Il fallait bien commencer un jour. Maintenant que The Witcher 3 : Wild Hunt est sorti et fait le bonheur de millions de joueurs, j'ai décidé de m'attaquer à cette référence du RPG en démarrant par le premier épisode. C'est mieux, ça parait plus logique de démarrer par le début...et puis compte tenu de ma (très) modeste configuration, c'est le seul opus de la saga susceptible de tourner sur ma bécane (qu'on peut comparer à un tricycle car je ne suis pas loin de devoir pédaler pour la faire fonctionner...). De ce fait, je ne m'attarderai pas dans ce billet sur l'aspect technique du jeu. Il va de soi qu'avec une sortie en 2008 et en comparaison de ses petits frères, The Witcher accuse le coup au niveau graphique. Mais fort heureusement, l'intérêt de ce soft ne réside pas dans sa plastique et c'est tant mieux car il a de nombreuses choses à offrir aux joueurs.
A commencer par un solide scénario. S'inspirant des romans d'Andrzej Sapkowski, les petits gars de CD Porjekt nous propulsent dans un univers de Dark Fantasy à la fois sombre et mature où la prostitution côtoie la ségrégation raciale et où le meurtre et la trahison sont monnaie courante. Aux commandes de Gerlat De Riv, vous êtes rapidement amenés à enquêter sur une mystérieuse organisation qui s'en est prise à votre ordre, les Sorcelleurs. Les sorcelleurs sont des êtres rompus à l'art du combat depuis leur enfance et ayant subi d'importantes mutations génétiques développant considérablement leurs réflexes et instincts et qui les rendent aptes à chasser et traquer les démons. Concrètement, vous êtes une vraie machine de guerre crainte et respectée de tous et, qui plus est, dotée d'un indéniable charisme !
En combat, vous pouvez alterner entre deux armes, un glaive d'acier pour les humains et les bêtes ainsi qu'une lame d'argent pour les démons, et chacune peut être utilisée à travers 3 styles - puissant, rapide et groupé - pour parer à toutes éventualités. Et ça ne sera pas de trop car les menaces et le bestiaires sont variés. Soldats, loups, vampires, wyvernes, spectres, assassins, plantes carnivores; il y en a pour tous les gouts. Certes, ça n'a rien de vraiment original mais la nature des ennemis est sans cesse renouvelée et se fond à merveille dans l'univers. Un univers où vous devrez prendre vos marques mais surtout régulièrement parti.
En effet, le jeu vous obligera souvent à choisir votre camp et vos décisions auront un impact considérable sur le déroulement de votre aventure. Par exemple, allez-vous laisser des villageois brûler vive une sorcière qu'ils accusent d'avoir apporté le malheur dans leur bourg ou alors prendrez-vous le parti de la pauvresse et massacrerez les paysans en colère ? Aiderez-vous une organisation terroriste de non-humains à piller une banque pour renforcer son armée ou vous rangerez-vous auprès de l'inquisition religieuse qui a juré d'exterminer toutes les créatures non humaines ?
Ces décisions façonneront vos relations et les rencontres que vous ferez. Ainsi selon vos actes, lors de dialogues très bien écrits, des personnages pourront soit vous aider soit prendre les armes contre vous. On récolte ce que l'on sème et de mon expérience personnelle, Geralt De Riv sème souvent la mort pour récolter le chaos... En tout cas une chose est sûr, le joueur est impliqué dans l'aventure et c'est réellement avec plaisir qu'on passe du temps dans le Journal à chercher à approfondir un background très dense et d'une extrême richesse.
Pour ce qui est des à-cotés, vous pourrez vous livrer à des parties endiablées de poker aux dés , à de violentes rixes à mains nues dans les bars, à des saouleries en compagnie d'ivrognes dans le but de leur soutirer des informations, à de l'alchimie pour concocter des élixirs très utiles en combat ou encore partir explorer les environs pour faire de la cueillette de plantes ou donner la chasse à des créatures dans le cadre de quêtes annexes peu passionnantes mais utiles pour gagner de l'argent et de l'expérience à investir dans un arbre des compétences touffu et bordélique. Bref, il y a de quoi faire !
En conclusion, The Witcher est un excellent RPG. On est rapidement plongé dans un univers riche et fascinant et les choix que l'on fait aident à nous y immerger totalement. L'écriture des personnages et du scénario est à saluer, au même titre que les doublages VF de l'Enhanced Edition, et les compositions musicales, bien que discrètes, n'en demeurent pas moins agréables à l'oreille. Alors certes, on pourrait lui reprocher quelques allers-retours parfois pénibles, des quêtes annexes de type FEDEX peu palpitantes ou encore un système de combat déstabilisant et un peu redondant mais ce serait dommage de s'arrêter sur ces petites faiblesses car l'aventure vaut vraiment le coup d'être vécue. Ne serait-ce que pour découvrir le personnage de Geralt De Riv !