Il était très sympa ce Bastion à l'époque. Les graphismes enchanteurs, la petite voix off qui décrivait ce qui se passait à l'écran, une sorte de beat'em all léger avec une histoire un peu obscur dans son rythme et sa narration mais j'accrochais bien. Je me suis donc laissé tenté par Transistor. Heureusement que je n'ai pas payé le prix fort pour le jeu.
Entendons-nous bien, s'il y a bien un point qui est inattaquable sur Transistor, c'est bien sa direction artistique. Couleurs bien choisis, chatoyantes, tout en 2D avec des personnages en 3D style cartoony, le jeu en met plein la vue et fuse de mille feux, accompagnés de musiques sympathiques mais moins marquantes à mon goût que celle de Bastion, peut-être le style qui veut ça. En revanche, pour le jeu en lui-même, c'est autre chose. Le principe est simple:! chaque combat est conçu comme une arène pour se débarrasser des ennemis, et l'héroïne a quatre attaques à sa disposition, qui peuvent être mixés à d'autres pour plus d'efficacité. Elle peut aussi stopper le temps pour créer une chaîne d'action comme dans un RPG tactique, ce qui lui permet de soigner sa stratégie, mais demande un temps de récupération. L'idée est là. Sauf que dans la pratique, le tout est vite ennuyeux.
Déja, les déplacements du personnage sont lents, trop lents. Traînant sa fameuse épée qui parle dans tout le jeu, même le pouvoir de téléportation ne suffit pas (il y a un léger temps de récup) pour accélerer sa progression. Les combats se ressemblent de plus en plus, avec moins de dix types d'ennemis qui évoluent un peu en cours du jeu, jusqu'à la dernière ligne droite qui enchaîne une succession de combats avec des ennemis similaires pas bien folichons. L'ergonomie n'est pas très clair non plus, tout comme l'univers et l'histoire, qui donne l'air de péter plus haut que son cul. La narration est toujours aussi obscur, avec des non-dits et des dialogues hors-jeu (comprenez: déclencher un bouton optionnel pour comprendre ce qu'il se passe, en lisant des textes ou en écoutant des messages - mouais, il y a mieux pour raconter quelque chose) et un univers joli dans sa forme mais pas très intéressant dans le fond. L'histoire se résume finalement à des mecs hauts placés qui se retrouveront désemparés par un pouvoir trop grand. Mouais (bis). Une histoire tout ce qu'il y a de plus banale enveloppé dans un trip mystico-mystérieux pour faire croire qu'on joue à un truc bien plus profond.
Reste que c'est joli et que le système de combat possède les prémices de quelque chose d'intéressant (RPG tactique-d'action avec customisation de ses attaques), mais le jeu est trop répétitif et l'histoire pas très passionnante. Et quid de la durée de vie? Trois pauvres heures, c'est vraiment peu. J'aurais dû mettre la même note à ce jeu, mais que voulez-vous, je suis trop sentimental.