Je n’ai jamais été véritablement impliqué émotionnellement dans la saga des Uncharted. Je l’ai toujours aimé et prise comme un blockbuster. Une ode à l’aventure et l’action. À la découverte de trésors antiques etc Une saga totalement en marge et anachronique vis-à-vis de la mode actuelle sur grand écran avec des héros en combinaisons plutôt qu’à la torche dans des tombeaux.
Nathan Drake, digne héritier d’Indiana Jones est joueur, roublard, taquin et j’en passe. Et même si j’aime son bagout, il semble difficile de s’attacher de premier abord à ce personnage sûr de lui et invincible au vu des épreuves qu’il traverse.
Ce dernier épisode se révèle d’autant plus surprenant qu’il a réussi à me cueillir lorsque je ne m’y attendais le moins. Naughty Dog ont effectué un travail remarquable pour humaniser à travers son scénario, notre héros jusque-là inébranlable. C’est en le confrontant à ses démons passés, ses doutes et surtout aux autres protagonistes que l’on discerne les failles chez l’aventurier. Remarquable travail sur le personnage d’Elena avec de très jolies scènes à la clé et une émotion palpable, sur le fil, constamment.
Les équipes du studio ont d’autres ambitions depuis le lointain Crash Bandicoot et cherchent à cueillir le joueur sur le terrain des émotions en intégrant le drame humain et les relations conflictuelles au sein de leurs récits. Difficile de ne pas voir l’ombre du chef d’œuvre « The Last of Us » planer sur ce dernier volet de la saga.
Une constante dans la saga par contre, ce sont ses graphismes aux petits oignons toujours à la pointe de son époque. Je n’ai constaté aucunes chutes de framerate ou d’aliasing. Et pourtant, les paysages sont magnifiques. Que ce soit en Ecosse ou au Madagascar avec une profondeur de champ incroyable. Les amateurs du mode photo seront aux anges (bien qu’il ne soit pas très intuitif à mon goût).
Ce sera davantage du point de vue du gameplay que l’on pourra chipoter. Le studio se reposant essentiellement sur ses acquis en ajoutant que très peu de nouveautés. Ayant fait le jeu en difficile, je dois bien admettre que les outils en place lors des phases de shoot ne m’ont pas bien été utiles. Le challenge se révèle corsé sur le dernier tiers et il vaut mieux tenter une approche en douceur (infiltration, éliminations silencieuses, shoot à distance et caché avec l’arme adéquate). On alterne suffisamment les phases de plateformes, les énigmes et les scènes d’action pour ne pas s’ennuyer. L’aventure prend aussitôt le pas. C’est d’ailleurs les phases scriptées et très hollywoodiennes qui me gênent le plus dans la mesure où l’on meurt rapidement si on ne va pas dans le sens du jeu, très dirigiste. Ces scènes très spectaculaires néanmoins, tranchent avec la partie exploration laissant plus de libertés au joueur qu’à l’accoutumée au sein de la saga.
Reste que pour un jeu d’aventure, qui ne suit d’ailleurs pas la mode l’open world, j’ai mis une bonne vingtaine d’heures pour le terminer. En soit un contenu plus que satisfaisant à mes yeux. Je ne suis cependant pas sûr de le recommencer en « extrême » comme pour « The Last of Us ». Car je dois bien avouer que j’attendais une fin peut-être plus nihiliste. À la manière du titre et de la pochette tout simplement. Mais il faut saluer le talent des scénaristes, qui parviennent à écrire un épilogue véritablement touchant malgré la simplicité de la scène. Les mécaniques de jeu me paraissent plus visibles et forcément la comparaison de ce jeu avec son aîné post-apo vont en sa défaveur.
Uncharted 4 : A Thief’s End est certainement l’épisode le plus abouti de la saga. Mon préféré avec le second épisode qui avait repoussé les limites du spectaculaire en son temps. Une formidable conclusion avec des enjeux narratifs nouveaux et une aventure rocambolesque plus que plaisante. Il ne me reste plus qu’à jouer à The Lost Legacy pour clôturer définitivement cette série phare dans l’univers du jeux vidéo de la dernière décennie.