Difficile d'imaginer un contre-pied plus prononcé. Après avoir lancé à deux reprises le joueur à l'assaut de la cité fantôme de Rapture, solidement ancrée au fond de l'océan, la saga Bioshock l'envoie sans crier gare vers la ville céleste de Columbia, au faîte de sa gloire.
Columbia est bien plus qu'un superbe décor ; la série y poursuit avec brio son exploration des thèmes sociaux, un cas presque unique dans l'univers d'ordinaire peu cérébral des jeux de tir. En soignant chaque détail et incorporant avec justesse de nombreuses saynètes, les développeurs ont réussi à poser un monde riche et crédible* dans lequel on prend un plaisir fou à s'immerger, tel un observateur privilégié.
Unanimement célébrée pour la qualité de sa narration, la saga Bioshock passe à Columbia un nouveau palier. Portée par une formidable galerie de personnages, la jeune Elizabeth en tête, l'histoire de Bioshock Infinite se dévore autant qu'elle se savoure, des instants les plus anodins aux (nombreux) passages d'anthologie.
Au-delà de ses ambitions narratives, Bioshock Infinite reste avant tout un jeu de tir ; les fusillades à grande échelle y sont monnaie courante et on s'y amuse beaucoup.
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En prenant le pari de transformer une saga qui n'en manifestait pas encore le besoin, Irrational Games et 2K l'ont propulsée à un autre niveau. Les deux premiers Bioshock étaient d'excellents jeux, Bioshock Infinite est un jeu rare, de ceux que l'on croise une ou deux fois, pas plus, par génération.
* Plus encore que ses prédécesseurs, Bioshock Infinite met au premier plan des personnages féminins forts et bien écrits. Même les troupes ennemies sont mixtes ; à Columbia, il n'est pas interdit d'être soldat quand on est est une femme! Ce souffle d'air frais est le bienvenu dans une industrie qui peine à se départir de son sexisme latent.
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