Thunder Force V
7.4
Thunder Force V

Jeu de TechnoSoft (1997Saturn)

Mes bien chères frères, c'est une honte, un scandale ! Nous sommes ici sur Sens Critique, site peuplé de l'élite intellectuelle de la culture et du bon goût. Site sur lequel se trouve les plus obscures œuvres culturelles inscrites méticuleusement dans la base par d'illustres intello inconnus. Œuvres culturelles qui, of course, sont absentes des bases de sites mainstream populaires que je ne citerai pas. Mais là, oh miséricorde, on se trouve devant un titre non seulement connu, reconnu, mais aussi adulé. Devant l'un des meilleurs shoot'em up jamais conçus en plus d'être l'un des titres les plus réussis sur Saturn. C'est horrible, Thunder Force V ne dispose d'aucune critique à ce jour sur Sens Critique !

Comment les gamers ont-ils pu perdre à ce point la foi ? Mais il y a pire, oui ! En vérité je vous le dis cet oublis n'est que broutille par rapport au fait que Thunder Force VI, infâme jeu résultant de développeurs fauchés possédés par le malin, soit lui dûment noté et critiqué. Dans ces sombres heures il faut savoir se tourner vers la lumière et revenir aux fondamentaux du bon vieux shoot qui bourre.

Dans des temps anciens saint TechnoSoft fut un studio qui, le moins que l'on puisse dire, avait le sens du rythme et du spectacle sachant nous faire jouir de ses saintes créations. Toujours à la pointe de la technique et musicalement inspiré, TechnoSoft nous avait fait don de sa plus belle création dans le très ascétique Thunder Force IV. Mais, pauvre brebis égarées que nous sommes, nous avions besoin après ce brutal épisode d'un signe de l’existence de notre seigneur. Durant 5 ans de jeûne nous commençâmes à douter de sa véritable existence. Mais un jour, notre saint à tous nous apparut sous la forme d'un buisson ardant allumé par un laser venu du ciel. De celui-ci émanait la voix, évidement caverneuse, de notre cher divinité : « je ne vous ai pas oublié. Mais Saturn difficile à dompter. Alors mettre tout mon talent de gameplay, ai-je été obligé. De cette action délectez-vous, de cette musique abreuvez-vous, en cette difficulté ayez foi... ». Et tel un personnage de Street Fighter II mourant, sa voix disparue dans un écho lointain. Nous laissant cet artefact à la jaquette épurée que nous nous empressâmes de donner en offrande au dieu Saturn.

La grande cérémonie allait pouvoir commencée. Religieusement nous appuyâmes sur « start » et ce fut le choc. Un mélange indescriptible de douleur et de plaisir allait nous submerger. D'abord une énigmatique introduction, courte, épurée, baignée dans des riffs « ThunderForcesque ». Surpris, nous nous attendions peu être à quelque chose de plus élaboré pour notre époque. Mais c'était sans connaître la suite de la cérémonie. Le jeu commence, bien entendu Thunder Force propose au joueur l'ordre dans lequel il veut effectuer les premiers niveaux. Par habitue ou par adoration, c'est le niveau 1 qui est choisi, celui à l'image d'Hydra dans le IV, niveau oh combien spectaculaire. Là c'est une double flagellation. La première douloureuse les graphismez ne sont pas ce que l'on attendait, adieu le dotart de la Megadrive. Les graphismes sont pixelisés, brouillons parfois déserts manquants de détail et d’animation dans le décor. La Saturn avait vue mieux. Mais une flagellation peut en cacher une autre. La seconde, une claque, nous dévoile tout l'aspect frénétique du titre : un subtil mélange de 2D et de 3D dont seul notre vénérée Saturn a le secret, des couleurs vives et vibrantes, une animation ultra fluide sans faille, nerveuse et ponctuée de nombreux effets spéciaux très spectaculaire. Il faut voir ce boss du premier niveau aux ailes métalliques brillantes, le luxe de l’animation, les tirs qui envahissent l'écran. On se prosterne devant la profondeur du scrolling donné par des parallaxes 3D qui donnent le tournis tout en donnant au jeu sa nervosité inégalée.

C'est dans le « silence » que l'on reste bouche bée devant la mise en scène ahurissante du jeu. Bien au delà, pardonnez-moi seigneur, de ThunderForce IV. Les niveaux sont scénarisés et il ne se passe pas une seconde sans que de vicieuses attaques tentent de réduire à néant votre vaisseau. Quand ce ne sont pas les grilles lasers du niveau 4 qui vous embêtent, c'est un engin géant à deux roues qui vous poursuit ou un gigantesque dragon aquatique qui tente de vous déstabiliser. Tous sont mis en scène de façon classieuse. Mais ce serait oublier ces moments de combats divins que nous offre le jeu. Des duels d'une ultime jouissance mêlant stress et plaisir décuplés. La première foi c'est un choc, le combat épique contre le Guardian's Knight, la sensation grisante du grand spectacle de la bataille spatiale du niveau 5 et ce combat final qui ne prendra tout son sel qu'en Master. Le niveau de difficulté le plus élevé.

Oh grand TechnoSoft, je ne sais pas si nous méritons autant. Tu as même pensé aux plus fragiles d'entre nous en dosant la difficulté. Désormais, même les impies dépourvus de réflexes pourront se confessés devant cet ultime jeu. Ils découvriront un système d'armement simple, efficace et accessible. A un bouton une arme, à une arme une stratégie. Rarement vous serez à poil et vous pourrez déchaîner votre courroux grâce aux saints Craw qui vous donneront puissance et assurance. Même en Master pour obtenir la véritable fin, jamais vous ne serez abandonné. Et aux plus difficiles moments de cette cyber croisade spatiale les incantations musicales sauront vous donner élan et courage.

Oui ! Comment une bande son peut-elle distiller autant de plaisir, autant de verve dans ce jeu ? N'y voyons aucune inspiration cachée dans le nom des boss tel que Iron Maiden ou Deep Purple. Jamais rock électro n'aura été aussi réussi pour nous et pour toute l'action et l'ambiance céleste de ce jeu. Pardonnez nous de ce péché mais nous avons encore envi de monter dans ce paradis spatiale doté de notre module trucidant vaisseaux et croiseurs. Tous s’entrechoquant dans cette bataille portée par cette musique inoubliable à jamais, gravée sur nos tympans. Pourtant, nous le savons seigneur, vous n'avez pas réussi à réitérer la prouesse technique que vous aviez produite sur les puces audio de la Megadrive. Ici la Saturn n'est pas exploitée à sa juste valeur, ce sont de simples pistes audio CD que vous avez utilisées, mais c'est tellement bon. Tellement cohérent avec cet univers, quel talent de composition. Tout ceci nous manque... vraiment.

Alors mes bien chers frères, vous en conviendrez, il fallait prêcher pour ce titre oh combien exceptionnel icône d'une époque révolue. Dernière perle du défunt studio TechnoSoft disparu dans la plus grande ignorance. Inscrivons ce shoot qu'est Thunder Force V au Panthéon et gravons les noms de ses créateurs dans le marbre en lettre d'or. N'oublions pas toutefois un petit post scriptum précisant que la version Playstation incarne le vilain en étant doté d’infâmes graphismes indignes et blasphématoires. Ne tentez pas le diable il n'est que déception sur Playstation. N'oubliez jamais vos racines celles d'un jeu vidéo qui vous apporte skill et bon goût. C'est grâce à notre seigneur qu'aujourd'hui notre foi nous donne la force de reconnaître le mauvais du bon. Et dans ce monde mauvais, cette douloureuse période de vache maigre qu'est celle du shoot'em up nous pleurons TechnoSoft et ses saints. Mais, nous avons aussi la force et le privilège de rejouer à ce jeu, pour notre plaisir, mais aussi pour ceux et celles venus regarder le spectacle offert par ce jeu. Ces brebis égarées qui n'ont jamais connu le shoot et qui découvrent ébahis le spectacle virtuose de Thunder Force V.

Ainsi, La marche des vertueux est aujourd'hui semée de mauvais jeux qui sont les entreprises égoïstes que fait sans fin, surgir l’œuvre du malin. Béni soit-il le gamer de bonne volonté qui, au nom de la charité se fait le berger des ignorants du shoot qu’il guide dans la vallée d’ombre de la mort et des larmes, car il est le gardien du bon goût et des gamer égarés. J’abattrai alors le bras d’une terrible colère, d’une vengeance furieuse et effrayante sur les hordes impies qui ont oublier de critiquer les perles de TechnoSoft. Et tu connaîtras pourquoi mon nom est l’éternel quand sur toi, s’abattra la vengeance du Vasteel ! Pardon, mais c'est trop bon ! Amen.
Dr_Wily
9
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le 17 janv. 2013

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