C'est en cette mi-juillet 2022, fin de vacances personnelles, en pleine saison chaude et chaleureuse et à la suite d'une semaine dédiée à un retour aux racines de mes franchises vidéo-ludiques favorites...entre un "The Last Of Us" et un "The Walking Dead"...et deux jours sur "Wolfenstein The Old Blood"...qui m'avait enchanté autant que traumatisé, et qui annoncé une grande guerre à mener, que je me suis décidé à lancer "The New Order", sortie en 2014, par mes chouchou de MachineGames, toujours et encore via le Gamepass sur PC...qui me promettaient d'entamer mon ultime parcours au sein de cette franchise, à endosser une dernière fois mon rôle de héro, à retrouver ultime fois mon vieux camarade, à entreprendre une dernière danse avec mes méchants Nazis, afin d'obtenir le repos éternel tant souhaité par mon Blazko...
C'est une dernière retrouvaille, qui après une introduction dynamique et rythmée, nôtre cher blondinet à la voix rauque, s'éveillant brusquement à la suite d'un rêve plein de fantasme, un espoir espèré malgré les traumatismes découlant de notre précédente mission en territoire Germanique, dans un cockpit d'avion, un bon gros Boeing B-17, véritable forteresse volante, malheureusement prise d'assaut par d'étranges prototypes supersoniques de la Wehrmacht, réinterprètation du Horten H IX, bien plus rapide et résistant que notre veille demeure ailée...nous plongeant immédiatement et sans une once d'explication dans une relecture des conflits aériens des années 40, en pleine guerre mondiale...et qui suite à un crash inévitable, mettant en lumière la supériorité de l'armée du 3ème Reich, sur un bord de plage, théâtre malheureux d'une opposition disproportionnée, inegale, vouée à l'échec...rappelant ici le débarquement allié sur les plages de Normandie et l'horrible tableau qui en découle...mais fort de notre engagement et détermination, du caractère de notre héro, de quelques compagnons d'infortunes récupérés ça et là, d'équipements chopé à droite et à gauche, une mission qui est connue de tous, un objectif clair fruit de notre cher document secret...se transforme ici en opération commando en territoire occupé, où l'entraide, la camaraderie, l'entente est essentiel...où l'adaptation, la rapidité, l'instinctivité est cruciale...une ascension vers une tour néo-gothique, un bunker sur-armé infiltré, une étrange salle d'expérimentation scientifique, notre cible se dévoile, un chirurgien/savant décérébré et fou, au crâne chauve et au visage défiguré...pris au piège, nos derniers camarades à nos côtés, un choix à faire, une première larme versée, un premier choc émotionnel, des paupières qui se ferment...bandes noires horizontalles, musique Country à la guitare sèche, un écran titre apparaît, un déroulé d'informations lâché succinctement, une ellipse, une lumière...nous voilà en chaise roulante, limite gaga, en Pologne dans les années 60, dans un hôpital psychiatrique, dernier refuge pour tout les laissés pour compte, malheureusement réserve humaine pour satisfaire la boulimie de recherche lugubre entamé par ce savant "boucher", relecture des rafles de Varsovie, protégé et biberonné par une infirmière dévouée, une certaine Anya, nous nourrissant à la cuillère, un Blazko plein de sagesse intérieure, un visage balafré... puis un assaut d'une milice allemande qui à visiblement évoluée et devenue très technophile, une image que se fait trouble, du sang à l'écran, un massacre en lieu clos, une évasion vehiculée, un foyer accueillant, des civiles, simple payasans, retraçant les événements que l'on n'a pas vécu, une séquence de torture nécessaire sur un haut gradé, des nouveaux objectifs identifiés, des nouveaux horizons à explorer, des nouveaux partenaires à rallier...et là...c'est un one-shot sans temps morts, un marathon effréné, un aller sans retour, un road-trip rock'n'roll à travers une Europe annexée et assiégée, une dystopie Steampunk, un fantasme de science-fiction, une allégorie du retro-futurisme, un néo-western crépusculaire...sublimé par cette direction artistique intemporelle avec ses couleurs chatoyantes, ses textures cartoonesques, ses lumières chaleureuses, son chara-design disproportionné, sa musique entraînante, son alternance de cinématiques interactives, sa mise en scène théâtrale, ses plans de caméras dynamiques, son grain d'image très seventies, ses focales très photographiques, son doublage en langue d'origine, son acting charismatique, son sens du rythme, sa succession d'environnements singuliers, sa surenchère de cliffhangers, ses split-screen à répétition, ses ralenti élégant...offrant une vision du média très cinématographique et m'offrant un ultime parcours au sein de celle-ci...
Une dernière retrouvaille, dans la peau de ce pourfendeur de la liberté, défenseur de la veuve et l'orphelin, homme machine au service de la résistance...devant escalader parois vertigineuses, nager en eaux troubles, sauter de toits en toits, courir à travers les obstacles, ramper à travers les debris, fuir devant certaines hostilités, piloter nombre de véhicules, chercher la moindre issue, afin d'accomplir sa mission précédemment évoquée...donnant au jeu un aspect plate-former oxygénant. ..nécessitant l'usage de différentes armes, allant du simple couteau à la mitrailleuse lourde, certaines pouvant se doubler, certaines pouvant se modifier mais aussi d'étranges outils de bricolage...donnant au jeu un aspect FPS singulier...affrontant moulte soldats, propre à toute armée, allant du simple troufion au lieutenant, diverses entités robotiques, propre au lubie du 3ème Reich, allant du simple drone au mécha gigantesque...donnant au jeu un aspect stratégique intéressant...exigeant de lui une fouille précise de son environnement, afin d'acquérir diverses objets, informations, documents et secrets...donnant au jeu un aspect exploration gratifiant...le confrontant à diverses situations et événements...dont certaines s'avèrent surprenantes...entre combat en arène, infiltration, évasion, cambriolage de haut vol, archéologie, rail-shooting, énigme environnementale, cinématique interactive, choix narratif, dialogue annexe, collecte d'objets secondaires...donnant au jeu un caractère d'aventure très immersif...un game-design encore très actuel sublimé par son level-design permissif, son système d'évolution adaptatif, son alternance de tableaux vivifiante, son affordance visuelle et sonore, ses décors destructibles, sa flexibilité dans les approches, sa maniabilité accessible, sa difficulté évolutive, son rythme équilibré...offrant une vision ludique du genre très protéiforme et m'offrant un ultime parcours au sein de celle-ci...
Une dernière retrouvaille, qui sous la forme de ce road-trip européen, nous faisant traverser moulte pays, environnements et structures...sur terre, en mer, dans les airs, dans les profondeur, voire au delà...se voit être une matérialisation incroyable de ces grands récits d'aventure...entre "Indiana Jones" et "Blake et Mortimer", entre "Jules Vernes" et "Hergé"...mais aussi une réinterprètation des malheurs historiques inhérents à cette guerre...entre les camps d'Auschwitz et les bombardements de Londres...sous la forme de cette dystopie Steampunk, nous faisant vivre moulte péripéties et mésaventures...se voit être une matérialisation parfaite de ces récits d'anticipation...entre Philip K Dick et Mamuro Oshii...mais aussi une réflexion sur les dérives politiques, économiques, idéologiques, écologiques, technologiques auxquels on pourrait faire face dans un futur pas si lointain...sous la forme de cette mise en scène cinématographique seventies...se voit être une matérialisation sublime de ces grandes œuvres ayant à jamais marquées nos imaginaires...entre "Les Douzes Salopards" et "Fahrenheit 451"...sous l'incarnation de ce mâle alpha, entre Bruce Willis et Clint Eastwood, mais toujours confronté à des femmes charismatiques et fortes...se voit être une subtile remise en question de la virilité, la misogynie et de la structure patriarcale de nos sociétés...mais aussi, par ses interventions verbales et philosophiques, un questionnement sur l'héroïsme et son statut...entre monstre avide de sang et rédempteur angélique...sous sa proposition ludique, entre boucherie volontaire ou forcé, possibilité d'esquiver et de fuir les affrontements ou furtivité afin de s'economiser les nerfs et de se faciliter la tâche qui est la notre...se voit être une allégorie du meurtre, du massacre, de la justification de ceux-ci, de la notion de la vengeance et des réprimandes et donc pour le joueur une réflexion sur nos plaisirs ludiques un tantinet sadiques et cartathiques...sous le concept de ce choix narratif en début de jeu, les échanges verbaux usuels et les différents protagonistes rencontrés ça et là...une magnifique métaphore de la famille, de l'amitié, de l'amour et de tout les sentiments qui en découle...entre culpabilité et fidélité...entre proches et opposants...entre fascination et dégoût...mais aussi un romantique hommage à la résistance, à la rébellion, à la défense d'une culture ou identité, rappelant malheureusement une réalité bien actuelle...entre devoir et sacrifice...entre nécessité et radicalité...tous se ressentant à travers cette direction artistique enivrante, ces personnages cosmopolites, ce gameplay intelligent, cette narration a double lecture, ces micro scénarios, cette emphase sur l'environnemental...où les choses se comprennent, se racontent, se vivent à la fois par l'ouïe, la vue et les mains...alternant entre humour, émotion, tragédie et horreur...usant parfaitement d'instants calmes, contemplatifs et d'autres tendus, anxiogènes...et toujours suprenant...offrant une vision sensible de la cohérence ludo-narrative et m'offrant un ultime parcours au sein de celle-ci...
C'est donc après un affrontement que je regrettais, me questionnant sur mon choix initial, après un dernier coup de couteau, me poussant à me dire qu'au final...le "boucher"...c'est moi, après une dernière poésie émanant d'un homme sur son lit de mort, me poussant à verser ma dernière larme, après une cinématique toute au piano et chanté, me réconfortant après toutes les atrocités auxquels je fus confronté, après une fondue au noire et un retour à l'écran titre, que je quitte ce jeu...plein de nostalgie, tant celui-ci est extraordinaire...plein de mélancolie, tant je me suis attaché à tous mes couillons de camarades...plein de réflexions, tant ce volet aborde de thèmes lourds...plein d'amour, tant mes émotions ont été bousculées...plein de fascination, tant ce Blazko m'évoque de sentiments personnels...plein de certitudes, tant je considère ce "New Order" comme un véritable chef-d'œuvre intemporel et universel...plein de fantasme, tant la démarche de MachineGames me laisse rêveur de les retrouver sous peu...une œuvre massive, bien plus "2022" que bon nombre de bouzes actuelles, bien plus sensible que bon nombre de drama actuels, bien plus intelligente que bon nombre de production prétentieuse et clairement mon épisode favori de la saga...ce fut pour moi...deux jours exceptionnels, sans usure, sans déplaisir, sans ennui...à chaques chapitres, son enivrante surprise...à chaques menu pause, sa dévorante envie de relancer...à chaques biomes, son errance volontaire...à chaques rencontres, sa touchante discussion...à chaques lettres, son émouvante lecture...faisant suite deux autres consacrés à "The Old Blood" tout aussi jouissif bien que moins abouti...faisant de cette trilogie "Wolfenstein", entamé avec celui-ci...un seul est même bloc, une seule est même vision autour d'un homme, d'un univers, d'un genre...sous 3 époques...3 prismes...3 sensibilités...pour nous offrir une danse morbide gracieuse et élégante, un film interactif crépusculaire et chaleureux, une ode virtuelle à l'amour et à la famille au sens large, une métaphore pleine de couillonade et de profondeur, une allégorie amusante et touchante, une oxygénation et une singularité vidéo-ludique...où tout n'est pas que tirer et tuer...et donc un souvenir à jamais gravé dans nos cœurs...salut vieux camarade et repose toi bien...tu l'as amplement mérité, après cette apothéose emotionelle ayant construit les bases de ce nouvel ordre narratif...