Étant un grand fan de Braid, je me suis précipité sur The Witness, la nouvelle création de Jonathan Blow, sans même prêter attention aux critiques mitigées qui l’accompagnaient à l’époque. Il est vrai que le jeu avait été descendu pour son prix, jugé excessif, et qu’il souffrait peut-être un peu injustement de la comparaison avec Braid. Pourtant, même si l’expérience est globalement en deçà de son prédécesseur, elle reste mémorable à bien des égards.
Avant de nous plonger dans ses plus de 600 puzzles, le jeu nous enseigne ses mécaniques de manière intuitive, manette en main.
C’est là sa force! à partir d’un gameplay simple et minimaliste, il parvient à offrir une variété impressionnante de casse-têtes, chaque zone du monde ouvert proposant des logiques uniques à explorer.
La satisfaction de résoudre une énigme est immense, surtout grâce à l’absence de tutoriels. Le jeu nous pousse à observer, à décortiquer les règles à partir de notre environnement, et cette démarche est incroyablement gratifiante. On se sent intelligent, maître de sa progression, ce qui donne une saveur particulière à chaque découverte.
Cependant... La courbe de difficulté, est parfois déroutante. Si le plaisir de comprendre par soi-même est réel, il arrive que certaines énigmes atteignent un niveau de complexité frustrant. Parfois, même en regardant une solution, il reste difficile de comprendre la logique sous-jacente. Cela ne vient pas seulement de l’exigence du jeu, mais d’un dosage de difficulté parfois mal équilibré?
Côté direction artistique et level design, le jeu est un régal. L’île regorge de paysages ingénieux et variés qui encouragent à explorer et à prendre du recul lorsque l’on est bloqué. Ce monde ouvert nous invite à changer d’air, à nous perdre dans des décors magnifiques et à découvrir de nouvelles zones. Un aspect que j’ai adoré. Mais ce point positif s’accompagne aussi d’un défaut notable : l’absence de narration explicite. Tout comme pour ses énigmes, The Witness force à décoder son histoire par nous-mêmes, à travers des indices subtils et des suppositions. Cela peut séduire certains, mais pour ma part, j’ai regretté l’absence d’une trame narrative clairement définie, surtout en comparaison avec Braid, qui brillait par son histoire touchante et poétique.
Malgré ces défauts, je garde un amour certain pour The Witness. C’est un exemple marquant dans l’univers des puzzle games, un jeu qui nous pousse à comprendre ses règles pour mieux les surmonter. Ce simple concept m’a totalement séduit, et même si l’expérience peut parfois frustrer, elle reste unique. Je ne peux que chaudement recommander ce jeu à ceux qui apprécient les défis cérébraux et les expériences immersives.