Censé être vieux, aussi moderne que les jeux actuels.
Je vais être honnête, je ne connaissais pas du tout cette série. A peine de nom, et encore, c’est bien généreux. Mais pourtant cet épisode a fini par me faire de l’œil, et une pincée d’ennui aura suffit à me convaincre de tenter l’expérience.
Après un début laborieux qui rappelle la vieillesse du soft (préparez-vous à reconfigurer les touches), la technique impressionne : les visages sont magnifiques, les chargements ne sont pas énervants, la direction artistique façon contemporain-crado illumine les pupilles, et même les musiques à cheval entre le gothique et le rock parviennent à nous plonger dans cette ambiance vampiresque. D’ailleurs à ce niveau-là, le jeu sait jouer des clichés habituels d’une façon plutôt habille, ce qui permet autant d’éviter les poncifs que de garder les stéréotypes qu’il aurait été honteux d’oublier.
Forcément, avec une ambiance pareille, d’ailleurs sublimée par des doublages exceptionnels, l’histoire démarre fort. Et si le début est une grosse initiation au background très riche, la suite offre réellement un scénario intéressant, un scénario à choix, mais aussi un scénario où il faudra en assumer les conséquences. Là où je prend mon pied, c’est quand je ne peux m’empêcher de savourer certaines réponses qu’on peut donner, en se la jouant vieille racaille qui balance des « bitch » à chaque phrase. Aussi drôles que matures, les dialogues sont savoureux comme jamais, et heureusement ils sont une partie importante de la trentaine d’heures requise pour voir les crédits.
Que les gros bourrins sans cervelle se rassurent, la castagne n’est pas pour autant en reste, et comme dans beaucoup de jeux du genre on retrouve tout un tas d’approches possibles : l’infiltration, le corps-à-corps …. Ou encore les armes à feux, au gameplay un peu mou et un peu approximatif. Très honnêtement, je n’ai pas perdu mon temps avec cet aspect du soft, qui m’a semblé être celui qui a le moins bien géré l’usure du temps. Mais en dehors de cette réserve, le côté « fais comme tu veux » n’est pas juste un argument commercial, le level-design en joue et chacun peut réellement faire comme bon lui semble, malgré certains boss un peu irritants car l’usage d’armes à feu devient presque nécessaire.
Quoi qu’il en soit, si vous adorez les jeux à la Deus Ex avec le système de dialogues digne des gros RPG à l’américaine, difficile de ne pas prendre son pied dans cet univers aussi glauque qu’attachant. Dommage que la fin parte un peu trop dans l’action pure (plus de phase d’exploration), mais sinon le mélange est autant hétéroclite que réussi !