De tous points de vue, la série frôle l’excellence. Une musique de générique parfaite. Le pitch de départ sur l’entreprise médiatique familiale ouvre de belles perspectives. Les acteurs sont bons, quoique je n’aime pas tellement Jeremy Strong (Kendall). Les rôles qui leur sont attribués sont pertinents et annoncent des rebondissements intéressants. Enfin, il n’y a rien à redire sur la réalisation, dynamique et entrainante, on ne s’ennuie quasiment pas.
Mais tout ceci n’est qu’une coquille, remplie au fur et à mesure des épisodes par une narration et un scénario indigestes. Là, je pense clairement que les scénaristes ont refourgué directement toutes les astuces qu’ils ont trouvé dans “comment créer un retournement de situation pour les nuls”. Trop nombreux, trop basiques, trop scolaires, les renversements et revirements polluent la série d’un infâme “on a rien à dire, on va leur donner ce qu’ils veulent voir, du drama et du spectacle”. 2 saisons, 20 épisodes, 90 retournements de vestes plus fantasques les uns que les autres.
Le premier événement important de la série nous met dans l’ambiance d’un futur drama construit au fil des épisodes sont aucune volonté de cohérence. On est dans les Feux de l’Amour version entreprise familiale de droite. Les acteurs tentent tant bien que mal de jouer des suspenses mal écrits donnant souvent l'impression d'être devant des tableaux de théâtres surfaits plutôt qu'une série. Emmy friendly, le show a su cocher toutes les cases pour s'assurer des statuettes et une renommée.
Succession se permet toutes les incohérences pourvu qu’un poignard puisse être planté dans le dos d’un protagoniste, lequel ? On s’en fout complètement, ils n’existent que pour trahir sans se douter qu’ils vont à leur tour être trahis, car avouons-le, la famille médiatique impériale est remplie d’abrutis à des postes hauts placés. Mais comment leur société a t-elle pu subsister jusqu’à lors ?
La réponse est simple : à partir du moment où on décide de niquer la logique, on peut tout se permettre.