- Cette critique ne contient strictement aucun spoil du jeu, seulement certains éléments de contexte qui ne perturberont aucunement votre expérience de jeu future sur le titre -
Virtue's Last Reward ...
Il y a encore 3 mois, on m'aurait interrogé sur ce titre, j'aurais haussé les épaules d'un air dédaigneux en me disant en mon fort intérieur "mais c'est quoi ça, j'en ai jamais entendu parlé". Et finalement, la ligne de temps que j'ai parcouru depuis m'a fait m'interrogé sur l'opportunité d'acheter, à l'occasion de mon anniversaire, une Vita, et par conséquent de m'intéresser aux jeux qui font parler d'eux sur cette console.
A la question de combien de jeux valables il y avait sur cette console portable, certains répondaient "Zero". Mais ils étaient bien loin de la vérité. Car rien n'est ce qu'il semble être au premier abord dans le monde des jeux vidéos, et au milieu d'une ludothèque finalement bien solide, se cache se titre.
Virtue's Last Reward, c'est la suite du jeu dit "999" sorti initialement sur DS, auquel je n'ai pas joué. Ne pouvant corriger cette erreur passée, j'ai décidé de me lancer quand même dans cette aventure d'un genre nouveau pour moi. Nouveau, car c'est la première fois que je joue à un Visual Novel, c'est à dire un titre en très très grande partie basée sur une structure narrative. L'histoire se déroule, sous vos yeux, et vous n'intervenez en tant que joueur qu'à quelques occasions, et notamment pendant les phases d’énigmes, ou pour faire certains choix qui auront une incidence sur le déroulement de l'histoire.
Le concept de l'histoire qui vous est raconté se rapproche de celui du film Cube. Un groupe de personnages se retrouvent enfermés dans une structure qu'ils ne connaissent absolument pas. Ils vont rapidement que leur but est de survivre et de s'échapper de cette structure, et par la même occasion d'en comprendre le fonctionnement et l'origine.
Un peu comme dans les jeux TellTale - dont le concept reste néanmoins assez éloigné - on se posera la question de la grande limitation de l'interactivité dans un jeu tel que VLR. Et autant, The Walking Dead (pour prendre cet exemple) maintenait globalement une impression, ou plutôt une illusion d'interactivité et d'action du joueur permanentes, autant Virtue's Last Reward ne s'embête même pas de cette considération. Mais peut-être l'illusion est-elle ailleurs ? Pour grossir le trait, vous pourrez facilement passer presque une heure de jeu à simplement appuyer sur le bouton X pour faire passer les différents dialogues dont vous allez être le témoin.
Les phases d'énigmes imposent pour le joueur de sortir de certains lieux spécifiques de la structure dont vous êtes le prisonnier. Bien qu'encore une fois limitées dans la liberté de mouvement et d'action, ces phases sont assez bien construites et les énigmes assez intelligentes, c'est à dire pas forcément évidentes dès le début mais accessible (avec la possibilité, pour ceux qui bloquerait, de déclencher à tout moment un Mode Facile permettant de disposer d'indices supplémentaires mais de potentielles révélations moins importantes).
Plongé au coeur de ce lieu mystérieux, notre héros ainsi que ses compagnons d'infortune se retrouveront contraint de jouer au Nonary Game, permettant, en cas de réussite, de déverrouiller la sortie et de recouvrer la liberté. Et les choix que vous ferez lors de ce jeu s’avéreront particulièrement importants dans le déroulement de l'histoire.
L'histoire. L'histoire ... L'histoire.
Elle est bien évidemment le coeur et l'âme de ce titre. Si je devais résumer mon sentiment, je paraphraserais Facaw en disant qu'elle ne peut laisser indifférent et que beaucoup de choses vous paraîtront ensuite bien fade. Pour développer, l'histoire de Virtue's Last Reward est dense et riche. Les personnages qui partageront votre aventure sont tous très réussis et la narration parvient à développer efficacement leurs traits et leur épaisseur. Pour être vraiment objectif, il faut bien avouer que l'histoire est complexe, certains diront parfois tirées par les cheveux voire scientifiquement un peu discutable. Mais, à chaque moment, elle fait sens. Et les scénaristes parviennent habilement à faire toute une construction sous nos yeux pour ensuite complètement renverser la table et nous dévoiler ce qui se cachait dessous et que nous ne pouvions comprendre.
L'histoire de Virtue's Last Reward, ça n'est pas la perfection, mais c'est une sollicitation permanente de nos sens et de notre réflexion, et une conclusion qui méritera votre plus grand attention et provoquera, je l'espère, votre émotion.
Il faut jouer à VLR pour son histoire, pour sa narration. Certes, il y a certaines lenteurs et certaines redites, ce qui finira par vous lasser par petites touches, mais vous serez toujours aspiré vers l'avenir, vers la conclusion, vers la compréhension. Et quand la motivation intellectuelle est à la base du jeu vidéo, il faut le souligner.
Pour conclure, tout comme Virtue's Last Reward, cette critique ne sera pas accessible immédiatement. Sa chute se mérite. Et pour résumer en une phrase ce que je pense de ce titre, vous aurez à résoudre la petite énigme de son titre.