Une extension assez atypique puisqu'elle s'efforce à la fois de proposer une suite indirecte au récit original tout en s'acheminant progressivement vers une expérience bien distincte de son modèle. Le jeu délaisse ainsi la personnalisation de notre héros infortuné, habituellement inhérente à la Mascarade, pour proposer un protagoniste doté d'un background et d'une personnalité bien plus solides; un choix qui se révèle vite approprié tant cette héroïne ,au franc parler appréciable, marquera bien plus les esprits par son tiraillement identitaire et ses questionnements avisés sur la Non-Vie que le Novice plus impersonnel, incarné dans le volet précédent. Dommage néanmoins que le jeu délaisse également la mécanique de la Faim, peut être jugée trop rébarbative dans le cadre d'un Visual Novel mais qui contribuait tout de même grandement à la spécificité de l'aventure initiale.
Un choix qui se légitime peut être par le changement de ton assez drastique opéré durant cette extension : dès l'introduction, il est évident que le vampirisme sera ici abordé avec une touche d'empathie, et presque d'allégresse, bien éloignée de la malédiction impitoyable commune à de nombreux récits sur les créatures de la nuit. L'intrigue ne reniera pas pour autant la cruauté et l'amertume indissociables de la Mascarade mais Shadows of New York se veut malgré tout une approche plus sensible du vampirisme où il n'est pas tant question de préserver sa moralité d'humain que de considérer cette Non-Vie comme une deuxième chance salvatrice, une opportunité qu'il n'appartient qu'à l’héroïne de saisir...Même si l'entrée dans le Bal des Vampires a forcément un prix.