Underrail sort sans crier gare de sa longue gestation en Early Acces pour le plus grand plaisir de tous les amoureux de cRPG à l’ancienne. Alors comblé ?
Difficile de vous donner un avis tranché. S’il est flamboyant au départ, avec ses apparentes nombreuses possibilités de création de personnages, la découverte pas à pas de son univers entre Fallout et Metro 2033, et son atmosphère… force est de constater que l’intérêt du jeu diminue au fur et à mesure de notre avancée, avec notamment une baisse du niveau d’écriture, jusqu’à devenir carrément laborieux (pour rester poli) sur la fin. J’irais même jusqu’à conseiller de zapper complétement la dernière zone qui plombe complétement le jeu, et vous prendra au bas mot une vingtaine d’heures supplémentaires à coup d’aller-retour obligatoire, avec respawn des ennemis et des énigmes totalement abusées…
Et c’est bien ce qui est dommage, car Underrail possède de nombreuses qualités. Tout d’abord les possibilités de création de personnage, similaire à celle d’un Fallout (comprendre les 2 premiers opus), avec des stats de bases, des skills et des feats (l’équivalent des perks). Que vous préfèreriez un gros bourrin se battant à coup de masse, un afficionados des armes à feu, un pro de la furtivité armé d’une arbalète, voir un utilisateur de pouvoir psychics, à vous de décider. D’autant que le système de combat au tour par tour est très plaisant et permet beaucoup de différentes approches. Notez que la difficulté est au rendez-vous, chaque combat est une (forte) possibilité de mourir. Il faudra utiliser avec intelligence tout ce que vous avez sous la main (médicaments, pouvoirs, techniques, grenades…) pour pouvoir sortir vivant de chaque escarmouche. Il s’agit du vrai un gros point fort du jeu, même s’il risque de vous faire rager et recharger votre sauvegarde assez souvent. Cependant la satisfaction procurée par une victoire en vaut la chandelle. La plupart du jeu tourne autour du combat et de l’exploration, ce qu’il fait d’ailleurs plutôt bien.
Malheureusement le jeu possède son lot de défauts, dont celui de vous faire enrager. Premièrement, apprenez à rester zen. Ici les mines et autres pièges sont vos pire ennemis, et vous allez mourir souvent, TRES souvent ! Deuxièmement, les développeurs ont décidé de se passer de carte en jeu. Donc si comme moi vous vous perdez dans votre appartement, vous risquez de passer des heures (je n’exagère pas) à chercher désespérément votre chemin, d’autant plus que les temps de chargement entre chaque zone sont assez fréquents. C’est d’autant plus rageant que le journal de quête est famélique et manque cruellement d’information. Cerise sur le gâteau, certains PNJ arrivent même à vous envoyer dans la mauvaise direction (sisi !).
Autre problème, relatif aux combat cette fois, l’initiative est primordiale dans le dénouement du combat, un peu trop même. Sachant qu’un seul ennemi peut facilement vous tuer avant votre tour, il faudra donc engager le combat manuellement. Dernier point décevant, l’impossibilité de faire un perso basé sur les dialogues. Vos stats en persuasion vous seront utile quelques fois à peine dans l’aventure, alors qu’il sera logiquement impossible de négocier avec mutants ou autres insectoides pour échapper au combat.
Bref, malgré ces problèmes de rythmes et sa dernière partie indigeste, Underrail reste un jeu que je recommanderais aux amateurs du genre. L’investissement vaut largement le coup rien que pour les (très bon) 2 premiers tiers du jeu avec ces combats extrêmement tactique (virant parfois au puzzle game pour trouver la tactique vous permettant de survivre), son nombre de possibilités incroyable, son système de craft très plaisant (donnant les meilleurs objets du jeu) et son univers post apocalyptique underground.