Pour l'introduction on fera court, disons simplement que Space Marine est le premier essai de la part de Relic entertainment en matière de TPS (Third-person shooter). Le studio bien que beaucoup plus – pour ne pas dire essentiellement – rôdé en ce qui concerne les RTS, a quand même accouché de la grande série Homeworld ou encore Dawn of War qui représentait le premier vrai bon soft sur la licence Warhammer 40 000 depuis l'époque SSI.
Alors finalement ce Space Marine ? En guise de premier essai, qu'est-ce que ça vaut bordel ?
Alors à chaud je répondrais que ça amuse plus que ça ne divertit concrètement ! Mais ce n'est pas ce qu'on en attendait ? Pas que. Donc si Space marine amuse et occupe deux/trois jours il en demeure d'une répétitivité rébarbative et reste toujours très convenu, classique et finalement sans réelles surprises jouant même parfois à imiter péniblement son aîné « Fire warrior » qui était lui un FPS, médiocre. Mais ce qui choque quand on joue à Space Marine c'est l'impression que tant qu'on contente les fans de l'univers : tout va bien ! Le jeu manque donc sacrément d'ambition et se cantonne aux canons du genre – a savoir le tps – bien qu'on retrouve des mécaniques très/trop simples au niveau de ce qui devait être le point de pivot du soft : le corps à corps contre des marées d'Orks ? On passe plus son temps à se cacher ses petites fesses talqués de Space Marine derrière des caisses ou à allumer à distance des boy'z équipés pour picorer de l'Ultramarine ! Ultra tu dis ? Moi j'entends grosse lopette.
Oui car un Space Marine t'sais, ça se met jamais à couvert. Un titan ça se met pas à couvert ouais, et on sait pourquoi. Le Studio a tenté de retranscrire le mythe de l'implacable bras armé de l'Impérium de l'humanité, l'idée restera définitivement cool sur le papier. En raison de la fragilité du Tank qu'on manipule et du décor qui se complait à t'empêcher de bouger quand tu es attaqué par une marée de clones ! Peaux vertes ? Oui, des clones. Qu'on découpera à la vite pour se repaître dans une gelée de groseille cache misère ! Oui, je ne suis pas trop amateur de ce côté gore Next-gen qui favorise la confiture en guise d'ultra violence. Pourtant les exécutions restent souvent très funs et bien réalisés ! Elles varient du type d'arme de corps à corps qu'on manie. Elles sont un peu comme les exécutions qu'on retrouve dans Aliens vs Predators : intenses mais gâchées par de la gelée de groseille et la lenteur de l'exécution en question qui passe par sa contemplation. Pendant qu'on se fait gratter le dos par des Orks, c'est vache.
Pour continuer d'enfoncer le clou à grand coups de Marteau de Guerre (Jure, Warhammer ?) parlons rapidement de la dimension sonore du jeu. Insipide ? Pas foncièrement. Disons que si on retrouve les fidèles orchestrations épiques extirpés d'une BO de Supermarché, on se sent l'envie de pointer du doigt les bruitages dans l'optique de les ridiculiser. Non mais, quelle joie de découvrir le ô combien précieux et illustre pistolet Plasma pour se rendre compte qu'il a une intensité proche du vide et une nappe sonore absolument pas à l'auteur de l'objet générateur de fantasmes. Merci ! Pour peu je dirais que dans « Fire Warrior » il était bien mieux branlé !
Mais en fait ce qui va le plus décevoir dans Space Marine, c'est la narration et l'enchaînement de l'aventure. Du grand classique. Toujours la bonne vieille formule des Orks qui attaquent un monde forge, puis hop la SURPRISE ! Pour ne pas spoiler, repensez au scenario de Dawn of War et ce bon vieux twist diabolique. D'ailleurs le titre fait du coude au classique poncif de la linéarité qu'on subit. Enfin je vais amorcer la conclusion en parlant de l'esthétique du soft.
C'est quand messieurs les développeurs que vous abandonnerez la facilités un peu abrutissantes des « Codes couleurs ». Ork = rouge (car fureur et force), Space marine = bleu (pureté, honneur ? Warhammer 40 000 ?) bref... je penses qu'on pourrait de nos jours faire un petit effort et rendre au moins l'emploi de la chose un brin plus subtil ! Surtout quand on s'attèle à traduire à l'écran un univers aussi lourd en terme de significations que celui de Warhammer 40 000. Bien que oui je l'admets... ça ne se vendrais pas !
Dommage alors. Car le titre de Relic entertainment demeure être un essai intéressant qui montre que le Studio peut tenter de se pencher sur d'autres genres. On l'encouragera juste à donner plus de crédits à ses propres licences, telles que Homeworld. Au final Space Marine est donc un jeu honnête à se prendre quelques mois après sa sortie histoire de ne pas tirer la gueule et de le savourer un Dimanche Aprèm ! En s'amusant à tuer des Orks.
C'est tout !