Le plaisir nostalgique
Si Silent Hill et Resident Evil avaient couché ensemble, ça aurait donné Tormented Souls. Un bel hommage aux survival horror old school : caméra d'angles, puzzles, munitions et sauvegardes limitées,...
le 21 oct. 2021
8 j'aime
Etant un fidèle admirateur de la franchise Resident Evil, je fus irrémédiablement attiré par Tormented Souls (2021). Découvert par hasard sur la boutique Steam, c’est le retour au classicisme de la formule survival horror qui m’attirait notamment depuis que Capcom changea la formule de sa série phare. Le studio de développement chilien affirme avoir voulu combiner l’ADN de leurs deux licences favorites : Resident Evil et Silent Hill. Sans avoir retrouvé l’essence de Silent Hill en me basant sur ce que je connais des trois premiers épisodes, il est clair que la ressemblance avec la saga Resident Evil est frappante. Je ne manierai pas davantage le suspense, Tormented Souls est un excellent titre redorant le blason d’un genre en pleine disparition depuis que Resident Evil a fait le pari de l’action et du gameplay en vue FPS, que Konami n’a pas compris la formule depuis Silent Hill 2 en se perdant dans une myriade d’épisodes médiocres voire nuls et qu’Alone in the Dark a abandonné la cour des grands en 2001 en ne produisant que des chiasses atomiques depuis vingt ans. J’ai bien croisé le chemin de Song of Horror (2019) en début d’année, un survival horror très classique aussi dans la formule, mais au gameplay et level design complètement naze et d’un certain Obscure sorti en 2004, très bon titre au demeurant, mais n’arrivant pas à la cheville d’un Tormented Souls dans la grammaire du genre. Un boulevard est aujourd’hui ouvert à ceux qui s’en donnent les moyens et il faut croire que les chiliens se sont retroussés les manches pour se faire une place dans l’arène. Voici un petit récapitulatif des aspects positifs et négatifs du titre de Dual Effect :
Points positifs :
- La première chose qui frappe quand on regarde des images ou vidéos du jeu, c’est sa réalisation de toute beauté, son ambiance. Le jeu est magnifique. Les environnements en 3D fourmillent de détails et les effets de lumières sont sublimes. Quel travail de la part des développeurs !
- La qualité des énigmes. Beaucoup de puzzles, d’objets à trouver, à assembler pour progresser. Ce n’est pas toujours évident à trouver mais la difficulté globale est maîtrisée et équilibrée.
- Le level design. Pour ma part, j’ai vraiment apprécié les environnements et la construction de l’hôpital même si j’ai des réserves pour le monde parallèle rappelant, en effet, une composante essentielle des Silent Hill.
- Le gameplay très satisfaisant reprenant l’immobilité iconique des Resident Evil durant les combats mais avec des déplacements résolument modernes. L’inventaire n’est pas limité contrairement au jeu précité.
- Les plans fixes ou les caméras mobiles mettant en lumière la beauté des décors mais surtout servant le propos du gameplay : créer de la tension avec des menaces possibles hors champs.
- L’héroïne sexualisée. Ça fait plaisir. Plein le cul des boudins immondes et du féminisme à outrance.
- Les sauvegardes limitées sur les enregistreurs audios.
- L’ambiance sonore et les musiques. Les musiques sont peu nombreuses mais efficaces, en particulier dans les salles de sauvegarde. Encore un bel hommage aux anciens jeux du genre.
Points négatifs :
- Le design des armes : le pistolet à clous et le tuyau improvisé servant, par l’opération du Saint-Esprit, de fusil à pompe ne font clairement pas rêver. Il y a une arme supplémentaire dans le dernier tiers du jeu mais idem, pas terrible.
- Le bestiaire peu varié. Encore moins varié que Resident Evil premier du nom.
- Le scénario est sympathique (même si déjà vu 100 fois) mais cousu de fil blanc. On voit venir la chute à des kilomètres.
- La carte peu lisible selon moi. Celle-ci est indispensable pour progresser dans l’aventure mais je n’ai pas aimé le choix des développeurs d’avoir opté pour un style aussi simpliste et dénué de détails.
Pour conclure ce court avis, j’ai beaucoup apprécié mon expérience sur Tormented Souls. Les développeurs ont parfaitement compris l’ADN des survival horror des années 90-2000 et synthétisent les ingrédients dans un titre hommage au genre. Peu original dans ses mécaniques ni dans son scénario, Tormented Souls s’adresse surtout à ceux qui souhaitent renouer avec un style de jeu résolument rétro. Tout y est : plans fixes, héroïne vulnérable, gestion des munitions, décors et ambiance de haute volée, énigmes et objets divers à collecter. Tormented Souls est un récital scolaire mais non dénué d’intérêt de par une ambiance et réalisation parfaitement maîtrisée. Terminé en une quinzaine d’heures, je n’ai pas vu le temps passer. Vivement le second opus annoncé pour l’année prochaine.
Créée
le 1 nov. 2024
Critique lue 12 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Tormented Souls
Si Silent Hill et Resident Evil avaient couché ensemble, ça aurait donné Tormented Souls. Un bel hommage aux survival horror old school : caméra d'angles, puzzles, munitions et sauvegardes limitées,...
le 21 oct. 2021
8 j'aime
Ma critique contient de légers spoils sur les différents environnements du jeu ainsi que certaines mécaniques Un retour classique au genre du survival horror à l'ancienne, c'est la promesse du titre...
Par
le 19 sept. 2021
4 j'aime
C’est sans trop y croire que j’ai essayé le dernier survival horror sorti sur une console next gen en manque de softs qui l’exploitent, et abreuvée de jeux d’horreurs très mauvais reprenant encore et...
Par
le 31 août 2021
3 j'aime
Du même critique
Tellement de choses à dire sur cet ouvrage que j'ai par ailleurs beaucoup apprécié. Mathieu Bock-Côté, souverainiste québecois, délivre une analyse complète de la situation politique et culturelle...
Par
le 22 mai 2018
26 j'aime
12
Je vais probablement fâcher beaucoup d'entre vous mais personnellement je n'ai pris aucun plaisir à la lecture de ce premier tome du célèbre cycle d'Asimov. N'étant pas un lecteur adepte de...
Par
le 19 juil. 2015
21 j'aime
7
Il faut dire qu'on fait difficilement plus efficace, plus fort et plus clair que l'écriture de Pierre Bourdieu. Un professeur de sociologie absolument brillant qui s'attaque ici à un sujet difficile...
Par
le 17 janv. 2015
19 j'aime
7