Uncharted, je ne connaissais la franchise que de nom, avant la sortie de cet opus. Les promesses graphiques et scénaristiques, couplées au prix plus qu'abordable proposé par Auchan, m'ont décidée à l'acheter quand même. Le résultat, c'est ma plus grande frustration, qui dure depuis le mois de mai. Le jeu n'est pas nul, non. C'est même le grand contraire, et ça laisse un énorme vide. Une impression qu'on ne pourra pas faire mieux, retrouver de tels personnages ou réussir à se plonger ainsi à nouveau dans un autre jeu. C'est un peu comme quand on finit une super série, et qu'on la regarde encore et encore pour faire durer le plaisir. J'ai dû refaire le jeu en entier une vingtaine de fois. Ca m'a même poussée à m'aventurer dans le mode multijoueurs que je ne touche jamais d'habitude pour pouvoir continuer un peu l'aventure (et jouer Rafe, mais passons). J'ai donc subjectivement mis 10 au jeu, malgré ses défauts, parce qu'un coup de coeur pareil, je n'en avais jamais eu.
UC4, c'est donc avant tout des images et animations magnifiques, un scénario bien pensé (je me suis fait avoir comme une bleue en découvrant que Sam avait menti à son frère quand Rafe le lui apprend) et des personnages carrément parfaits (oui, surtout Rafe). Ca balaye presque tout, donc un jeu vraiment trop facile. Même moi, qui ne suis pas forcément la plus douée (en fait je suis une buse qui s'énerve dès le premier échec), j'ai passé les scènes de combats au corps-à-corps ou armés avec une facilité extrême, malgré le niveau "difficile" que j'avais pris dès le début. J'ai même cru m'être trompée, mais non. J'ai eu du mal une ou deux fois, mais une fois les marques prises sur le nombre d'ennemis et leur type, ça passait comme une lettre à la Poste. Pareil, c'était pas si grave de tomber dans le ravin, même avec une simple fausse manip' qui fait lâcher Nate, puisqu'une fois rechargée, la partie plaçait le personnage de l'autre côté du problème à surmonter. Ca m'a assez surprise, pour moi, se planter en tombant d'une falaise, c'est recommencer du début la scène. Du coup, on arrive assez vite à la fin du jeu. C'est clairement du gâchis, puisqu'ils auraient vraiment pu rendre les choses un peu plus difficiles à surmonter, si ce n'étaient pas les combats, ça aurait pu être le reste, une poutre un peu cachée, ou que sais-je... Mais non, c'est extrêmement linéaire, et même moi, j'ai trouvé ça bien trop facile. Ca ne gâche pas forcément le plaisir de jeu, mais arriver à la fin si vite n'aide pas, débloquer le trophée Speed Run se fait sans même y réfléchir. Cette impression d'être assisté non plus, il suffisait d'attendre sans rien faire pour être aidé. Maintenant, on n'a même plus à se fatiguer ou à tricher un peu grâce à internet, on a le cheat directement dans le jeu. Dommage. Malgré tout, contrairement à l'écrasante majorité des jeux PS4 auxquels lesquels j'ai pu jouer, celui-ci a un point fort : l'absence de bugs. Et autant dire que j'aime aller les chercher, faire faire n'importe quoi aux items et personnages pour voir ce qui se passe (coucou le nombre fou de captures vidéo d'Assassin's Creed Unity et Syndicate que j'ai dans mes dossiers où le bordel est carrément irrattrapable et force à relancer la bécane). Ici, je n'ai eu aucun bug, et ça, ça fait du bien, on a l'impression que l'équipe ne s'est pas foutue de nous en oubliant de repasser là-dessus et en nous refourguant un jeu plein de bugs, puisque de toute façon, on achètera quand même.
Mais vraiment, ce qui rattrape tout et fait vraiment oublier, c'est le visuel, irréprochable. On peut passer son temps à admirer les détails d'absolument tout et être étonné de trouver encore quelque chose de nouveau que les autres jeux n'ont pas, sur lequel ils ne sont pas autant travaillé malgré la possibilité des studios de le faire. Les personnages sont tous bien pensés, et ils ont fait un vilain féminin assez badass sans en faire n'importe quoi, c'est bien dosé et crédible, même si j'ai envie de lui donner des baffes. Le scénario est prenant jusqu'à la fin, les rebondissements aussi, ils arrivent au bon moment, quand tout retombe presque à plat, mais qu'il se passe quelque chose d'inattendu.
La fin de l'intrigue me laisse un peu sur ma faim. D'abord, la mort de Rafe était prévisible, voire trop. C'est limite dommage, même si ça suit l'idée que tous ceux qui sont obsédés par le trésor y laissent la vie, puisque Sam, lui, n'y passe pas. Je l'aurais bien vu mourir pour de bon, après une dernière grosse aventure avec son petit frère, pour signifier une vraie fin de tout, et surtout lui faire subir le même sort que Rafe et les autres qui avaient trop de vues sur le magot.
Bref, une fin un peu facile, pas vraiment de prise de risques, pourtant ça aurait fait quelque chose qui prend vraiment aux tripes et qui laisse une sorte de leçon sur laquelle méditer. Il n'en est rien et c'est une espèce de happy end qui se dégage de la fin, puis de l'épilogue, dont je me serais assez bien passée, ou alors, en cinématique, la jouer n'avait pas vraiment d'intérêt. Revoir la gloire passée de ses parents ? Pourquoi pas, moi, ça ne m'a pas vraiment touchée vu que c'était un personnage extérieur qui regardait les items et ça manquait de vécu.
Finalement, il y a pas mal de bémols sur ce jeu. Pourtant, ça reste pour moi la meilleure expérience depuis... Toujours. Pour les jeux d'aventure, bien entendu. Y a certains films, séries, jeux, qu'on aimerait oublier totalement pour les revoir/rejouer pour la première fois. Celui-ci en fait définitivement partie et arriver à la fin était plus un déchirement qu'un accomplissement.