Suivant la volonté récente des gros éditeurs de se montrer "indé-friendly", Unravel a été édité par EA et a du coup pu profiter d'être mis à sa sortie sur le devant de la scène. Le jeu aura finalement fait beaucoup parler de lui, même si il semble déjà un peu oublié aujourd'hui, sauf le temps de quelques périodes de promotion sur le PSN.
Vous incarnez Yarny, un petit bonhomme de laine, sorte de garant des souvenirs des hommes, qui mettra un point d'honneur à parcourir monts et vallées à la recherche de ce qui a été oublié. On est ainsi dans un jeu de plate-forme tout ce qu'il y a de plus classique : courir, sauter, grimper, pousser et tirer des trucs ; sauf que Yarny a une particularité : la laine dont il est fait n'a pas une longueur infinie, et il vous faudra donc régulièrement trouver des "réserves de laine" afin de prolonger encore un peu plus votre progression. En pratique, cela vous demandera un peu de jugeote, d'autant que la laine peut servir de corde, de grappin, ou encore de trampoline lorsqu'elle est tendue entre deux branches. Et il faudra parfois réfléchir encore un peu plus aux longueurs utilisées afin de trouver tous les petits objets cachés du jeu. Bref, en l'état, c'est assez classique, mais avec une bonne touche d'originalité, et on ne s'ennuie jamais. Par contre, certains passages sont étonnamment (trop) difficiles et classent clairement Unravel dans la catégorie des die and retry.
L'autre aspect unique du jeu est bien évidemment l'aspect graphique. Tous les environnements sont photo-réalistes et le nombre de détails est tout simplement stupéfiant. Le moindre gland, la moindre feuille d'arbre, le moindre caillou est modélisé avec soin et on a vraiment l'impression d'avancer dans une photographie interactive de haute résolution. Le travail sur le sound design est également remarquable, et la musique, bien qu'un peu trop lancinante par moment, est sympathique. Le revers de la médaille, comme souvent avec ce genre de graphisme, c'est qu'il y a de rares moments où on ne sait pas si l'interaction avec tel ou tel objet est possible sans avoir essayé, au risque de mourir bêtement.
Il reste le "scénario", ou en tout cas le propos du jeu, qui parlera ou ne parlera pas au joueur, mais qui reste emprunt d'une belle poésie.
Bref, Unravel est une jolie réussite, assez énervant par moments lorsque l'on meurt un peu trop souvent sur le même piège, mais diablement prenant et visuellement bluffant. Il s'en serait certainement sorti sans, mais quand même, merci EA (si je pensais dire ça un jour... :p).