Ultimate Spider-Man est un excellent jeu… Pour ceux qui y ont joué dans leur enfance. Pour l'avoir découvert et terminé récemment, je le trouve correct mais sans plus. Si je devais résumer ce titre en une phrase ce serait : Spider-Man 2 en moins complet et en cell shading.
En effet, la comparaison avec l'adaptation vidéoludique de Spider-Man 2 est inévitable. Déjà parce qu'il reste l'un des meilleurs jeux de la PS2 selon moi, mais surtout car les deux titres sont développés par Treyarch et sortis à seulement un an d'intervalle (Spider-Man 2 en juillet 2004 et Ultimate le 19 septembre 2005). Mais alors, pourquoi Ultimate est-il moins riche en contenu ?
J'ai terminé le jeu en quatre heures environ. À l'époque de sa sortie, cela constituait un défaut. Aujourd'hui, alors que l'industrie a évolué au point de nous inonder de nouveaux titres chaque jour, ce n'est plus le cas. Une faible durée de vie constitue même plutôt une qualité à mon sens… Sauf quand la narration en paye le prix. On ne comprend pas grand chose à l'histoire. Les cinématiques ont l'air d'avoir été raccourcies de manière à ne montrer que des extraits de quelques secondes sans trop de rapports entre eux. Et encore, je connais pas mal l'univers de Spider-Man, je n'imagine pas à quel point un néophyte doit être perdu dès la quatrième cinématique au mieux.
Qu'à cela ne tienne, les comics sont rarement réputés pour leur scenarii de toute façon. Spider-Man c'est aussi de la bagarre. Au début du jeu, on nous apprend à donner des coups de poings, de pieds, et à saisir ses ennemis. Le problème, c'est que les affrontements consisteront à appuyer sans réfléchir sur tous ces boutons, avant d'entoiler les ennemis à terre avec un autre (idée qui sera reprise dans l'excellent Marvel's Spider-Man). Si l'on ajoute à ce défauts l'absence de bouton pour esquiver et les animations de coups excessivement longues et impossible à interrompre, cela devient vite lourd. Par conséquent, les derniers boss sont vraiment pénibles, sans parler du dernier qui est un véritable cauchemar. Il n'est pas censé être si difficile à vaincre, mais dans les faits tous ces problèmes de jouabilité nuisent énormément à l'expérience et ne manqueront pas de frustrer voire d'énerver le joueur.
On rappelle que Spider-Man 2, sorti l'année d'avant et signé par la même équipe, proposait de débloquer de nouveaux coups et d'esquiver notamment. Marteler les boutons sans réfléchir. J'ai terminé le jeu avec cette technique ancestrale qui reflète mon niveau dans les jeux de combats. Pas terrible donc…
Bon d'accord, pour l'instant le constat n'est pas très réjouissant. Mais le tisseur est aussi un excellent acrobate qui se balance entre les buildings en toute liberté. Et pour le coup, cette sensation de liberté est bien retranscrite grâce à un système de déplacement (plus limité que celui de son prédécesseur) facile à prendre en main et agréable à utiliser. Cela de résume à se balancer ou dasher vers l'avant, mais pourtant cela fonctionne (sûrement parce que le dash est infini quand il est ponctué par des sauts, ce qui permet de parcourir des distances folles sans avoir besoin de gratte-ciels). Les animations variées participent également au plaisir de se déplacer, alors que Spidey effectue des salto et autres figures de haute voltige.
En parlant de variété, ce Ultimate Spider-Man a le mérite d'inclure beaucoup de personnages de l'univers Marvel. Cette aventure sera l'occasion de croiser Wolverine, la Torche humaine, Rhino Carnage mais aussi et surtout Venom. En ce qui concerne ce dernier, on va même le contrôler régulièrement (environ la moitié du jeu quand même). Ces missions où l’on joue le méchant sont là pour nous faire jouer différemment, grâce à la puissance du personnage qui n’éprouve aucun remord à tout détruire sur son passage. Et c’est plutôt cool ! Si je devais citer un seul moment qui m’a marqué de tout le jeu, ce serait le tuto de Venom durant lequel on apprend que sa santé baisse au fil du temps et qu’il faut absorber des gens pour se régénérer. Pour apprendre cela, le jeu nous demande de se régénérer en absorbant… un enfant ! Et pas n’importe quel enfant. L’enfant de Spider-Man 2 qui nous cassait les oreilles toutes les cinq minutes parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de lâcher son ballon. De la part d’un titre dont chaque aspect semble nous dire qu’il s’adresse à un jeune public, cette pointe d’humour noire mêlée à un petit clin d’œil faisait énormément plaisir.
Le reste du temps, cette perte de santé en permanence était plutôt ennuyante mais elle devient un réel handicap lors de la mission horrible des hélicoptères. Pour faire court, cette mission, qui fait partie des dernières du jeu (qui sont un calvaire à jouer je le rappelle) nous place dans la peau d’un Venom qui se fait pourchasser par l’armée. Tout leur arsenal y passe, que ce soit l’infanterie (dont on ne fait qu’une bouchée de pain), les jeeps avec mitrailleuses montées (un peu plus opiniâtres) mais surtout les hélicoptères, très puissants et rapides. Un véritable enfer quand on cherche des civils pour régénérer sa santé dans des rues quasi-désertes (en plein New York en plus). Le fait de prendre des dégâts annule la régénération… Maintenant je vous laisse relire les adjectifs que j’ai attribué aux hélicoptères… Voilà.
En tant qu’amateur de l’homme-araignée, je voulais mettre la main sur Ultimate Spider-Man depuis longtemps, encouragé par les louanges que lui adressent les joueurs. Mais manette en main, force est de constater que l’on se retrouve face à un titre qui avait de bonnes intentions (on sent tout de même que Treyarch cherchait à proposer une expérience convaincante), mais qui est à la fois beaucoup moins complet (à la fois en termes de gameplay et de narration) qu’un Spider-Man 2 tout en étant de plus en plus frustrant au fil de la progression. Encore une fois, la comparaison avec ce dernier est inévitable tant ils ont d’éléments en commun. Ultimate fait même preuve de copier/coller pur et dur sur quelques aspects comme pour certains bruitages ou les événements aléatoires, qui sont les mêmes que ceux de Spider-Man 2… en moins diversifiés. Si ce titre était sorti en premier, il aurait constitué une bonne base à améliorer. Mais alors que j’effectuais quelques recherches pour écrire cette critique, j’ai été surpris de constater que c’était en fait l’inverse.
Avec son joli style visuel se rapprochant des comics, je me disais que Ultimate s'adressait peut-être à un public plus jeune ? Pourtant Spider-Man 2 est lui aussi PEGI 12. Au vu de tous ces éléments, je ne peux malheureusement pas considérer ce Ultimate Spider-Man comme un bon jeu. Il n’est pas horrible, certes, mais il est loin de ce que les joueurs m’avaient vendu.