Le commencement et la fin
J'ai beaucoup attendu avant d'écrire cette critique car elle est compliquée à finaliser dans mon esprit.
J'ai joué à Xenogears sur PlayStation en 1999 en Import US. Si cette critique est pour moi complexe à finir, ce n'est pas que je doute de la qualité du titre - je sais même déjà depuis pas mal de temps la note que je vais lui mettre - mais c'est plutôt que j'ai gardé un merveilleux souvenir de cette expérience vidéo-ludique, sans avoir gardé précisément en mémoire pourquoi.
Certes, il y a déjà un système de jeu intelligent, quoique peut-être pas aussi brillant que certains l'ont décrit, notamment en ce qui concerne les combats, dont il existe deux types. Dans Xenogears, vous combattez à pied, ou en gear. Je dois avouer de pas avoir été un grand fan des combats en gear qui présentent un intéret moindre : évolution des combattants sur la base de pièces détachées et non sur du levelling classique que je trouve plus imple à appréhender, possibilité de combos plus limitée, coup spéciaux aux effets parfois flous.
Ce mode de combat souffre d'une comparaison avec les combats classiques au corps à corps (sans gear, quoi ...), plus pêchus et dynamiques, et principalement basés sur des enchaînements de touches grâce à des combinaisons de plus en plus complexes au fil du jeu (mais finalement pas si difficile que ça à sortir vu qu'il n'y a pas de limite de temps pour les entrer avec la manette).
Malgré ces quelques défauts, un système de combat pourtant réussi et apportant une petite touche d'originalité par rapport au modèle "Active Time Battle" rendu populaire en Europe par Final Fantasy VII notamment.
Il y a également cette patte graphique parfois destabilisante mais qui interpelle, avec des personnages 2D moyens (très pixellisés notamment en gros plan) au sein de décors 3D eux très réussis. Le tout se combinant en lieu exotiques ou inquiétants, mais nous y reviendront plus tard.
Xenogears, c'est surtout dans mon souvenir une bande son d'une très grande qualité. Une très grande majorité des thèmes musicaux sont des airs qui marquent votre esprit et vos oreilles, recherchent ça et là la surprise auditive ou un exotisme qu'on ne retrouve pas dans toutes les OST du genre.
Mais surtout, Xenogears, c'est une histoire et une ambiance, avec une préférence personnelle pour l'ambiance. En effet, l'histoire de Xenogears restent pour beaucoup un modèle du genre J-RPG, avec raison. J'y apporterai néanmoins un bémol en raison d'une complexification pas totalement justifiée à la fin et de la quasi-impossibilité de comprendre les subtilités scénaristiques pour qui n'a pas joué à XenoSaga. Après, peut-être était-ce mon anglais qui m'a trahi par moment ... ou cette fumeuse histoire de 2ème CD baclé en raison d'un manque de financement du projet (ça je m'en suis pas trop rendu compte en jouant, je l'avoue, je l'ai lu ensuite sur Internet).
L'ambiance, elle, est dans mon esprit indélébile. Cette cinématique d'introduction, d'apparence sans rapport avec le reste du jeu, mystérieuse. Cette marque religio-philosophico-mystique, un peu usé depuis dans le genre du J-RPG, mais tellement bien explorée dans ce titre. Des personnages comme d'habitude un peu stéréotypés, mais attachants. La Tour de Babel dressée au milieu de l'océant. L'Alpha et l'Oméga. Le commencement et la fin. Je me souviens de beaucoup d'image sans forcément parvenir à leur redonner un sens global, mais tout en sachant que l'essentiel n'est pas là.
Car j'ai aimé joué à Xenogears.
J'ai aimé avoir le sentiment d'être un instrument dans un complot millénaire qui me dépassait totalement mais dont j'étais un rouage essentiel. J'ai aimé avoir la volonté de changer le destin. J'ai aimé vouloir sauver ma bien-aimée.
Bref, j'ai aimé.
Et en cela, Xenogears constitue avec ses défauts un jeu de référence du Japan Role Playing Game. Un titre de caractère. Une histoire parfois impénétrable. Une expérience. Une mythologie autour du titre. Un jeu culte, quoi ...