Une tombe et un raider !

Jeu sorti en 2007 et sur mon compte steam depuis… bref, j’ai déterré ce remake du premier Tomb Raider après avoir vu l’excellent speedrun de Tomb Raider 2 au speedons et pendant que je tenais le lit à 40 degré de fièvre. Bon, je ne suis pas en mesure de raconter le scénario, puisque je l’ai laissé sur le bord de la route au bout du deuxième chapitre quand j’ai rencontré le 10ème poncif exaspérant. On campe bien évidemment Lara Croft qui va se retrouver dans les montagnes himalayennes, en Grèce, en Égypte etc. pour arpenter des tombeaux plus ou moins tortueux.

Réalisé en une dizaine d’heure, la première moitié du jeu est vraiment intéressante. Tout d’abord, le remake a relativement bien vieilli même s’il fait très dépouillé et que les ombres n’existent pas vraiment. Il me semble qu’il est un peu moins fin et harmonieux que Legend de mémoire. L’essentiel de la refonte est passé dans le système de jeu où les déplacements de Lara sont fluides et souples, il n’y a plus du tout ce sentiment de contrôler un pétrolier ou de ressentir de la rigidité dans n’importe quelle action. Par ailleurs, la composition des niveaux pour leur exploration et la progression est assez intuitive et ça se fait franchement bien tranquillement. De temps en temps, Lara va devoir affronter des adversaires et même des boss… Je m’en serais passé, c’est assez piteux : elle vise, elle tire, ça tue, parfois, elle doit faire une esquive au ralenti, ça rate régulièrement… les ennemis sont au niveau d’une pastèque qui roule en pente pour leur IA et quand ils sont trop nombreux on peut se faire démolir en littéralement quelques secondes autant qu’ils peuvent se tuer sans le savoir. On se retrouve aussi avec des problèmes types PlayStation 1, ce qui est un peu fort tout de même pour un jeu sorti sur PS3/360, comme des mouvements de caméras impromptus, des menus lourdingues, des ennemis qui attaquent pendant une cinématique ou une animation, les animations de Lara qui se prend des dégâts qui fait rentrer dans une boucle sans recovery...

Jusqu’à la moitié du jeu ne sont que des menus problèmes et l’ensemble du jeu est cool. En pratique, ce qui est assez agréable, c’est vraiment ce sentiment de solitude que peut avoir Lara, et en pratique, s’il n’y avait pas de combat, on se retrouverait devant un pur jeu de parkour-puzzle qui, à mon sens, serait vraiment excellent. Explorer un territoire clairement abandonné depuis des siècles et se débrouiller pour grimper par si par là, déclencher des mécanismes, tout cela est tout de même très satisfaisant, il n’y a pas d’interruption type coup de téléphone, hormis quelques inutiles QTE entre les chapitres, pas de cinématique encombrante. On se retrouve dans une situation originale, et clairement un peu oubliée par la licence ou par ce genre de jeu d’aventure, qui ne peut pas s’empêcher de nous surguider.

Et puis, Lara arrive en Égypte… les niveaux deviennent de plus en plus alambiqués ce qui dans une certaine mesure est normal, mais on atteint de plus en plus systématiquement le pseudo-die and retry : certes on ne meurt pas d’essayer d’arpenter un nouvel endroit (quoi que), par contre, à chaque échec, il est facile de perdre une ou plusieurs minutes pour pouvoir réessayer. Par ailleurs, les défauts mineurs du jeu deviennent dans un premier temps carrément handicapants, avec la multiplication de sauts à l’aveugle par exemple, puis les défauts sont sciemment utilisés comme manière d’augmenter la difficulté. Quelle bonne idée ! Pour une raison que j’ignore, mes sauts ont de moins en moins aboutis au fur et à mesure : Lara peinait incroyablement parfois à s’accrocher à des parois qui jusque-là étaient évidentes pour elle, ou à trébucher et glisser pour rien... Passé l’Égypte et un court niveau minier inutile que j’ai truandé pour passer (en grimpant sur une poutre qui n’était clairement pas une plate-forme…), le dernier niveau est une compilation de tout ce qui vous scie les nerfs depuis au moins 3 heures dans un habillage « Soooooooo PSX » type enfer (lave, volcan, monstres…) où là, je ne sais pas où en était le scénario mais j’ai tué 2 démons… Et le nombre de fois où je me suis dit « ok là ça doit être la fin » a été incalculable.

Je suis content d’avoir, théoriquement, la possibilité de dire dorénavant que j’ai fait Tomb Raider 1 (en vrai, petit, impossible de finir le 2ème niveau sur PS1), et il y a quelques bonus intéressants pour les fans (pas moi apparemment). Par contre, l’expérience en 2023 est relativement douloureuse, la deuxième partie du jeu étant graduellement de plus en plus insupportable, illisible et débilisante. Terrible !