Le monstre²
Quand j’ai lancé The Wanderer, je savais à peu près à quoi m’attendre. Un jeu court, arty et qui reprenait le mythe de Frankenstein. OK. Pour tout dire, ces 3 idées me plaisaient plutôt bien...
Par
le 31 oct. 2024
Influencé par de lointaines images d’enfance, je voyais Frankenstein comme une sorte de cousin de Dracula. Dans les dessins animés et bandes-dessinées, le Docteur était représenté comme un savant frappadingue, qui poussait des leviers sous la foudre frappant son manoir délabré. Plus tard, le célèbre extrait “IT’S ALIVE” du film de 1931 me conforta dans cette image. Un dimanche, The Wanderer : Frankenstein’s Creature whishlisté, j'entamai la lecture de l’œuvre originelle de Mary Shelley. J'allai enfin y voir plus clair.
Colore l'immonde. On peut être dérouté, en voyant le style coloré du jeu, de se dire qu’on s'apprête réellement à passer 2h à incarner la création de Victor Frankenstein. Un patchwork de morceaux de cadavres, donc. Assemblés par un tout jeune scientifique au génie indéniable, aux amis peu nombreux et au temps définitivement trop libre dans la Bavière du XIXe siècle. À l'époque, les jeux vidéo n’étaient pas là pour prendre le pas sur les études et tuer dans l’œuf d'aussi brillantes carrières.
Le jeu se lance, et nous attrape aussitôt par son style aquarelle féerique. Instantanément, on sait qu’on est là pour la contemplation et l’introspection. Ce monde est magnifique, on y entame notre errance comme une insulte à la face de Dieu. Prenez le roman, et gardez-en seulement la partie consacrée au récit que le monstre fait de sa propre existence. Une vie qui commence dans le chaos mental le plus complet, ponctuée de découvertes stimulantes à chaque fois balayées par une solitude absolue.
En nous livrant au rejet et à la frustration dans le dénuement le plus total, La Belle Game et Arte tapent au cœur. L’équipe a eu confiance en la force visuelle et sonore de son œuvre (la musique est sublime). Une expérience sans gras qui se suffit à elle-même. La lecture préalable du roman en sublime l'éclat.
Plus de critiques de jeux vidéo sur La Gazette du Game
Créée
le 12 déc. 2019
Critique lue 181 fois
D'autres avis sur The Wanderer: Frankenstein’s Creature
Quand j’ai lancé The Wanderer, je savais à peu près à quoi m’attendre. Un jeu court, arty et qui reprenait le mythe de Frankenstein. OK. Pour tout dire, ces 3 idées me plaisaient plutôt bien...
Par
le 31 oct. 2024
The Wanderer : Frankensteins's creature est une appli envoutante qui vous offre la possibilité de réécrire le chef d'oeuvre de Mary Shelley. Empreint d’un romantisme noir, l’univers du jeu puise sa...
le 13 mai 2023
Difficile...compliqué...délicat...de décrire l'expérience qu'est "The Wanderer"...ah si...c'est une musicalité enivrante...élégante...véritable symphonie...un visuel sublime...véritable tableau...
Par
le 16 sept. 2021
Du même critique
Dans The Longing, on incarne une ombre. Un petit personnage, serviteur d’un Roi de Pierre, muré dans un royaume souterrain. Ledit Roi vient de plonger dans un profond sommeil, dont il sortira dans...
Par
le 10 avr. 2020
7 j'aime
Nombreux sont les jeux à nous procurer une sensation de pouvoir. Il y a la puissance physique d’un avatar viriliste, le bruit mat du canon d’un pe-pom, les opposants politiques que l’on corrompt d’un...
Par
le 4 avr. 2019
6 j'aime
Quand j’étais gamin, j’allais acheter des œufs chez “Milie”, la voisine. A 75 ans bien tassés, elle fauchait toujours son foin, qu’elle montait au grenier à la fourche, sur une échelle en bois. Elle...
Par
le 4 avr. 2019
5 j'aime
1