Passées une trentaine d’heures, on cherche désespérément les différences avec son prédécesseur.
Tropico 6 aurait pu s’appeler Tropico 5.5. Le jeu reprend les mêmes défauts et les mêmes forces que l'opus précédent en se contentant de rehausser les graphismes (et encore). Ayant joué à tous les Tropico depuis le premier, je peux dire que celui-ci n'a rien d'un sixième.
Le défaut principal (et celui qui gâche tout) réside dans les factions :
Tropico 5 instaurait un système de factions à satisfaire. Le problème c'est que personne n'était jamais satisfait, il était très difficile de garder son poste aux élections suivantes ou de rester en vie face à des rebelles qui pétaient un câble toutes les 30s de jeu. Cela rendait très rapidement les parties injouables.
Tropico 6 ajoute de nouvelles factions, toujours plus de monde à satisfaire, un vrai parcours du combattant pour savoir ce que veulent les religieux, les militaristes ou bien les écologistes. D'autant que si on satisfait un capitaliste, l'écologiste ne nous soutiendra plus. Un cercle vicieux qui ne donne pas envie de continuer à jouer. Très vite, le taux de popularité tombe à 1%. Alors même que nos citoyens adorent vivre sur notre île, ils ne voteront pas pour nous. On essaye de remonter lentement la barre à 5% d'approbation puis vient le moment des élections ou l'on doit faire fi du vote de nos compatriotes, forcement on rechute à 0% et c'est reparti.
Autre défaut : Les graphismes sont rehaussés mais sont nullement visibles. La distance d'affichage réglée avec la molette se fait comme dans Tropico 5, par pallier. Soit on est proche et on profite des détails graphiques, en étant trop proche pour avoir une vue d'ensemble de la carte, soit on recule et les détails disparaissent, souvent camouflés par la météo. L'avantage c'est qu'on peut surement y jouer sans réelle carte graphique.
Les quelques améliorations faites par rapport à Tropico 5 sont minimes. Par exemple, le système de pont entre îles paraissait "révolutionnaire" dans les trailers mais ne sert finalement à rien et l'ajout de raids me semble tout à fait inutile à l'utilisation. On regrette également le manque de nouveaux bâtiments et la sensation d'un jeu figé dans le temps, l'impression que la licence arrive au bout de ce qu'elle peut délivrer.
Il faut noter que l'ambiance du jeu reste toujours très agréable, la possibilité d'ouvrir des routes commerciales est un bon moyen de gagner de l'argent, de nouvelles manufactures (très peu) permettent des rentrées d'argent plus diversifiées.
Tropico 6 est finalement une mise à jour de Tropico 5 qui nous laisse avec la même frustration que ce dernier. Même constat que son prédécesseur, on adorerait pouvoir y jouer des heures et des jours entiers pour créer une dictature à notre image mais le système de factions le rend injouable.