On pourra lui trouver tous les défauts mais son plus grand est probablement d’avoir eu les… dents (trop) longues CQFD. Certes, sans être de sang neuf, on sent que le jeu tâtonne à la recherche d’un gameplay complet qui lui serait propre.
D’un style de jeu à mi-chemin entre action-rpg, aventure narratif un poil déroutant… Vampyr reste dans l’ombre des gros standards bien connus de l’Aventure… Et ce n’est pas forcément un mal. La pesanteur de sa narration au travers de sa maturité scénaristique (Stéphane Beauverger), l’appréhension des conséquences de nos décisions au cours des conversations et des rencontres, la surprenant omniprésence du doublage (en anglais ok ! mais ça reste du doublage ;) ), les lectures pléthoriques de feuillets abandonnés ici et là, l’ambiance sonore teinté d’une bande musicale sombre au violoncelle (Olivier Derivière) et les antagonistes lambda qui, sans être insurmontables, demeurent tout de même autre chose que des poches à sang sont bien les qualités qui m’ont poussé à me laisser me glisser dans le dos du Dr Ried (Profession et nom de notre protagoniste) avec une certaine appétence pour son aventure.
Un des rares points négatifs du jeu, même s’il reste cohérent, sera pour moi la vision vampyrique à base de dégradés de noir et de scintillements écarlate dénonçant les afflux sanguins des humanoïdes, qui finit par être instinctivement abusée et brise littéralement le sentiment de tension et d’inconnu dont on pourrait jouir au détour d’un croisement de ruelle.
Pour ce qui est de la technique, moi-même devenu joueur nomade par la force de la paternité, il faut concéder que de "gros" titres portés sur Switch finissent par souffrir du manque de finesse... on en paie donc le prix par la concession de rendus graphiques diffus, moins précis, une profondeur de champs assez limitée et une qualité de compression audio un peu discutable.
Alors pas aussi dramatique que certains vrais joueurs prédisent, pour clore mon laïus, j’ai beaucoup apprécié ce titre qui, je dois l’avouer, s’il n’avait été de production française me serait passé à côté. Confiant, je garde "à ce jour" (depuis la Nintendo Switch), un œil avide sur les productions françaises notamment celles estampillées dontnod et/ou focus.