VVVVVV
7.2
VVVVVV

Jeu de Terry Cavanagh, Distractionware et Nicalis (2010Mac)

Ça pique... les yeux

Vous ne jurez que par les jeux en 3D de votre console de salon couplés avec un téléviseur Full HD 1080P ? Passez votre chemin malheureux ! Car le jeu dont j'ai décidé de vous parler aujourd'hui risque bien de ne pas flatter votre rétine, c'est le moins que l'on puisse dire. À la place, préparez-vous plutôt à (re)vivre des sensations que les plus jeunes n'ont peut-être pas eu la chance de connaître...

Déjà, VVVVVV ne demande pas la toute dernière configuration pour avoir le bonheur d'être joué. Un processeur Intel cadencé à 2 GHz et 256 Mo de RAM, ça ne devrait pas trop vous poser de problème...

La première chose qui saute aux yeux (normal me direz-vous), ce sont bien entendu les graphismes. Certains diront que le jeu est moche, d'autres (comme moi) préfèreront vous dire que ça fait partie de son charme. Les graphismes sont en effet dans la veine des consoles 8-bit, avec des arrières plans très « flashy » et psychédéliques, un peu répétitifs mais tout de même bien réussis.

Quant à vous, vous dirigez un personnage tout simple et pixelisé mais tellement mignon, le Capitaine Viridian. Celui-ci a en effet perdu la totalité de son équipage dans les tréfonds d'un univers aux multiples dangers. En tant que bon capitaine, il va donc partir à la recherche de ses équipiers, Vermilion, Violet, Verdigris, Vitellary et Victoria, d'où le titre du jeu. Tous les membres à sauver ressemblent à s'y méprendre à Viridian si ce n'est qu'ils sont de couleurs différentes.

Il semblerait aussi que le titre si particulier du jeu symbolise les pics disséminés partout dans le monde et qui constituent la façon la plus récurrente de mourir, celle-ci étant complétée par diverses choses mouvantes (qui n'a pas rêvé de se faire tuer par un nuage ?).


Qui s'y frotte s'y pique

La maniabilité diffère de ce que l'on voit habituellement dans un jeu de plateformes. Alors que la plupart du temps, le gameplay se résume à sauter, point de ça ici. Pour tout dire, il est même impossible de sauter. À part vous déplacer, la seule interaction possible est d'inverser la gravité. Il faudra donc jongler entre avoir la tête en haut ou en bas pour parvenir à ses fins, sachant qu'il est impossible de changer la gravité si l'on est dans les airs.

Le jeu se décompose en deux phases différentes. La première est une phase d'exploration où l'on se balade dans un monde « ouvert », à la recherche des différentes zones où sont situés les membres de l'équipage. C'est également là que vous trouverez la majorité des téléporteurs qui serviront bien sûr à voyager plus rapidement entre les mondes par la suite. On notera également la présence constante d'une carte bien pratique et accessible avec le bouton Entrée.

Vient ensuite une partie de plateformes pure où le but sera d'avancer en évitant les multiples obstacles et le level design ingénieux et torturé du jeu. Chaque zone expose une nouvelle idée de gameplay totalement nouvelle qui vient renforcer la diversité du jeu comme des lasers qui inversent la gravité dès qu'on les touche, ou le fait de pouvoir passer d'une extrémité à l'autre de l'écran.


Ça pique... la fierté

Les morts seront extrêmement nombreuses mais la présence de checkpoints dans quasiment chaque pièce et la réapparition instantanée après chaque mort vous permettent de tenter à nouveau de surmonter l'obstacle très rapidement. Le jeu n'est donc jamais frustrant et est même très gratifiant quand on en vient enfin à passer un endroit étriqué ou difficile.

Et impossible de lâcher le jeu tant qu'on a pas passé un obstacle. Je ne sais pas de quelle manière c'est possible mais on a toujours le sentiment que c'est dû à une erreur toute bête que l'on ne commettra plus par la suite. En clair, difficile de lâcher le jeu une fois démarré. Et c'est encore plus vrai si vous jouez à plusieurs autour du même ordi à tourner, chacun voulant se sentir meilleur que l'autre. Une vraie drogue !


Ça pique... les oreilles

Les musiques sont un des points les plus réussis du jeu. Composées par Magnus Pålsson, celles-ci correspondent parfaitement à l'univers du jeu et insufflent une sorte de motivation pour avancer dans le jeu. Là aussi, on retrouve des sonorités 8-bit bien senties et pourtant, la musique a un air de modernité bien présent.

Au total, ce sont plus de dix musiques que vous rencontrerez selon les zones explorées. D'ailleurs, je ne résiste pas à l'envie de vous faire écouter l'une des plus réussies selon moi, « Potential For Anything ». Là aussi, on accroche... ou pas à cette ambiance rétro mais il faut avouer que c'est vraiment très réussi dans le domaine.


Ça pique... un peu de votre temps

Un dernier mot sur la durée de vie. Celle-ci n'est pas énorme (dans les cinq heures) mais le rythme de l'aventure est tellement soutenu que vous ne vous ennuierez pas une seconde. Malgré tout, le rapport durée/prix est vraiment excellent puisque le jeu ne coûte que cinq petits euros.

Sachez que pour terminer le tout à 100%, il vous faudra récupérer les 20 « Shiny Trinkets » disposés sur la map. Ceux-ci sont pour la plupart difficile à obtenir, soit parce qu'ils sont bien cachés, soit parce qu'ils sont à des endroits extrêmement difficiles d'accès.

En collectant un certain nombre de ces items, vous pourrez débloquer les musiques du jeu à l'intérieur du vaisseau et peut-être que si vous parvenez à tous les récolter, une surprise vous attend, qui sait ?


Conclusion

VVVVVV est un peu comme une bonne pâtisserie : ça se dévore sans fin, ça laisse un petit goût en bouche une fois fini et on en redemande après ! Soutenu par des idées sans failles plus tordues les unes que les autres et une bande-son magnifique, ce jeu est une petite perle trop peu connue des joueurs. Hop, vous allez manger des pâtes ce soir et acheter le jeu tout de suite ! Et au cas où ce test ne vous ait toujours pas convaincu, vous pouvez toujours vous faire une idée avec la version de démo disponible sur Steam.

Genre : Plateformes
Prix : 5€
Classification : tous publics
Disponible : Steam/Mac App Store
Développeur/Éditeur : Terry Cavanagh

+ Un level design réussi et constamment renouvelé.
+ Un rythme parfait.
+ Le côté rétro assumé.
+ Une musique hypnotique aux sonorités 8-bit.
+ Un gameplay ultra-simple.
+ Jamais frustrant malgré les nombreuses morts.
+ Un tout petit prix.
- Le rétro ne plaît pas à tout le monde.
- Un peu flou en plein écran.
- Seulement en anglais.
Yoshi
9
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Créée

le 20 févr. 2011

Critique lue 521 fois

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Yoshi

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