de The Walking Dead s'est rapidement dégradée aux fils des années.

Malgré un gameplay inexistant et parfois gênant, qui aurait peut-être valu que cette aventure soit porté en série d'animation plutôt qu'en jeu vidéo, j'ai pour ma part apprécié les deux premières saisons qui parvenaient à co-exister et parfois se répondre malgré des équipes de productions différentes.

Les deux suivantes sont clairement des échecs, les auteurs étant partagé entre un manque d'inspiration et une peur de l'héritage que constitue la figure de Clémentine.

Pour ma part ses aventures se sont achevé au Comté d'Henderson.