De la bonne action emprunte d'adrénaline, des personnages charismatiques bourrés de testostérone à la limite du stéréotype, des décors futuristes au service d'une mise en scène orientée vers le spectacle, des méchants bien méchants, et russes en plus, des armes à la limite de la destruction massive ! Vous allez me dire - et vous aurez raison - que ça a le goût et l'odeur du bon vieux block-buster américain. On attendrait presque qu'on nous sorte alors les noms de Stallone, Seagal ou encore le "Gouvernator" Schwarzzy. Et bien non car cette fois la grosse production nous vient du japon, pour le meilleur et pour le pire ...
Le studio PlatinumGames n'a ainsi pas lésiné sur les moyens pour nous fournir un jeu spectaculaire, que l'on classera dans le genre du TPS (pour Third Person Shooting ou Jeu de Tir à la 3ème Personne dans la langue de Molière). Vous y dirigez Sam Gideon, un croisement entre sportif, scientifique et agent de commando d'intervention, chargé d'épauler une intervention militaire au sein de la station spatiale Providence. Leurs ennemis, des insurgés russes qui ont d'ores et déjà détruit la belle ville de San Fransisco en détournant Providence et qui menacent de faire de même sur de nouvelles cibles. Booooooooooohhhh ..... Ça fait peur !!!
Pour son intervention, Sam est équipé d'une armure, sorte d'exo-squelette, dont le nom m'a depuis échappé, mais qui permet quelques petites choses sympathiques. Premièrement, notre héros à l'air cool dans son armure. Ça a l'air de rien comme ça, mais dans le futur c'est important de faire la guerre avec style. Autre intérêt de l'armure : sa capacité à générer plusieurs armes à feu que notre héros pourra utiliser selon les situations. Last but not least, elle permettra à Sam, lors de situation critique et par une interaction synaptique tout à fait crédible, de passer dans un espèce de mode Bullet Time durant lequel il pourra plus aisément canarder ses ennemis et éviter les tirs hostiles.
Et des hostiles, il y en a. Les différents lieux que vous traverserez sont bourrés d'ennemis plus ou moins forts et plus ou moins gros qui vous permettront de vider aisément vos chargeurs. Les mécaniques de jeu sont assez bien trouvées mais finalement répétitives. En effet, on passe la plupart de notre temps à viser les ennemis, puis utiliser son boost (une autre capacité de l'armure illustrée sur la jaquette du jeu) puis le bullet time lors des situations les plus extrêmes. Finalement, on a pas forcément l'impression d'une grande variété des situations et on enchaîne un peu les écrans de la même façon.
De plus - et je trouve que c'est un des gros défauts du jeu - le titre est desservi par une trame narrative déjà pas très innovante, mais surtout assez absente. Dès le départ, on sent bien que cette histoire de russes ayant pris en otage la station Providence n'est qu'un prétexte au reste du jeu. L'histoire, pas très travaillée, n'est pas mise en avant et ne participe pas à une dramatisation du titre qui aurait été, selon moi, très bénéfique. De plus, les personnages, bien que sympathiques, restent un peu caricaturaux et ne bénéficient pas d'un attachement particulier du joueur.
D'un coté plus technique, il faut quand même noter le travail fouillé et sérieux de PlatinumGames pour nous fournir un jeu beau, assez spectaculaire, bénéficiant de situation assez dynamiques et explosives. C'est le point fort du jeu.
Néanmoins, de l'action, c'est bien, du fond, c'est un peu mieux. Les fans du TPS trouveront ici un challenge intéressant, notamment dans la course au meilleur score, bien que court (une dizaine d'heures). Les autres se retrouveront face à un titre peu attaquable sur le volet technique et graphique, mais au gameplay assez limité sur le moyen terme et à la trame narrative assez absente.
Vanquish est donc une très belle coquille, travaillée, mais assez vide. Je me rend compte que je le note en conséquence un peu sévèrement.