Tintin au Tibet
5.1
Tintin au Tibet

Jeu de Infogrames et Atari, Inc. (1994Mega Drive)

Tintin et Milou sont dans un train au Népal, la digue tombe dans l’eau, qui reste-t-il sur les rails ?


De Tintin, on connaît tous les BD et les dessins animés également. En cette année 2011 qui précède la fin de le monde tel que nous le connaissons, Steven Spielberg a osé adapter le reporter bouffeur de frites au cinéma. Ne parlons pas de cet affront aux bédévores comme moi, mais plutôt du jeu, pas celui adapté du Secret de la Licorne mais de Tintin au Tibet (et du Lotus Bleu pour le début de l’aventure), sorti il y a très beaucoup longtemps.



Tintin au p'tit B



Après le succès de l’adaptation d’Astérix sur SNES, Infogrames passe à Tintin et compte développer un jeu similaire en terme de gameplay à celui du gaulois. A quoi doit-on s’attendre donc? Un jeu de plate-forme avec des sauts au centimètre près, de la baston et beaucoup de couleurs? La réalité est tout autre. Dans Tintin au Tibet, on incarne donc Tintin, jusque là tout va bien, dans des niveaux en 2D dans lesquels on avance vers la gauche ou la droite pour progresser. En appuyant sur bas, Tintin avance au premier plan, ce qui lui permet d’éviter des objets ou des gens, mais il peut aussi sauter, ramasser et lancer des objets et, eh bien c’est tout. Ah si, il court également. Il n’envoie pas des bourre-pifs comme l’autre gaulois prétentieux, ce n’est qu’un reporter fouille-merde qui donne des leçons à tout le monde. En plus, il a un chien qui rigole. Non mais sérieux, on est où là ?



Tintin à Paris



Jouer à Tintin au Tibet demande beaucoup de patience et de self-control, comme on dit là-bas. Prenons les sauts. Ils ne se jouent pas au centimètre mais au millimètre près. Le premier niveau se révèle d’ailleurs une véritable torture pour beaucoup. Le train est bloqué, Tintin doit franchir divers obstacles comme un homme qui jette des paquets par une fenêtre du train (wtf?), des gamins qui courent, de la fumée de la locomotive et le vide. Enfin, le vide, tout est relatif, car s’il faut sauter par-dessus un trou pour avancer (sinon Tintin meurt), la suite nous fait tomber dans l’eau deux mètres plus loin pour nager et sauver Tchang. Complètement con.


Chaque niveau du jeu est fait ainsi. Le décor change ainsi que les gêneurs. Après les gamins qui courent, la femme de ménage qui renverse les valises, le chien pékinois qui vous fait mal (pourquoi, on ne sait pas), des cyclistes qui ne regardent pas devant eux. Bref, on se croirait à Paris, tellement toutes les personnes croisées se révèlent irrespectueuses. Vous l’avez compris, le déroulement de chaque niveau ne change jamais, que ce soit dans un hôtel à la montagne, sur le marché ou près de l’épave de l’avion crashé. Seul le niveau de l’escalade avec le capitaine Haddock fait exception.



Tintin est fragile



Mais Tintin au Tibet, ce n’est pas qu’une maniabilité à chier, ce sont aussi de superbes graphismes. Il s’agit tout simplement d’un des plus beaux jeux de la Megadrive, plus coloré et léché qu’Astérix et plus abouti que Earthworm Jim. Même le Yéti est sexy. La durée de vie s’avère aussi plutôt correcte et vous ne serez pas obligé de recommencer le jeu depuis le début puisqu’à trois moments clés dans l’avancement de l’aventure, un mot de passe vous sera délivré pour ne pas refaire les premiers niveaux suicidaires. Mais Tintin est un fragile, ce n’est qu’un semi-aventurier qui encaisse mal. Sa vie est symbolisée par un parchemin déroulé, qui se détruit quand il se fait toucher, trois fois maximum avant de mourir. Il peut se revigorer en ramassant des pommes, plutôt rares d’ailleurs. Quelques bonus sont bien cachés ici et là dans les niveaux, les premiers de l’aventure. Comme dans beaucoup de jeux de cette époque, il y a un temps limité pour terminer un niveau, chose classique bien qu’un peu inutile. Avec tout ça, on a un jeu plutôt fidèle à la bande-dessinée malgré quelques libertés prises par Infogrames.


Tintin au Tibet offre une aventure à la difficulté élevée, graphiquement superbe et malgré quelques passages à se tirer les cheveux, on passe un bon moment. Mais paradoxalement, cette précision demandée (un pad de l’époque à la main, c’est très dur) casse l’immersion du jeu qui a finalement plus mal vieilli qu’Astérix.

RobinBeaugendre
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le 18 juin 2016

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Robin Masters

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