Xenoblade Chronicles : Edition Définitive (2020) est mon tout premier Xenoblade, une licence que je ne connaissais absolument pas avant de jeter mon dévolu sur cette refonte d’un des RPG les plus célèbres de la Nintendo Wii, sorti initialement en 2010. Le titre m'a été recommandé par un ami, Damien, qui m’en a dit beaucoup de bien, notamment parce que Xenoblade Chronicles, sous la direction de Tetsuya Takahashi, développe un scénario assez profond sur les trajectoires humaines, la destinée et l’idée de Dieu. Une quête existentielle profonde et bien écrite que j'ai trouvé original pour le genre. À la base, je ne suis pas spécialement friand des RPG japonais au tour par tour, mais quand j’ai vu que les combats étaient dynamiques, que les environnements étaient magnifiques et gigantesques, et que le scénario semblait ambitieux, je me suis lancé à corps perdu dans cette aventure.

Les premières heures de jeu sont les plus excitantes, car c’est le moment où l’on découvre l’intrigue, où l’on se familiarise avec la galerie de personnages et où l’on apprend à maîtriser le gameplay. La narration prend son temps, mais elle parvient à accrocher rapidement grâce à une scène marquante dès les premières heures. Côté combat, on découvre progressivement un système dynamique, mais qui s’avère au final assez sommaire. Et c’est là que réside ma plus grande déception vis-à-vis du jeu : Xenoblade Chronicles tient presque toutes ses promesses, mais le système de combat devient vite lassant. Après 50 heures de jeu, on se retrouve à matraquer les mêmes attaques encore et encore, et même si le système propose un peu de finesse, avec la possibilité de combiner les coups avec ses trois coéquipiers gérés par l’IA, cela reste beaucoup trop répétitif. En gros, on bourrine et on attend les délais de récupération des compétences. Contrairement à ce que j’espérais, aucune mécanique majeure ne vient véritablement renouveler le gameplay sur le long terme. Certes, l’épée Monado devient plus puissante avec le temps et apporte ses propres capacités à Shulk, mais cela reste le même problème : ce sont juste des attaques spéciales que l’on utilise à intervalles réguliers, une fois la barre chargée à 100%. Alors oui, j’ai eu un sursaut d’intelligence après 50 heures, en me disant : "Hey Alexis, tu peux aussi jouer d’autres personnages pour varier !"… Mais après avoir testé plusieurs membres de l’équipe, mon constat est resté le même : peu importe le personnage ou les compétences utilisées, le ressenti général du combat reste inchangé.

Si le système de combat m’a déçu, heureusement, le plaisir de l’exploration a largement compensé. On découvre des panoramas sublimes et impressionnants surtout pour de la Switch. Mais plus encore que l’aspect technique, c’est la direction artistique qui m’a bluffé. Le travail des équipes de Monolith est colossal : les environnements sont grandioses et vertigineux, c’est totalement épique de parcourir ces contrées immenses. De plus, malgré un désenchantement progressif côté gameplay comme vu plus haut, le scénario prend de l’ampleur au fur et à mesure du temps, et l’on veut connaître la conclusion de cette histoire. Je tiens à préciser une chose importante pour moi : dans Xenoblade Chronicles, pas de naïveté insupportable des personnages. Le titre de Monolith se veut résolument mature sur certains sujets et cela fait vraiment plaisir. Ajoutons à cela l’exploration très plaisante, et Xenoblade Chronicles : Edition Définitive parvient à maintenir l’intérêt du joueur, même pour un néophyte de la licence comme moi. Mais si l’exploration est un vrai plaisir, elle est aussi intrinsèquement liée aux quêtes secondaires, et c’est là que le bât blesse. J’en ai fait énormément (au moins 70%), et autant être franc : les motivations des PNJ sont inexistantes. Il n’y a aucune scénarisation autour de ces quêtes. Leur seul intérêt est de faire monter l’expérience et récupérer quelques objets. Ça ne m’a pas dérangé en soi, mais objectivement, c’est un mauvais point. Aussi peu de mise en scène et d’immersion pour les quêtes secondaires dans un RPG, c’est un carton rouge.

En conclusion, Xenoblade Chronicles : Edition Définitive est une aventure réussie sur bien des aspects, notamment grâce à son univers hors-norme, son exploration gratifiante et son scénario ambitieux. Cependant, son gameplay peine à se renouveler, et la répétitivité des combats finit par peser sur l’expérience après 80 heures de jeu. Si vous cherchez un grand RPG à l’histoire originale et mature, n’hésitez pas. Mais si vous attendez un système de combat profond et stratégique, préparez-vous à de la redondance sévère. Au globale, mon ressenti sur ce titre reste positif car je n’avais aucun mal à y revenir au fil de mes sessions. C’est plutôt bon signe me concernant. Reste à faire le deuxième opus dont on m’a dit également beaucoup de bien !

silaxe
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le 1 mars 2025

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