Le titre est réducteur mais au final, il résume le jeu en un coup d’œil. Ce Warhammer Mechanicus reprend les bases du genre de manière tout à fait classique sur le principe (tuiles de déplacement, lignes de tirs, héros à customiser, arbres de spécialisation, etc) et s'affranchit de tout ce qui casse les burnes. Comme cette obligation d'user et d'abuser de l'overwatch (votre guguss/l'ennemi se met en surveillance sur un tour et tir sur tout ce qui passe dans son champ de vision). Oubliez l'overwatch, il n'y en a pas. Cette mécanique qui encourage fortement la prudence et le style de jeu dit ' petite bite ' n'a pas lieu d’être ici. On contrôle des prêtres mi humain mi machine (techno-prêtres) qui en ont dans le pantalon. Ils subissent des dégâts certes! Mais leur puissance de feu excède tout ce dont l'ennemi dispose et de loin (je parle de toi, canon au phosphore lourd, qui peut démolir la moitié de la map en un tour).
Ici, pas question de jouer la prudence. Les antagonistes du jeu, les redoutables Necrons (sorte de bestioles mystico-mécanoides qui aiment le vert) possèdent des armées de métal hurlant qu'il va falloir défoncer avec une force méthodique. L'exploration de la planète Nécron se fait par des missions aux objectifs simples (en général, oblitérer tout ce qui est vert et qui bouge) qui génèrent du ' réveil ' suivant le temps que vous mettez à les accomplir. Si vous explorez toute la map d'une mission, vous allez générer beaucoup de réveil. En terme de roleplay ça se tiens : plus nos troupes explorent un tombeau, plus elles font du bruit, et réveillent nos vils hôtes. Lorsque vous atteignez 100 de réveil, il n'est plus possible d'explorer, et le boss final vous attends. Avec ses 5 généraux si vous ne les avez pas tué avant... Le but est donc d'explorer au plus efficace (expérience, matériel, débloquer jusqu’à 6 techno-prêtres) et de terminer le plus de missions possible avant le réveil du patron des lieux.
En terme de gameplay, le classicisme du genre côtoie la simplicité d'action. On peut découper le jeu en deux phases : la phase de préparation (équiper et monter en niveau ses prêtres) et les envoyer au charbon. L'arsenal puise dans l'univers 40K et chacun trouvera ses combo préférés. Mon préféré ? téléporter un Kataphon (sorte de robot charcutier géant équipé d'un lance flamme à vue panoramique) derrière un pack d'ennemi. Lui donner +5 de dégâts + 100% de chance de critique. Appuyer sur le lance flamme, et voir tout les ennemis s'effondrer au sol. Jouissif.
Pour les combats d'ailleurs, c'est simple : système de tuile, système de point d'action commun à l'équipe avec de multiples façons de le recharger, pas de couverture, pas d'overwatch. En action, j'ai trouvé le tout fort plaisant. Chaque priest peut faire beaucoup de choses pendant son tour et l'idée est de vraiment jouer offensif. Tant que vous avez des points d'actions, vous pouvez vous déplacer. Çà ouvre de multiples possibilités offensives. Hormis le début du jeu assez difficile (manque de matériel), les deux derniers tiers offrent de grosses escarmouches qui finissent en 2 tours. La faute, sans doute, à un équilibrage un poil trop en faveur du joueur. Les Nécrons se défendent bien, je ne leur enlève rien, les boss proposent quelques mécaniques sympa, mais une fois équipé le joueur est beaucoup trop fort. J'ai terminé le jeu en mode iron man + mort permanente + 0 cantique sans grosse difficulté. Ah oui les cantiques ? 3 cartes surpuissantes à utiliser en mission (certaines remplissent entièrement votre barre d'action, d'autres ignorent toutes les armures pendant un tour). Surpuissantes. Mais fun : il y a quelques possibilités de combos dignes d'un 14 juillet sans pandémie.
Le scénario n'offre pas d'envolée lyrique et personne n'en sera surpris. Cependant, il fait le travail. Les fans de 40K devraient s'y retrouver (plutôt en VO) et les non fans vont analyser ça comme moi. En gros : il y a des Nécrons sur cette planète au nom latin étrange. Nous sommes des xénophobes armés. L’équipage possède deux têtes pensantes : celui qui veux étudier les Nécrons tout en les massacrant (Scaveola) et celui qui ne veux rien savoir, et tout brûler (Videx). Voila. Simple et direct. Il faudra un bon 20-25h pour plier votre première partie.Les habitués du genre peuvent commencer directement en difficile.
Un point sur la bande son : elle est d'excellente facture. Ce synthé angoissant est parfaitement adapté aux tombeaux Nécrons. Jetez y une oreille.
Au final, ce Warhammer Mechanicus est un bon jeu. Il se révélera trop simple/facile pour les puristes hardcore du genre mais proposera une belle porte d'entrée à tout les curieux qui ont peur de la densité d'un X-com 2.