L'excuse du studio japonais noble dignitaire de "l'école du gameplay" ne suffit plus à masquer des jeux d'une telle indigence technique.
Wo Long choque d'entrée par sa laideur qui nous donne la désagréable sensation de se retrouver projeter dans une sorte de Musô mal fignolé.
D'un point de vue artistique le jeu propose des environnements monotones et insipides tout en sortant dans un état technique assez lamentable, le gameplay s'articule péniblement autour d'une gestion de caméra chaotique ainsi qu'un level design désuet. Pire, il donne le sentiment d'une expérience édulcorée à tous les niveaux, d'un ensemble de fonctionnalités amputées en comparaison de son aîné Nioh 2. Une régression inquiétante après le déjà très médiocre Stranger of Paradise.
Les combats et le système de moral sont déséquilibrés bien que partant d'une idée intéressante qui permettrait de construire une difficulté à la carte (soit notre niveau de bravoure nous impose des combats longs et pénibles contre des sacs à PV soit on roule littéralement sur les mobs et les boss), la plupart des boss (dont certains sont carrément copiés/collés de Wild Hearts) ne représentent aucun chalenge autre que celui d'attendre de cliquer quand une lumière rouge s'allume. Le système de build est lacunaire et n'apporte aucun plaisir de rejouabilité comme c'était le cas dans Nioh. Rajoutons à ça l'ultime plaisir de voir des tuto impossibles à désactiver apparaitre en plein milieu de l'écran pendant des combats de boss, l'impossibilité de comparer l'équipement et de recharger les flèches de son arc sans repasser chez le forgeron (features présentent dans leurs précedents jeux et croyez moi elles manquent terriblement en terme d'expérience utilisateur) et un système de magie anecdotique dont les animations sont a la lisière du risible.
Pour ne rien arranger, le set up historique des trois royaumes sonne comme un vain prétexte, on se contrefout de l'histoire de chaque personnage qui sera distillée à travers des cutscenes (en 15fps évidemment) toutes plus ridicules les unes que les autres, à ce compte là mieux vaut ne pas écrire d'histoire du tout.
On comprend bien que toute cette communication autour d'un "Sekiro en Chine" n'était qu'un moyen de pitcher rapidement le jeu pour faire saliver les amoureux du genre entre deux runs de Elden Ring. On peut légitiment se sentir floué par un tel delta entre la campagne publicitaire du jeu et le ressenti manette en main. Plus qu'un "Sekiro en Chine" on se retrouve avec une mauvaise contrefaçon chinoise de Sekiro, du genre qui risque d'avantage de provoquer des éruptions cutanées qu'un sentiment de catharsis épiphanique. Un gâchis quand on connait le potentiel du studio en terme de gameplay. Car oui, après cette litanie de critiques, précisons que le gameplay bien que répétitif fonctionne tout de même parfaitement. Le sentiment de satisfaction lors d'une parade réussie mêlé au son des sabres qui s'entrechoquent donne un caractère jouissif au moindre affrontement. C'est bien le seul point qui pourrait sauver le jeu si seulement il m'était possible de lancer une mission sans subir freezes et crash toutes les 15 minutes.
Wo Long est donc une énorme déception, un jeu rushé par une équipe probablement en sous-effectif qui, je l'espère, fera réfléchir Koei Tecmo, à la vue des retours Steam désastreux. Une introspection s'impose pour cet éditeur quant à la qualité des produits qu'ils mettent à la vente, Wild Hearts et Stranger of Paradise nous en sont, une fois de plus, témoins.