Thomas Was Alone est un puzzle/platformer qui fait un peu penser à Lost Vikings : on contrôle plusieurs personnages « en même temps », et on passe de l’un à l’autre d’un bouton. Avec son look épuré et sa narration très présente, il avait fait un petit effet à sa sortie en 2012, à tel point qu’il a un certain nombre de fangames sur Itch.io, par exemple. Amateur de jeux à message, je voulais donc voir ce qu’il en était.
On va donc contrôler des carrés et rectangles, qui ont chacun des caractéristiques propres : dimensions, hauteur du saut, et parfois une caractéristique spéciale. L’objectif est de faire atteindre la sortie de tous les personnages, et de les placer dans des silhouettes leur correspondant, tout en évitant les divers dangers du niveau. La description du gameplay s’arrête là : c’est vraiment très basique, et à part une forme de collaboration entre les rectangles, il n’y a rien à expliquer, on se contente de sauter plus ou moins haut.
Le level design n’est pas non plus très excitant : durant 10 chapitres de 10 niveaux chacun, on va exploiter des concepts essorés jusqu’à la moelle. Par exemple, le petit carré ne saute pas haut, il faut donc utiliser un rectangle de taille moyenne comme une marche pour franchir certains passages, ou bien utiliser le carré qui flotte pour faire passer un plan d’eau à ceux qui ne le peuvent pas. La très grande majorité des niveaux demandent simplement de grimper en s’appuyant les uns sur les autres ; quelques-uns changent un peu de principe et sont intéressants, mais c’est rare, et la plupart sont très banals. La difficulté est assez basse, les niveaux sont courts et se terminent généralement en moins de 5 minutes, voire en quelques secondes : j’ai mis 2h30 pour finir le jeu, sans le chapitre « bonus » ajouté dans cette version, et sans chercher à récupérer les quelques collectibles.
C’est la narration qui sauve un peu les meubles, et utilise une histoire d’entraide entre IA (représentées par ces rectangles) et d’expérience qui tourne à la singularité (les IA qui obtiennent une conscience) pour donner un peu de consistance au jeu, et des caractères aux personnages. Je n’ai en revanche pas compris ce que c’est censé raconter ou inspirer, parce que globalement, c’est juste « on s’entraide malgré nos différences et chacun a son utilité » : c’est du niveau d’un livre de gamin de 6 ans pour se donner confiance en soi et accepter les différences des autres, et j’ai beaucoup de mal à comprendre ce qui a créé le moindre engouement à sa sortie.
Si on retire la narration de Thomas Was Alone, c’est un puzzle/platformer pas terrible avec des niveaux rarement intéressants et souvent fastidieux. Et comme la narration a du mal à vraiment remonter le niveau, ça en fait un jeu assez moyen.
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