Le mystérieux meurtre au bord du lac près de la petite ville de Thimbleweed Park.

Retour en 1987, l'époque des pixels et des jeux point n' click à énigme à se tordre de folie. A l'époque, dans la vraie vie, c'était Maniac Mansion qui sortait, ce jeu qui petit, nous avait ma soeur, mon frêre et moi, donné tant de fil à retordre avant de nous laisser découvrir l'une des fins possibles. Enigmes tortueuses, personnages extravagants, logique à l'envers, humour véritable, et fins multiples. Peut-être l'un de jeux dont j'ai autant de plaisir à redécouvrir, et dont j'espère ne jamais avoir à réfléchir de nouveau pour résoudre les énigmes.
Avec Thimbleweed Park, c'est virtuellement que nous revenons trente ans en arrière, à la découverte d'une petite ville américaine où deux agents du FBI devront résoudre un mystérieux meurtre. Cette enquête nous permettra en plus de l'expérimentée et cynique agent Ray, et du fraîchement arrivé, mais sympathique agent Reyes, de contrôler trois autres personnages : la geek conceptrice de jeu vidéo Dolorès, le clown maudit et vulgaire Ransome, et le fantôme du discret et peureux Franklin. Tous ces personnages n'ayant en apparence aucun lien, se verront petit à petit impliqué personnellement dans cette affaire qui révélera bien plus, tellement plus qu'on ne l'aurait cru.
Dans une ambiance très Twin Peaks, nous découvrons chaque habitant de la petite ville à l'abandon de Thimbleweed Park. Tous ces gens que nous reconnaîtrons ou pas (coucou Sandy et Dave), étant des suspects dans cette affaire, nous permettront d'avancer pas à pas dans l'enquête.
Parfois à pas de géant, et parfois à pas de fourmi.
Car les différents lieux de la ville, les objets utiles, ou inutiles, auront tantôt fait de vous faire tourner en bourrique. Sans être retors, les énigmes impliquent d'adopter la logique LucasArt. C'est à dire de parvenir à cerner au delà des apparences l'utilité de chaque objet ou élément du décor, et de décrypter, analyser, retourner chaque parole prononcée. Même si certains sont inutiles, tous les objets ramassables doivent être récupérés. Sans cela, vous vous retrouvez deux après-midi à errer dans les bois à la recherche d'un sentier impossible à trouver jusqu'à ce que, désespéré, vous alliez finalement jeter un oeil à la soluce (Note : je ne l'ai utilisé qu'une fois, et ça a oté tout le plaisir de découvrir la solution moi-même. Mais j'étais vraiment au bout du rouleau (Note 2 : la réponse était tellement simple, mais j'étais tellement en train de chercher là où il ne le fallait pas)).

Si en connaissant les énigmes, le jeu s'achève déjà en un bon paquet d'heures (et je le soupçonne de me réserver encore quelques surprises), sachez que tenter d'avancer à travers l'intrigue risque de vous prendre beaucoup, beaucoup de temps. Mais ce sera du temps qui, folie mis à part, vous permettra de bien vous marrer en remarquant toutes les interactions possibles entre chaque personnage et chaque objet. Car oui, chaque personnage a ses propres traits de caractère. Dolorès refusera de monter une échelle à cause de vertige là où Ransome ne verra aucun inconvénient (sans omettre de vous insulter malgré tout). Vous insulter oui, car le jeu prend un malin plaisir à jouer avec le quatrième mur, et l'humour fait mouche là où on ne l'attend pas. Là-dessus, je vous laisserai découvrir par vous-même.

Bref, un excellent, excellent jeu. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de temps à résoudre de simples enquêtes pixelisées. Mais que c'était bon de revenir à cette époque où l'accomplissement d'un jeu passait par de longues heures d'essai en tout genre avant de l'achever.

Jouez-y, ça vaut le coup (et ça permet aux auteurs de pouvoir faire des jeux plutôt que de se trouver de vrais boulots).