Thomas est un rectangle rouge. Un jour, il est né, et il a bien fallu qu’il fasse quelque chose de son existence nouvelle. Alors Thomas a décidé d’explorer ce monde qui s’offrait à lui, un monde en deux dimensions, assez austère, où il est nécessaire de sauter régulièrement pour, par exemple, éviter l’eau. Chemin faisant, il croise d’autres rectangles. Chose étonnante, ses nouveaux compagnons ne se comportent pas exactement comme lui. L’un saute vraiment très haut, l’une flotte, un autre encore se déplace au plafond. Ils sont un peu bizarres, mais soit : sans eux, point de salut possible. En plus, il paraît qu’il y a quelque chose, au bout.
Thomas Was Alone est un jeu-vidéo. Il nous est compté par un narrateur dont l’accent britannique constitue, à lui-seul, une incitation à l’achat. Ses biens jolies musiques ne sont pas en reste non plus et apparaissent comme des évidences. Si le jeu n’offre pas un challenge particulièrement imposant, il n’en reste pas moins un agréable moyen de tuer quelques petites heures de son temps, à condition de jouer avec le son (sans lequel il perd l’essentiel de son intérêt). La présence d’une série de clins d’œil à l’univers vidéoludique, quoiqu’accessoire, ajoute une petite note rigolote à l’ensemble et ferait presque de Thomas Was Alone une espèce d’hommage minimaliste au jeu-vidéo, à son niveau.
Reste un dernier point. Je me suis, comme beaucoup je pense, surpris à m’émouvoir du destin commun d’une bande de rectangles colorés en deux dimensions. J’assume parfaitement. En fait je me suis bien amusé, l’espace de ces quelques heures et pour le prix d’une bière. Ça me convient très bien.