Estimant n’en avoir pas fait assez avec le jeu original, CDProjekt a décidé de rempiler en proposant un Expansion Pack dont Hearts of Stone constitue la première livraison sur les deux attendues.
Un carton jaune, tout de même, qui n’aura toutefois aucune influence sur la note finale : CDProjekt a commercialisé une version GOTY de son jeu, comprenant les deux extensions, sans rendre cette version compatible avec les sauvegardes effectuées sur le jeu de base. L’excuse invoquée étant bidon à souhait, on comprendra que l’objectif poursuivi est de faire repasser à la caisse les allergiques au dématérialisé pour cette version ultime ou de faire payer au prix fort le pack sur le store pour ceux qui, comme moi, n’envisagent pas de reprendre une partie du début. Cette petite pincée de fesses by CDProjekt est bien notée, il ne faudra pas en vouloir aux joueurs de ne pas se ruer sur Cyberpunk 2077 dès sa sortie, les gars.
Par contre, une fois l’Expansion Pack fraîchement acquis sur le store, force est de constater que CDProjekt a soigné ses joueurs. Déjà, il est proposé de soit reprendre sa sauvegarde pour attaquer le contenu de l’extension soit de créer une partie à la volée avec un Geralt au niveau requis pour se farcir l’extension seule. Ceux qui auraient pu perdre leur sauvegarde n’auront pas d’excuse et n’auront qu’à réattribuer à leur guise les points de compétence.
Pour ceux qui, comme moi, avaient lâché le jeu dans version 1.08 ou 1.09, bien avant la sortie Hearts of Stone, les bonnes surprises vont s’enchaîner puisque dans sa version 1.30 sur PS4, le jeu est enfin totalement fluide et de sacrés aménagements et améliorations ont été portés à l’interface du jeu.
Au passage, le terme « expansion » n’est pas galvaudé puisque, sans surprise, ce premier supplément au jeu de base dégueule de contenu.
Concrètement, la région de Velen a été étoffée au nord. Le joueur peut désormais arpenter ces zones autrefois inaccessibles. Pour les activités, on retrouve les grands classiques « nids de monstres », « villages abandonnés » et « camps ennemis ». Rien de très original, donc, ce que beaucoup se sont crus malins de faire remarquer.
Pourtant, difficile de faire la petite pucelle tatillonne quand il s’agit de replonger dans l’univers du sorceleur et retourner y faire ce qui avait tellement plu dans le jeu de base.
Après quelques combats pour se remettre le jeu en mains, on retrouve le plaisir de trancher en huit les gardes trop cons pour se rendre compte qu’un sorceleur ne met en garde qu’une fois.
Puis, vient le moment de s’attaquer à la quête principale et de découvrir ce que sont ces cœurs de pierre. Sans nécessairement revenir en détails sur ce morceau de trame, notez que la qualité est au rendez-vous. Attendez-vous juste à un certain déséquilibre, l’action et la difficulté se concentrant plutôt en début d’extension. Pas mal de séquences n’impliqueront même pas que Geralt sorte l’une de ces épées. En ce qui me concerne, ça n’a jamais constitué un problème, de même que j’avais apprécié le passage à Novigrad dans le jeu de base. Mais comme certains s’en offusquent, autant le signaler.
Au menu donc, de nouveaux bestiaux à combattre (ce gros crapaud dégueulasse!), des retrouvailles intenses bien qu’un peu courtes (inoubliable Shani), des rencontres surprenantes et marquantes (Gauter de Meuré, Olgierd von Everec, son frère et sa chère Iris...). Au final, si l’histoire contée reste accessoire en comparaison des aventures précédentes de Geralt, cette dernière ne manque pas de piquant ni de rebondissements ou de moments épiques (braquage).
Un enchanteur a également fait son apparition, mais vu ses tarifs, je me suis passé de ses services.
Pour être totalement satisfait, il ne m’a manqué, au final, que deux-trois quêtes secondaires supplémentaires. Le trop bon ayant toujours le goût de trop peu, impossible de leur en tenir trop rigueur. J’aurais aimé quelques éclaircissements sur l’histoire des différentes écoles de sorceleur, histoire d’approfondir un peu l’univers.
Pour une reprise, Hearts of Stone fait le job. Au total, cette extension a bien dû m’occuper une douzaine d’heures, le temps d’en décrocher les trophées. C’était une parfaite mise en bouche avant d’attaquer le morceau de choix : Blood and Wine.
Avec les différentes corrections dont il a profité, il n’y a pas eu de meilleur moment pour jouer à The Witcher 3. L’extension Hearts of Stone était celle qui m’intéressait a priori le moins. Elle m’a pourtant offert de merveilleuses retrouvailles avec celui qui constitue pour moi, à ce jour, le jeu de la génération.