Je joue de moins en moins, voire presque plus.
Plein de choses en sont la cause (dont le manque de temps)... Mais il m'arrive de temps en temps de ressortir un jeu playstation 3 qui prend la poussière et de m'y remettre avec un bonheur inégalé de la redécouverte. WipEout est de cette trempe.
Wipeout (qu'on peut aussi séparer en "Wipe out" ou "WipEout"), c'est toute une institution pour la petite histoire. A l'image des grandes sagas vidéoludiques (les street fighters, zelda et autres Soulcalibur et God of War), cette série de jeu a suivi sa propre évolution liée aux consoles où elle était mais, à l'instar de la série des Legend of Zelda qui sont une exclusivité de Nintendo et de ses machines, la série des Wipeout est exclusive à Sony donc aux consoles playstation et psp. Si il y eut pourtant des versions développées sur d'autres machines (notamment une version nintendo64 pas mal du tout pour l'époque et les capacités de la machine et saturn), la petite franchise de SCE Liverpool (anciennement la cultissime société Psygnosis, vous savez, la marque au logo de chouette stylisée crée par le designer et peintre Roger Dean qui signa toute les pochettes du groupe de rock progressif YES) appartient dorénavant exclusivement à Sony depuis quelques années.
Le premier volet de la "saga" Wipeout sort en 1995 sur playstation 1 et déclenche déjà une certaine admiration. Bien avant que George Lucas ne décide de nous envoyer sur Tatooïne (l'épisode I de Star Wars, la menace fantôche euh pardon fantôme ne sort qu'en 1999 mais je fais ici référence au jeu Star Wars Racer, parfait "jeu synonyme" (à défaut de clone) de la Nintendo 64 qui reprenait le principe des courses futuristes dans un univers bien défini même si il n'en était pas l'unique avatar loin de là) avec ses petits bolides de courses, on a déjà un jeu vidéo se proposant de nous envoyer dans des courses bourrées d'adrénaline à haute vitesse sur de petits bolides d'anti-gravité (les vaisseaux flottent au dessus de la piste).
Le premier épisode met déjà en place une certaine esthétique qui sera ensuite reprise partout dans de nombreux jeux sans jamais véritablement égaler l'original. En effet, il s'agit d'une agence londonnienne, The designers républic qui signe les logos des équipes, les smileys, les publicités qu'on voit dans le jeu, les menus, la police typographique (pour un aperçu global de leurs travaux sur le jeu, allez ici)... Sans compter la musique, résolument axée vers un futur technoïde fait de big beat et de grosses caisses qui bougent bien (et peuvent parfois devenir énervantes à la longue). Il faut de l'énergie et de la vitesse pour les bolides. D'un autre côté, de nombreux groupes et artistes vont avoir un véritable tremplin commercial grâce à ce jeu. Citons par exemple les Chemical Brothers qui livrent un morceau de leur premier album alors avec le premier wipeout sur playstation1 (il s'agit du "Chemical beats" tiré de "Exit planet dust").
Le premier Wipeout crée donc la surprise mais pas toujours la joie.
Les vaisseaux sont clairement à la limite de l' incontrôlable et encore aujourd'hui, la conduite est d'une rare prise de tête. Un défaut qui sera heureusement corrigé avec le temps. Plusieurs versions après, nous voici donc sur playstation3 avec ce Wipeout HD Fury. Pourquoi un tel titre ? Parce qu'il reprend et associe le jeu de base développé pour la haute définition avec son add-on (le pack Fury). A l'heure du renouveau, le design de la série n'offre pas spécialement de changements révolutionnaires, il reste des plus reconnaissable mais on remarque une amélioration assez considérable. D'abord dans le choix beaucoup plus large des équipes mais aussi de nouveaux vaisseaux bonus à gagner. Les circuits sont aussi complètement funs, dans le bon sens du terme avec ce qu'il faut de créativité pour passer un bon moment (et en plus, sans être trop de mauvaise foi --j'ai le premier jeu de 1995...-, donc pour une fois c'est jouable !). On passe du clin d'oeil à la F-Zéro (le concurrent direct qui fut là bien avant Wipeout mais dont l'imagerie tient moins du design futuriste en soi que de la volonté de construire un univers légèrement manga avec des pilotes reconnaissables par exemple) avec ses pistes dans les airs (le circuit de Sol 2 classique mais fabuleux) au traditionnel mais douloureux truc avec des angles de 90° et des pentes monstrueuses enneigées (du genre où il ne faut pas accélérer si vous voyez ce que je veux dire...).
On retrouve aussi comme pour tous les épisodes les traditionnelles armes à se balancer dans la tronche qu'on récupère et active en passant sur des logos en forme de "X" sur la piste.
Généralement il y en a pour tous les goûts.
De la mine vicieuse qu'on dépose dans un tournant (ou juste devant un symbole d'armes, pour bien embêter le concurrent --oui, on voit le résultat de plusieurs heures passées à aiguiser ses techniques de guerre sur Mario Kart...) au missile à tête chercheuse (impitoyable mais encore faut-il avoir le temps de "locker" son adversaire. Quand le jeu va très vite et que les autres sont assez hargneux, ça devient moins évident) en passant par l'onde de choc (ma préférée ! Le vaisseau libère une onde en avant sur plus d'un kilomètre qui perturbe quasiment toute la course. Idéal pour remonter dans la compétition si vous êtes derniers). Mais surtout, le grand bonheur de cet épisode ps3 qui va vous le faire adorer, c'est la possibilité de customisation.
Et là, vous me regardez avec des yeux globuleux de Merlan Frit (entre nous je préfère la sole ou le saumon).
Surtout si vous ne jouez pas spécialement aux jeux vidéos (voire pas du tout) mais que vous avez le courage de lire cette chronique jusqu'au bout (dans mes bras !). Pas de panique, je m'explique. Par customisation, je fais référence au fait qu'on puisse personnaliser le jeu d'une certaine manière. Eh non, je ne parlerais pas de Tuning ici mais plus de musiques et photos. En effet, suivant le fait que vous avez mis de la musique sur le disque dur de votre playstation3 vous pouvez alors écouter vos propres listes de lectures tout en jouant.
Vous rêviez d'un monde parfait dans un futur proche en volant gracieusement sur des pistes aéroportées à plus de 700 km/heures avec du Polnareff rythmant vos courses ? Eh bien, c'est chose faite. Enfin oui mais non. Personnellement j'ai retrouvé les musiques des anciens volets (dont le fameux "Firestarter" de Prodigy pour le second volet, Wipeout 2097 sur playstation1) et j'en profité pour essayer de faire coïncider ça avec des choses aussi rythmées (le "I'm deranged" de David Bowie qu'on avait dans le "Lost Highway" de David Lynch me convient très bien. Surtout quand on fait référence à la vitesse --cf par ici petits curieux).
Et les photos ?
Et bien, le jeu offre la possibilité que vous fassiez vous-même vos captures d'écran pour pouvoir ensuite les mettre sur clé usb puis sur le net afin de pouvoir épaaaaater votre galerie d'amis. Autant dire que de ce côté je ne me suis pas gêné non plus. "Gné moi qui les ai faites !" puis-je dire avec un certain sentiment de fierté, le même que l'on pouvait ressentir plus jeune en bricolant le collier de nouilles pour popa-moman.
Bref, avec tout ça vous obtenez non pas un chef d'oeuvre mais un très bon jeu, fun et sympathique qui peut aussi bien se jouer en ligne qu'a plusieurs sur le même écran (et ça c'est très bien vu que les nouvelles consoles privilégient un peu trop le jeu en ligne alors que bon, à plusieurs dans son salon, "la fête est plus folle" --non, non, je ne travaille pas pour Champomy ©) et reste un plaisir renouvelable à chaque fois.