Même en tenant en compte la très courte durée de vie, je dois avouer que Virginia n'a jamais perdu mon attention. Ce qui prouve que, narrativement, le pari est réussi. Mais une fois que les crédits se lancent, le négatif vous frappe en plein visage.
On critique beaucoup les "simulateurs de marche" pour leur absence de gameplay, mais tous sont loin d'être si anti-exploration que Virginia. Vous ne pourrez que très rarement interagir avec des choses qui ne font pas avancer l'histoire, ce qui vous force dans un espèce de train narratif dont vous devez distinguer les rails. Quand on a une direction artistique qui s'exprime bien, surtout pour les extérieurs, c'est dommage de ne pas pouvoir s'y perdre. La bande-son, quoiqu'agréable, en fait souvent des tonnes pour pas grand chose.
Mais le gros défaut du jeu, c'est qu'on a du mal à le suivre. Non seulement il faut savoir le "rattraper" dès le début, mais une fois les deux-tiers passés, Virginia décide d'enchaîner les scènes cryptiques à 200 à l'heure sans laisser au joueur le temps de digérer ce qu'il voit. Ironique quand le reste du jeu se déroule dans un rythme plutôt lent.
Sans le contemplatif d'un Firewatch ni l'efficacité de la plume d'un Gone Home, Virginia peine à transformer l'inconnu en intrigue.