Un été, une voiture, deux couples. Assis devant, les trentenaires Brad et Cloanne. Sur la banquette arrière, il y a la nièce de Brad. Mord, 13 ans, est accompagnée de son petit copain Ben. Ils roulent ensemble vers un coin de bord de mer, ce week-end c’est camping. C’est ce que font les humains qui veulent s’évader.
Wide Ocean Big Jacket est un petit jeu narratif. On y alterne les phases à la première personne assis autour d’un feu, les déplacements en caméra à l’épaule, et les dialogues façon cartouches de cinéma muet. Chaque protagoniste est incarné par le joueur à tour de rôle. Car les personnages principaux de WOBJ sont les instants de vie, pas les gens. L’ambiance camping est parfaitement retranscrite. Le bruit de fermeture éclair de tente fera frissonner de nostalgie ceux qui ont eu la chance d’avoir des vacances à la mer. Il est aussi évidemment question de faire ses besoins dans la nature.
Au fil des saynètes, on passe du couple naissant de jeunes ados au couple d’adultes. D’un côté on s’appelle encore “buddy” et on pense à s’embrasser, peut-être. De l’autre, on évoque la parentalité avec la franchise de ceux qui ont déjà traversé un bout de vie ensemble. Le soir, autour du feu, ces deux mondes se croisent. Les uns veulent savoir comment c’est au juste, de l’autre côté. Les autres savent plus ou moins bien l’expliquer. Tout passe par le partage de moments banals à souhait. Partager des chips. Boire une bière. Faire griller des saucisses.
Pudique, le jeu ne jette jamais la moindre ligne d’introspection en pâture au regard du joueur.
Wide Ocean Big Jacket parle de deux amours différents avec simplicité. C’est très tendre et très court, comme se doivent d’être les instants précieux partagés sur une plage.
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