Le beau est-il l'ennemi du jeu ? Il était une fois une petite pelote de laine rouge tombée du panier d’une mamie au regard tendre et au mille souvenirs. Et c’est à l’intérieur d’une vieille photo de vacances que débute "Unravel", une aventure à la beauté rare. Quel que soit la plateforme d’ailleurs, "Unravel" a peu de concurrent sur la question du beau. Le voyage est magnifique et il est aussi naturaliste qu’onirique : sur la mousse d’un sous-bois ou près des vagues menaçantes de la mer, dans une grange abandonnée ou dans un parc pour enfants, Le petit héros tout de laine conçu s’anime merveilleusement dans un style photo réaliste pourtant poétique. Ce petit bonhomme à la tête triangulaire s’appelle Yarny. Il craint l’eau et les crabes mais part tout de même hors de la maison familiale désormais isolé, en quête de la mémoire perdue de la vieille dame. De cadre photo en cadre photo, on avance en cherchant à passer les obstacles un à un. Grimper en varape, utiliser des pommes de pin et autres bidon plastique, rallumer un vieux moteur de bateau, les casse-tête ne manquent pas. Mais aussi beau soit-il, "Unravel" est aussi un modeste jeu de plateforme qui nécessitera quelques heures afin de boucler cette balade emprunte de nostalgie musicale. Car la simplicité de ses mécaniques de jeu et de bien maigres enjeux émotionnels gâchent le potentiel de ce titre indépendant suédois édité par l’ogre Electronic Arts.