Universal Studio Theme Parks Adventure de Kemco est un des tout premiers jeux de la GameCube. Il fut même l’un des jeux du lancement américain et japonais (respectivement le 18 novembre 2001 et le 5 mars 2002, pour ceux qui n’apprendraient pas ce genre de dates primordiales par cœur). Il fut même exclusif à la console, ce qui n’avait rien de glorieux puisqu’il est aussi considéré comme un de ses plus mauvais. L’idée de base était pourtant intéressante, retrouver l’univers des films Universal en recréant un parc d’attractions Universal Studios Theme Park.

Le jeu n’est guère compliqué, nous faisant incarner un petit garçon qui va devoir récolter huit tampons avant de voir la fin du jeu. Pour cela, le petit garçonnet va devoir aller d’attractions en attractions dont chacune correspond à un jeu différent reprenant l’univers d’un film. Seul le dernier tampon s’obtient différemment, puisqu’il faut retrouver toutes les lettres de Universal Studios disséminés dans le parc d’attraction. Ouvrez l’œil et le bon: ces lettres ne sont que de minuscules pixels pas évidents à repérer.

Et tout ça tout seul, même pas de papa-maman à ses côtés. Belle morale. Heureusement, il y a Woody Woodpecker, toujours prêt à aider ou échanger les précieux points contre certains objets, à condition de résister à l’envie de lui coller une balle dans la tête à chaque fois qu’il prononce un mot.

Le jeu prend place dans l’univers des Universal Studios Theme Park, parcs d’attractions dédiés à la gloire du studio de cinéma du même nom. Et un certain effort a été fait pour que le joueur puisse y croire : les décors en 2D précalculée sont assez jolis et il y a de la foule pour arpenter le parc. On peut discuter avec tout ce beau monde qui est super content d’être là, qui veut refaire les attractions plusieurs fois, qui veut revenir demain…Même les employés clament leur amour du lieu avec passion. Comme c’est mignon.

Le parc est grand, très grand. Et le plan fourni au joueur n’aide en rien à se repérer. En réalité, il est très facile de se perdre. C’est aussi parce que les transitions d’un plan à l’autre ont tendance à bafouer les lois de l’espace ou bien parce que certains chemins, empruntables par la foule, ne le sont pas par le joueur. Une route au loin sera parfois bloquée. De plus, rien n’est jamais indiqué et il faut longer les murs, invisibles ou pas, pour trouver le bon chemin. Le sens de l’observation est toujours malmené, recréant involontairement la peur de se perdre dans un parc d’attractions, brrr.

Mais ce n’est pas tout puisqu’il faut constamment faire des allers-retours entre les attractions et l’entrée du magasin. Le joueur peut choisir l'attraction par laquelle il veut commencer. Mais après ce premier tour gratuit, elles se retrouvent toutes subitement submergées de monde. Dans la vraie vie, on ferait la queue, patiemment. Dans ce jeu, il faut aller échanger des points contre une casquette aux couleurs de l’attraction pour avoir ensuite un accès illimité à celle-ci. Et ainsi passer devant tous ceux qui attendaient leur tour. Et personne ne râle ?

Ces points s’obtiennent en réussissant à se défaire des attractions. Un autre autre moyen consiste à serrer la main aux mascottes du parc. Comme dans les vrais parcs Universal Studios, on retrouve les mascottes crées par Walter Lantz (Chilly Willy, la petite sœur de Woody Woodpecker,.) et des monstres tirés du bestiaire des films d’horreur Universal d’il y a biiiien longtemps (le loup garou, la créature de Frankenstein, etc.). Mais pas de traces des personnages de la Hanna Barbara ou tirés de films à succès. Il est aussi possible de gagner quelques points en récupérant les déchets traînant par terre pour les mettre dans les poubelles du parc. Il est important d’inculquer aux jeunes enfants la propreté ! Et puis cela permet de meubler un peu le jeu...

Comme dit précédemment, les points servent à acheter les casquettes « VIP » mais aussi quelques objets dont L’hoverboard de Retour vers le futur sera la récompense suprême. Traverser les allées du parc et slalomer entre les promeneurs, c’est la classe.

Et ces attractions alors ?

Elles reprennent certaines bien existantes, mais s’en éloignent par leur contenu. Inutile de s’attendre à retrouver les personnages des licences en question, ceux joués par des acteurs, pour des questions de sous-sous que vous comprenez certainement. Heureusement, les musiques emblématiques de chacune de ces licences sont reproduites ici et c’est un vrai plaisir. C’est d’ailleurs un des rares points positifs du jeu.

Chacune de ces attractions correspond à une manière de jouer différente, le plus souvent inspirée d'autres jeux.

Les dents de la mer : A bord de l’embarcation l’Orca, il faut jeter des caisses au terriiiible requin du film avant qu’il ne vienne trop grignoter le bateau, le gourmand.

Ce jeu est parmi un des meilleurs du jeu, non pas parce qu’il est bon mais parce qu’il est moins pire que d’autres. Et pourtant, il faut endurer l’animation du personnage incroyablement longue. Étant donné que lancer une caisse prend autant de temps que la soulever, il faut constamment prévoir où le requin va arriver grâce au radar. Heureusement, contrairement à d’autres, ce jeu ne dure pas trop longtemps.

E.T. Adventure : Reprenant une scène culte du film, le but du jeu est ici, au guidon du célèbre vélo, de mener l’extra-terrestre jusqu’à sa soucoupe volante.

L’action se passe de profil, il y a des pistes d’accélération, des obstacles à éviter et il faut veiller à l’inclinaison du deux-roues lors des sauts. C’est Excite Bike mais en moins bien puisque la réalisation est ridicule et que le mini-jeu est d’une langueur assommante.

Backdraft: Le joueur est un pompier dans un immeuble en flammes, qui doit éteindre les feux et sauver les personnes présentes. Ce jeu reprend en 3D les ingrédients du sympathique The Fire Man sur Super Famicom mais avec moins d’intérêt.

Certainement le jeu le plus travaillé mais aussi un des plus longs puisqu’il se finit entre 10 et 15 minutes et qu’il faut plusieurs essais pour arrêter de se faire avoir par les évènements scriptés, les boules de feu téléguidées qui se dirigent vers nous (normal) et les feux qui se propagent comme un été classique dans le Sud. S’orienter est en plus très pénible, puisque les directions pour avancer changent selon les plans de caméra.

La réalisation ne fouette pas quatre pattes à un canard, au point même d’en être drôle. Ainsi, les captifs de l’immeuble tournent sur eux-même en nous attendant, sans les étapes d’animation qui iraient bien.

The Wild Wild West : Un banal concours de tirs sur cibles, ballons et boîtes de conserve entre le joueur et trois cow-boys à la suite. Classique mais efficace, d’autant plus qu’il ne s’éternise pas.

Jurassic Park, The Ride : À bord de la célèbre jeep, il faut tirer sur des vilains dinosaures (et même sur les gentils, c’est pas grave) et veiller à ce que le véhicule ne se fasse pas trop toucher. Il est même possible de verrouiller plusieurs ennemis. Le modèle ici plagié est Panzer Dragoon.

Certainement le pire jeu du lot. Et pourquoi ? Parce qu’il est long (plus de dix minutes), répétitif (c'est un safari à la chaîne) et très très moche (le retour du brouillard, des textures baveuses et de la modélisation sommaire des pires heures de la N64). Un supplice à jouer et qui se révèle difficile, ce qui oblige à plusieurs essais tout autant énervants.

The Universal Studios Quizz : Pas vraiment une attraction puisque comme son nom l’indique, il faut répondre tout simplement à différentes questions, concernant évidemment les productions Universal. Tout comme pour Wild Wild West, la simplicité paye puisque c’est certainement là-dessus que j’ai passé le plus de temps. Les questions sont nombreuses et variées. Par contre, certains intitulés ne sont pas clairs et la traduction française n’arrange rien.

Retour vers le futur, The Ride : À bord de la mythique Delorean, il faut détruire petit à petit la voiture dérobée par Biff, le fripon. Le plagié est ici Demolition Derby. Sauf que la sensation de vitesse est inexistante et que le voleur attendra toujours patiemment le joueur (mais en le narguant, tout de même) s’il n’avance pas assez. Aucune difficulté, aucune sensation, aucun plaisir.

Waterworld : La seule chose à faire, c’est de choisir parmi cinq sièges correspondant à autant de points de vue et de regarder une scène cinématique, certes très jolie, mais ne durant pas plus de cinq secondes… Cet excellent film (si si!) méritait plus que ça mais le budget devait être au plus bas.

Ce jeu est mauvais. Voilà, c’est dit, mais vous l’aviez déjà compris. Les différentes attractions sont pour la plupart dépourvues d’intérêt, le reste étant juste moyen. Aucun gramme d’originalité, aucun effort dans la réalisation et le seul point positif concerne les musiques emblématiques de la série reprises telles qu’elles. Le jeu est mauvais, mais se parcourt avec une curiosité malsaine, pour découvrir jusqu’où Kemco est allé dans l’ennui et la malhonnêteté, en plus de cracher sur l’aura de certaines licences cultes. Heureusement, la durée de vie est suffisamment faible pour pouvoir se vanter de l’avoir fini sans gaspiller plus qu’un après-midi.

A noter, qu’il existe un autre jeu avec le même principe, Welcome to Universal Studio Japan basé sur le parc japonais du même nom mais édité par Konami sur PS2 et qui n’est jamais sorti des frontières du Japon.

La réalisation est ridicule, les différents mini-jeux mal réglés, certaines attractions sont du remplissage... Universal Studios est si nul qu'il est malgré lui hilarant.

Pourtant le jeu fut élu Meilleur jeu console de l'année lors du salon 2001 de l'ECTS par "l'élite" de journalistes européens, probablement convaincus par un petit pourboire. La publicité française du jeu s'en vante d'ailleurs (Joypad n°119 de mai 2002).

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le 10 juil. 2022

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SimplySmackkk

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