Un jeu bien distrayant même si loin d'être parfait.
LA LOI C'EST MOI
XCOM Chimera Squad nous place à la tête d'une équipe d'intervention para-policière composée à la fois d'humains et d'aliens, quelques années après XCOM2. Afin de ramener le calme dans la Cité 31 où cohabitent réfugiés aliens et survivants humains, il va falloir mener des raids dans différents quartiers et mettre au trou les différentes factions de fauteurs de trouble. Enfin "mettre au trou", ça c'est si on est sympa et qu'on les arrête à coups de crosse dans le menton. Une balle entre les deux yeux et la menace sera tout aussi neutralisée.
Onze personnages possibles pour remplir l’escouade de huit gardiens de la paix, chacun avec des capacités qui lui sont propres : agent psionique, spécialiste en explosif, tireur chevronné, spécialiste du cac, soutien bourrin, serpent... Leurs capacités sont rapidement disponibles et peuvent être combinées pour donner des résultats créatifs.
Certains personnages ont occasionnellement des petits échanges entre eux. Rien de fou mais certains font sourire (Torque en particulier), même si le doublage est assez déroutant : on sent que les doubleurs n'ont pas eu le contexte. Pas de cinématique en revanche. On reste sur un jeu light et pas sur un mastodonte.
L'essentiel à retenir c'est qu'on va péter des bouches en toute impunité, au nom du maintien de la paix <3
ET L'ORDRE
Envoyer son équipe en raid est un peu différent de ce à quoi XCOM nous a habitué. Un blindé dépose l'escouade sur le lieu d'opération et on choisit notre façon d'intervenir : par la porte, par la fenêtre, en explosant le mur, etc. Chaque manière avec des bonus/malus. On s’infiltre avec tact et délicatesse en tirant dans absolument tous les sens en guise de bonjour puis les unités se mettent à couvert toutes seules avant d'entrer dans le vif du gameplay.
On troque donc les phases d'approche lentes et minutieuses pour un système plus dynamique et plus simples qui nous met au cœur de l'action. Entre chaque affrontement d'une même mission de Chimera Squad, on se réinfiltre dans la pièce suivante, avec la même discrétion sentant la poudre et le sang frais.
Le tour par tour des raids est également différent. Au lieu de jouer "équipe par équipe", chaque personnage, ennemi ou allié, va jouer en fonction de son initiative. Cela oblige à penser son assaut assez différemment d'un XCOM classique. Il est par exemple beaucoup plus courant et même logique de laisser des agents être blessés. On est d'ailleurs loin des blessures punitives habituelles d'un XCOM. Ici, prendre des coups c'est leur métier. Les rares séquelles sont très rapidement soignables et les soldats peuvent même suivre des entraînements pour améliorer leurs stats.
On trouve toujours le système de pourcentage de réussite d'action. Indémodable et efficace.
Je ne saurai dire si les changements apportent du mieux ou du moins bien. C'est un système différent. J'étais un peu frustré au début, j'avais l'impression qu'on me prenait trop par la main (pseudo tuto un peu longuet) mais finalement je m'y suis fait et j'ai même appris à l'apprécier. Ce système fonctionne dans Chimera Squad car les cartes sont de taille très réduite, ce qui s'allie bien avec l'aspect plus dynamique. C'est là l'essentiel.
Autre point positif, les missions durent une vingtaine de minutes (avec des exceptions). Et mine de rien, quand on a une vie (aussi confinée soit-elle en ce moment...) c'est cool d'avoir aussi à disposition un jeu qui peut être rapide.
TOUTES LES ARMES DOIVENT M'ÊTRE REMISES
La partie équipement et customisation de l'escouade est très simplifiée. Côté esthétique, on choisit sa couleur de t-shirt et c'est tout, c'est fini la fashion week de XCOM2.
Côté équipement on retrouve des armes standards d'XCOM, pour lesquelles on peut mener des recherches d'amélioration ou de modules à ajouter. On loot assez vite des armes uniques puissantes rendant les recherches bien moins vitales que dans les XCOM classiques. Un marché noir nous permet aussi d'obtenir des armes et améliorations un peu supérieures à ce qu'on développe, directement tombées du camion (c'est nous le gang de la police, on va au marché noir si on veut).
J'ai rencontré quelques petits bugs (multiplication des médikits, déséquipement impossible d'une arme...) mais rien de très gênant et j'imagine que ce sera vite patché, modé et amélioré.
Bref, on est sur une gestion très simplifiée et pas forcément très exigeante. Cela plaira à certains, moins à d'autres.
TOUS VOS QUARTIERS SONT EN ÉTAT D'ARRESTATION
La Cité 31 est divisée en neuf quartiers. Intervenir dans un quartier plutôt qu'un autre va augmenter le niveau d'anarchie du quartier délaissé. Lorsque ce niveau atteint un maximum, c'est l'anarchie globale de la ville qui augment et si celui-ci déborde, c'est game-over.
Au niveau de difficulté classique - le seul auquel j'ai joué pour le moment - il n'est pas très compliqué de maîtriser les débordements en choisissant ses missions et en appliquant des effets de police de quartier.
Les polices de quartier ? Des équipes à mettre en place dans les quartiers. Ils vont pouvoir intervenir (on ne les joue pas, on n'a pas de noms, c'est juste une mention sur la carte) pour contenir l'insurrection et multiplier nos ressources en récompense.
Trois ressources différentes : les renseignements, le pognon, l'élérium. Rien de bien sorcier à gérer entre les polices de quartier, les détachements d'un gugus pour en récupérer ou les récompenses de mission.
Et si au début on se demande un peu à quelle mission affecter qui et quels quartiers prioriser, on a très vite plus de monde qu'il n'en faut pour gérer notre petite affaire.
J'en viens même à regretter l'absence d'une salle d'interrogatoire. Après tout, on avait un système similaire dans XCOM EU/EW. Avoir des mecs spécialisés en interrogatoire aurait pu être un petit plus de gameplay.
Cette pièce est désormais pacifiée
Au final on a un jeu qui ne sera certes pas celui de l'année, mais qui reste franchement honnête et plaisant, apportant son lot de nouveautés, son ambiance light et un dynamisme bienvenue pour une parenthèse avant un XCOM 3 qui reviendra aux bases (je croise les doigts). À prix réduit et si on a surtout envie de s'amuser sans prise de tête, ça vaut le détour.
À noter également que des créateurs de contenu vont sans doute inonder le web de mods de qualité pour ce jeu et que c'est une grande force des titres de Firaxis qui gagnent énormément avec ces ajouts (et oui, je veux absolument un mod Judge Dredd pour ce jeu, ça s'y prête à 1000%).