Les animaux de l'apocalypse
(…)
Bienvenue dans le monde étrange de Tokyo Jungle, où les poules boivent de l'eau de source à la bouteille et les éléphants lisent des magazines de charme. Avec le plus grand naturel.
Derrière l'excentricité toute japonaise de ce titre débarqué en France par miracle se cache cependant un système de jeu solide et ingénieux. Techniquement limité, le jeu compense ses faibles moyens par une créativité de tous les instants.
L'objectif est simple et vieux comme le monde: survivre et perpétuer sa lignée. Suivant son humeur du moment, le joueur peut choisir parmi plusieurs dizaines d'espèces celle qu'il tentera de mener à la prospérité. Le téméraire optera pour le poussin, aussi lent qu'inoffensif, quand l'orgueilleux pointera instinctivement son curseur sur le lion, seul animal à même de satisfaire ses désirs de noblesse. (Avant de changer d'avis lorsqu'il tombera quelques cases plus loin sur un vélociraptor.)
Si le saint triptyque explorer/manger/se reproduire constitue l'ossature du jeu et donne naissance à d'innombrables morceaux de bravoure, Tokyo Jungle brille également par la richesse de son contenu. Le nombre d'animaux et d'objets à découvrir est ahurissant et on ne se lasse jamais d'explorer la ville, encouragé par un bandeau informatif qui diffuse des actualités en continu.
(…)
Manger pour ne pas mourir. Fuir pour ne pas mourir. Se reproduire pour ne pas mourir. Tokyo Jungle est par essence une fuite perpétuelle contre la mort. Mais il est aussi et surtout une formidable célébration de la vie.