1. La grande vadrouille
Le défis du genre "parler de tel jeu sans parler de tel jeu" j'ai toujours trouvé ça un peu bidon. Aussi briserai-je la glace sans plus attendre : Xenoblade prend Final Fantasy XII pour exemple à de nombreux égard et ce pour le meilleur. Dans son exploration par exemple, qui se la joue espaces ouverts gigantesques, sans l'ombre d'un coin de mur invisible pour te garder sur un rail. Les zones secrètes et les recoins à nettoyer sont légions et représentent une motivation suffisante pour ruiner une paire de dimanches dans des séances de loot endiablées. À elle seule, la première zone ouverte du titre fait un joli pied de nez aux espaces soit disant ouverts que Final Fantasy XIII nous "offrait" après 20 heures de couloirs. Et ça ma gueule, ça fait plaisir. Un bonheur amplifié par la palettes d'ambiances et de tons que proposent les environnements : le moteur a beau dater un peu (beaucoup en fait, pensez PS2) le foisonnement de couleurs, les libertés de la DA et le caractère explorable des lieux donnent envie d'y plonger et de tout violer de tes yeux coquins.
2. Monado no Ken
Une fois les couteaux tirés, le jeu confesse un système de combat de la race dite "libre des guibolles" : pas d'instances de tatanes avec les pieds rivés au sol face à face avec l'ennemi, ici on choisit d'attaquer ou non les affreux qui vaquent à leurs occupations dans la pampa. Encore un autre héritage heureux de FFXII, puisque dopé aux hormones pour obtenir une mixture supra-dynamique : les coups de base sont donnés automatiquement, on lance des attaques spéciales en prenant soin de bien gérer leur temps de recharge et on essaie de créer des enchaînements avec ses équipiers (déséquilibrer > mettre à terre > hébéter, par exemple) Les liaisons bien exécutées viennent recharger une jauge dont j'ai totalement oublié le nom, mais qu'on appellera ici "la Barre Suisse" puisqu'elle permet de tout faire : relever un allié mort au combat si l'on en dépense un tiers, déclencher un team combo quand elle est pleine, ou prévenir un allié d'un danger imminent.
Car le héros du jours manie rien moins que l'épée la plus classe de la création : en plus de lui filer plein de pouvoirs coolcoolcool, la légendaire Monado confère aussi le don de prescience : les visions de Shulk l'informent des futures attaques spéciales ennemies. On a alors que quelques secondes pour trouver une parade. Panique, un peu. Autour de ce squelette déjà bien dense, quelques couches de micro-gestion supplémentaires, comme ces QTE tout doux tout discrets pour rassurer un compagnon qui piffe son estocade, ou ces attaques qui nécessitent de se placer derrière l'ennemi ou sur son flanc pour faire mal. Au final et contre toute attente, j'ai remercié Xenoblade de prendre en charge (avec brio) la gestion complète de l'IA des équipiers et de me rendre l'intégralité de mes PV une fois un combat terminé : je ne sais pas trop comment j'aurais pu gérer plus, de toute façon. Coeur avec les pads.
3. Breakfast club
Tu les connais comme moi, les JRPG. T'as 16 ans, t'es fougueux à l'intérieur, timide comme un petit écureuil à l'extérieur, alors forcémment ces galeries de personnages faites d'hémiplégiques de la discussion et de japounaises costumadées en chanteuses jpop, c'est la tienne, elle te plait. Seulement voilà : dix ans plus tards, tu lances FFXIII et tu réalises que ça reprend sans vergogne les pires heures du huitième épisode. T'es le témoin impuissant d'un échange de ce type :
Salphi (^__^) : "Yaaaaaaaay, let's go !"
Bubu ( -_-') : "Oooonh..."
Argngrom (>_<) : "..."
Pistache ( o_o°) : "Huhu ?"
Eux ont l'air de s'être compris. Toi t'écrases ton troisième Xanax en souvenir de ton innocence perdue. Dépoussière ta Wii : le crew d'individuels de Xenoblade est là pour te donner de la psyché structurée et du héros nevrose-free et attachant. Et attention, sans pour autant se défaire des archétypes qui vont bien : le sidekick musculeux mais un peu blaireaux, l'héritière snobinarde branchée magie, même la bestiole kawai-rondouillarde, tous font pourtant plaisir à suivre tant ils remettent au goût du jour un art trop rare dans le rpg jap : la fermer quand on n'a rien à dire. Et puis il y a Sharla. Qu'est belle comme un soleil. La sexy medic qui administre ses seringues à l'aide d'un gun de la taille d'un petit pommier, la battante en mini-short qui sait s'exprimer autrement qu'en smileys et qui distribue des bastos de bonhomme. Sharla, fais moi des bébés dans la Wii.
4. La drogue
C'est pas super cool de ma part d'évangéliser ce jeu, au vu des ravages qu'il a déjà causé autour de moi. Faut bien dire que ni la boite du jeu ni l'écran d'accueil n'auraient pu prévenir le quidam de la quantité impressionnante de vice enfermé là par Monolith Soft. Xenoblade est le genre de jeu au cours duquel tu peux, au bout de 17h de jeu, découvrir une volée entière de menus jusqu'alors inexplorés. Oh bien sûr, t'avais pris les rennes des fonctions de base, tu gérais ton équipement, tes Arts spéciaux, t'avais même crafté tes premières gemmes. Mais t'avais jamais fait un tour sur l'onglet collection, celui qui doit bien renfermer ses 20h de durée de vie, pour peu que tu sois chasseur de trésor dans l'âme. T'avais pas non plus remarqué ces spots de discussions, qui permettent d'augmenter les affinités entre tes équipiers. Tiens au fait, t'oublieras pas de repasser dans la première plaine du jeu, histoire de faire sa fête à ce gorille level 50 que t'avais été obligé de contourner. J'arrête là et et je te laisse respirer : essayer d'être exhaustif serait à la fois long et bien présomptueux de ma part. Reste que si t'as la petite forme un soir, que tu te sens pas d'attaque pour une suée massive face à des boss retors, tu peux te faire trois heures de création de gemmes avec un bon grog, tu prends ton pied quand même tellement MÊME ÇA c'est fun.
5. Greffe de foi
Parceque la musique déchire. Parce que la durée de vie est dingue. Parce que l'histoire, de ses accès de shōnen jusque dans les bad guys qu'elle te jette en travers du chemin, est cool. Parce que si comme moi t'étais à – ÇA – d'abandonner tes anciens dieux, Xenoblade va te redonner confiance dans le rpg jap. Cours l'acheter, canaille.