Caca d'oie

C’est bien connu, les oies font la loi. Vous n’avez qu’à demander aux Canadiens. M’enfin, ce petit jeu nous vient d’Australie. Ce qui pourra surprendre, au vu de son ambiance très campagne britannique. Ca y est, on a fait le tour du Commonwealth.

Donc, vous êtes une oie, sans vouloir vous offenser. Et votre but est d’emmerder tout le voisinage avec vos petits larcins. Les graphismes charmants et le gameplay tranquilou sont parfaits pour un petit moment de relâche après le boulot, et je m’y mets avec plaisir. Quelques notes de piano ponctuent mes méfaits. Quelques puzzles simples plus tard, un portail s’ouvre sur le deuxième “niveau”. Entre guillemets car on se promène sans transition d’une partie du village à la suivante. L’humour à l’anglaise, comme la campagne, me plaît bien, mais arrivé au troisième niveau, on a déjà un peu fait le tour.

Je ne peux m'empêcher de remarquer les limites du programme, qui fait franchement version beta. Collisions ultra-approximatives, comportements scriptés trop simplets… Ce n’est rien de bien méchant, mais tout cela fait négligé. Par exemple, on peut bloquer le gamin du deuxième niveau dans la cabine téléphonique pour toujours, en déposant un objet devant la sortie du magasin, ce qui confond le pathfinding de la marchande, qui ensuite n’a de cesse d’ouvrir et fermer la porte. On peut ensuite forcer le pauvre enfant à payer pour son avion en boucle, juste en faisant un couac pendant la transaction pour l’interrompre. Plus ennuyeux, l’homme au journal m’a perdu le savon dans le décor, ce qui me force à redémarrer un puzzle déjà répétitif. Ou bien, qui sème le savon, récolte la douche froide? Je l’avais peut-être mérité, c’est vrai.

Dans le même genre, c’est dommage que les interactions soient si limitées autour des quelques énigmes à résoudre. Tremper le journal dans la fontaine fut sans effet autre que de casser temporairement un puzzle. Dépité, j’ai dû rapporter le journal à son propriétaire, sans autre conséquence. Je pensais abimer un nez en laissant un balai sur le chemin d’un personnage, mais non, il se contente de passer autour.

Somme toute, et même si l’expérience est plutôt sympa, c’est vraiment très peu de contenu. L’art est mignon comme tout, mais l’animation approximative, l’implémentation brute de fonte, le manque de variété en dépit de la durée de vie super-courte, me font regretter mes vingt dollars. Une idée pleine de potentiel, mais il fallait bien plus de travail que cela.