Comme j'ai pu le dire pour d'autres jeux, mettre un 6/10 avec une recommandation, c'est un acte qui n'est pas tout à fait anodin ...
Loin d'une innovation transcendante, There is no game est un titre surfant sur la prise de conscience d'elle même du jeu vidéo, ce que je nommerai le Gamer Sapiens Sapiens (soit le joueur qui pense et qui a conscience de son statut de joueur). Petite aventure flash jouable gratuitement et très courte (puisqu'il vous faudra 5 à 10 minutes pour la terminer), celle-ci part sur un concept assez simple et qui interpelle : la page sur laquelle vous êtes arrivée n'est pas un jeu.
Alors que nos réflexes de gamer un peu snobe nous oblige à chaque nouveau titre à critiquer, conspuer, invoquer le passé glorieux du jeu vidéo pour démontrer par 0100 + 0101 que "c'était mieux avant", bien qu'ici, "il ne s'agisse pas d'un jeu", on se pousse quand même.
Ici, la ficelle est grosse, mais elle est agréable au toucher. Certes, tout ceci n'est qu'un canular et il se cache bien quelquechose derrière cet écran fixe. Et sans vous dévoiler grand chose que vous ne deviniez déjà, There is no Game est dans les faits une petite séquence pas mal foutue maniant habilement les codes du jeu vidéo et rendant un hommage pas toujours subtil mais définitivement bienvenu à la production vidéo-ludique de ces 30 dernières années.
Comme cela a été dit dans une autre critique - la seule à ce jour - postée avant la mienne, le concept n'est pas neuf et rappelle fortement, dans un format et avec une ambition différente, le jeu culte The Stanley Parable. Avec un chemin bien plus monolithique.
Court, un peu grossier mais gratuit, There is no Game reste une initiative bienvenue qui vous fera passer - pour peu que vous disposiez du background culturel requis - un bon moment devant votre écran d'ordinateur. Et dans un monde parfois formaté et souvent mercantile, il convient de saluer l'idée et sa mise en oeuvre.
Car finalement, il n'y avait effectivement pas de jeu, mais bien un petit hommage.