Débile... dans tous les sens du terme
Alors que je venais de finir (pour la troisième ou quatrième fois) le très bon Rayman 2 : The Great Escape, je me suis rappelé qu'un certain Tonic Trouble était sorti quelques temps après. Ce dernier, toujours réalisé par Ubisoft, se voulait comme étant une sorte de petit frère de Rayman 2. Il en reprend même certains codes comme les protagonistes sans bras et sans jambes voire carrément certains éléments graphiques ou sonores (comme les bruits de rafales venteuses, par exemple). Pour faire simple, Tonic Trouble est une réminiscence de Rayman 2 ; mais en beaucoup plus loufoque. Déjà rien que l'histoire est d'une dinguerie totale : alors qu'il est en train de nettoyer son vaisseau spatial, Ed fait accidentellement tomber une canette sur Terre et plus précisément dans les mains du méchants Grögh. Ce dernier va alors se servir du mystérieux breuvage que contient la canette afin de transformer le monde en une sorte de grand n'importe quoi où les moutons volent et où les grilles-pains lancent des toasts tueurs. Enfin bref, notre petit Ed va devoir aller nettoyer son bordel et rétablir l'harmonie sur la planète.
La dernière fois que j'avais terminé Tonic Trouble, c'était il y a plus de 10 ans. Mais je me souviens que déjà à l'époque j'avais trouvé ça, non pas nul, mais assez vide. Et en le refaisant entièrement il y a quelques semaines, je peux désormais affirmer que ce jeu est en fait bien plus que simplement ennuyant : il est terriblement chiant, triste... et pratiquement injouable ! Dans ce jeu, on contrôle donc Ed, sorte de Rayman extraterrestre violacé dans un univers 3D assez coloré mais graphiquement très décevant. C'est assez incroyable quand on sait qu'il est pourtant sorti après Rayman 2 et qu'il partage le même moteur graphique que ce dernier ! Je ne sais pas, peut-être que c'est le vide intersidéral du monde de Tonic Trouble qui fait ça, mais en tout cas le jeu est techniquement assez loin du second Rayman. Mais le pire de Tonic Trouble reste cette infâme caméra ! C'est tout simplement une pure torture. Sans déconner, je crois que je n'ai jamais vu une caméra aussi désastreuse sur N64 (enfin, peut-être dans Glover). C'est quand même un comble pour un jeu de plateformes où on a besoin autant de dextérité que d'un bon champ de vision afin de ne pas crever... Enfin bref : la caméra reste LE gros purgatoire de ce jeu.
Bon du coup, je remarque que je n'ai fait que démolir le titre. Mais en même temps, il est assez dur pour moi de ne pas comparer ce soft avec tout le panthéon vidéoludique de la plateforme sur N64. Car je rappelle que Tonic Trouble est sorti en 1999, quelques mois après Rayman 2 et surtout un an après le chef-d’œuvre Banjo Kazooie et trois ans après Super Mario 64. Et les derniers jeux cités font mieux que Tonic Trouble sur absolument tous les points ! Il y avait pourtant quelques bonnes idées de gameplay dans ce Tonic Trouble. Par exemple, avant d'arriver dans le domaine du méchant Grögh, Ed doit rechercher divers objets dans les différents niveaux afin de les ramener à son ami le Doc qui lui donnera un nouveau mouvement à chaque série de 6 objets ramassée. Ainsi, le joueur doit parfois revisiter certaines portions de monde alors inaccessibles afin de récolter les espèces d'antidotes oranges qui foisonnent dans les recoins difficiles. C'est indispensable car le joueur a besoin de 160 antidotes pour voir la fin du jeu. Mais encore une fois, cette foutue caméra qui n'arrive pas à se recentrer toute seule rend la tâche quasi insurmontable ! Et encore, je n'ai même pas parlé de la maniabilité assez approximative, surtout dans les airs...
Bon sinon, l'univers déjanté est parfois amusant même s'il n'y a que très peu de niveaux et que, comme dit plus haut, le vide se fait grandement sentir. On traverse ainsi sans réellement s'amuser un glacier avec des frigos et des méchants patineurs vêtus de tutus, un canyon enflammé ou encore une pyramide blindée de pièges. L'aventure se torche en un rien de temps et à la fin on reste sur sa... faim. En fait, ce jeu est un peu comme Starshot sur N64 : ça aurait pu être bien, il y avait le potentiel pour faire un bon truc, mais c'est plat, sans charme, pauvre et totalement décevant.
L'un des plus gros échecs d'Ubisoft.