Une tortue a atteint l'océan !

Battle for Azeroth arrivant définitivement à son terme à l'aube de Shadowlands, je me dis qu'il pourrait être intéressant de prendre du recul sur ces deux dernières années de Warcraft.

C'est la première extension que j'ai joué "à fond" ; j'avais atteint le niveau maximum à temps pour Legion et joué très périodiquement une fois le haut niveau atteint - précisons ici que je suis un joueur casual : je joue principalement pour l'univers, l'histoire, et je suis donc peu sensible aux arcanes du gameplay ; ma critique se focalisera donc sur ces domaines.

Ce n'est qu'à la fin de Legion que j'avais vraiment appréhendé le jeu dans son ensemble, avec des trucs aussi basiques que les donjons (en LFR pour ma part), le timegate, ou plus simplement son lore après avoir poncé la littérature Warcraft autant que le jeu.

J'étais extrêmement hypé par BFA, par son thème, les zones proposées (pirates, aztèques...)... Une histoire bien plus terre-à-terre que les envolées cosmiques de Legion ou même Warlords of Draenor. La promesse que les personnages principaux et leurs peuples allaient enfin connaitre des développements importants, là où ils étaient toujours restés en retrait depuis Mists of Pandaria, laissant la vedette à Khadgar, Yrel, Illidan...

La première fournée de BFA, c'est-à-dire le levelling, les quêtes, bref ce qui constitue la base de l'extension avant les patchs, a été absolument excellente. Les zones étaient éblouissantes (et plus légères à charger que dans les deux extensions précédentes !), agréables à parcourir, et j'ai tout de suite plongé dans l'aventure en compagnie de Flynn Bellebrise, Taelia et tant d'autres.
Des docks de la Rade de Tiragarde aux jungles de Zuldazar, le levelling de BFA est pour l'instant la meilleure expérience que j'ai eu sur ce jeu.

Mais une fois le levelling achevé et chaque quête accomplie, les travers de WoW sont vite réapparus - de ce que j'ai compris c'est vraiment un problème dans ce jeu, mais encore une fois je n'étais pas assez investi dedans avant : dans ce monde censé être persistant et en guerre totale, il n'y avait pas grand chose à faire, et on attendait avec impatience la sortie d'un nouveau tout petit contenu avant de devoir attendre de nouveau la suite pendant deux mois.
Trop peu de contenu, trop disséminé : ce n'est qu'un an plus tard avec Nazjatar que l'aventure à réellement repris pour un temps, même si la zone est au final consacrée aux contenus répétitifs.

Puisqu'on parle de Nazjatar... BFA s'inscrit dans la cause à effet initiée par Cataclysm : dans les grandes lignes, la cataclysme a dissipé les brumes de Pandarie, Garrosh y est défait et s'enfuit en Draenor, Gul'dan s'en échappe et fait débarquer la Légion en Azeroth, Sargeras poignarde cette dernière (oui) ce qui révèle une nouvelle ressource, l'azerite, qui mène à la guerre totale que l'on voit dans BFA.

A cet égard et quoi que l'on pense de la qualité narrative de WoW (écriture des personnages, leurs motivations, les retcons etc), force est de constater qu'Azshara et N'zoth ont débarqué comme un cheveux sur la soupe dans le récit. Un sacré forcing pour nous mener à nous débarrasser des ces deux ennemis majeurs de WoW en deux patchs alors qu'on avait à ce moment déjà plus du tout l'impression de mener la Quatrième Guerre, thème qu'on ne retrouvera que le temps de la suite de quêtes menant à la trahison de Sylvanas, comme si on avait été en vacances pendant qu'Horde et Alliance continuaient leurs affaires (je rappelle quand même que c'était l'argument de vente de l'extension).

Toutefois, cette extension nous a offert des cinématiques incroyables (l'histoire de Saurcroc), simplement totalement déconnectées de ce que l'on faisait en jeu.

Pour ce qui est des différentes features de cette extension (chaque extension en a, qui deviennent obsolètes/inaccessibles à la suivante), eh bien il y en a beaucoup et même trop : le farm d'azerite, chiant comme pour l'arme prodigieuse de Legion. Les fronts de guerre, ennuyants après la première fois, mais ça a permis de donner un coup de jeune à deux zones (ça aurait pu être intéressant si il y en avait eu plus). L'exploration des îles, ça c'était plutôt sympa mais vite redondant.

Je n'ai pas du tout accroché au dernier patch, Visions de N'Zoth, qui proposait de grinder deux anciennes zones retapées et très éloignées (putain, heureusement que je suis un mage car sans portails je ne jouerais pas à ce jeu) et de se refaire encore et encore un Hurlevent et une Orgrimmar instancées.
Je suis du genre à ne faire donjons et raids qu'une fois pour l'histoire et les hauts-faits. J'ai fait de même avec le contenu entier de ce patch.

Au final, BFA aura été une très bonne extension, avec de mauvais patchs, mais je n'ai pas assez d'expérience de joueur aguerri pour savoir si c'est propre au jeu ou pas.
Jouant worgen, j'ai été heureux de la refonte de nos modèles, même si j'aimerais pouvoir me tenir droit. L'ajout des salles des portails dans les capitales est aussi une très bonne idée (ça c'est pour les mises-à-jour qui survivront au contenu de l'extension).
On attend toujours la refonte des capitales, et pour les worgens la reprise de Gilnéas (qui aurait vraiment du arriver durant cette extension au lieu de laisser cette zone vide).

Shadowlands arrive avec ses quatre zones (ça me semble peu) et son histoire qui me hypent très moyennement. Les nouvelles personnalisations et la refonte du levelling me paraissent prometteuses. C'est surtout la première extension qui créée un nouveau pan à l'univers de toutes pièces, sans trop capitaliser sur ce qui a été posé par les jeux Warcraft ou les extensions précédentes (en même temps on a buté tout le monde).

On se revoit dans deux ans pour la suite.