Autant je peux comprendre l'engouement qui se fait autour de l'histoire, de comment elle se déroule, l'intensité dans les dialogues et les différentes péripéties, j'veux dire, j'ai adoré Metal Gear Solid pour ça et en ce moment c'est Red Dead 2 ... Mais y'a des limites à l'extase qu'on peut porter à la franchise des Yakuza et spécialement celui-là.
Les cinématiques sont sacrées pour moi. C'est la grande occasion de se poser et de montrer que le jeux video est un art numérique et visuel. J'adore les jeux qui ont des cinématiques. Le kif devant les personnages qui se mettent à parler comme au cinéma est précieux à mes yeux. Sauf qu'au bout d'un moment il faut savoir rythmer les dialogues pour pas endormir le joueur. Spécialement celles où tu skippes les lignes de blablatage.
On trouve du coup deux types de cinématiques : les cinamétiques classiques où tu ne peux que passer la scène entière, et les complémentaires où tu peux passer les paroles du perso pour qu'il passe à sa ligne suivante.
Les cinématiques classiques sont la base de mon amour pour ces seynetes videoludiques. Elles sont bien rythmées, filmées avec ambition mais également sobriété et elles vont droit au but (tant dans les dialogues échangés que dans ce que la scène raconte) pour la simple et bonnes raisons qu'elles demandent plus de budget vu la meilleure finition des visages. Celles-là, elles sont archi cools et digne des films de Yakuza (ou de films en général en vré) où Kiryu pète de charisme et de badassitude.
Les autres. Le deuxième type. Les complémentaires. C'est le cancer. Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de blabla inutiles qui tournent autour du pot. Vraiment c'est bien trop long et je me suis surpris à somnoler devant. J'en suis rapidement venu à skipper les lignes des personnages en lisant en diagonales ... pour finalement passer ces cinématiques en entier dès que j'avais compris de quoi ça allait parler/ramer. Bah putain je peux vous jurer que même en les passant je n'avais rien perdu. Au contraire, je gagnais sans doute 10 minutes. C'est le même niveau que le codec dans les Metal Gear, pompeux.
Et encore si c'était que les cinématiques je pesterais pas autant, mais là j'ai fait face à un jeu où le rythme m'a pas mal fait chier. Rien qu'au début c'est laborieux, t'as des dialogues qui s'enclenchent dès que tu fais 100m. Ok ok ouais, je sais, faut bien mettre l'univers et les intrigues en place mais là c'est aussi long qu'une partie d'échec. Alors je me retrouve avec un jeu où quand je casse pas des gueules, je m'ennuie.
Puis parlons en du cassage de gueule. C'est un peu décevant quand tu as commencé à toucher à la franchise par Yakuza Kiwami qui a repris le système de kombat de Yakuza Zero avec ses différents styles de tappages. Kiwami est sorti presque en même temps, et Zero un an auparavant, pourtant Song of Life n'en a pas tenu compte. La progression se fait d'ailleurs assez facilement et les ennemis deviennent vite des nazes face à Kiryu (chose logique vous me direz). Si Zero et Kiwami étaient sortis après je n'aurais rien dit. Sauf que là je le prends pour de la flemmardise.
Je ne parlerai même pas des histoires secondaires qui ne sont que des vastes blagues. Les developpeurs mettent toujours un fight à la fin pour pas que je me fasse totalement chier et n'ai pas le sentiment d'avoir perdu mon temps. Meh.
Déception aussi pour les quartiers et spécialement Onomichi, certes très joli, mais avec peu de choses à faire et se trouve dérisoire à côté de Kamoroucho. Mais même ce quartier est décevant avec son level design de PS2 avec simplement deux/trois batiments où tu peux monter des escaliers intérieurs. Le jeu ne joue pas assez avec la verticalité d'une ville et de ses batiments. Une honte pour une franchise qui utilise la même map depuis presque sept jeux avant Yakuza 6.
Mais c'est qu'ils sont sérieux avec l'aliasing en plus. Je pensais que c'était un problème qu'on avait réglé depuis 2004 moi !
Donc je me retrouve avec un jeu plutot joli (oui bah non, l'aliasing est un gros défaut tout de même), des kombats sympa mais dont on m'a montré qu'ils pouvaient être bien plus poussés un épisode avant, des cinématiques classiques archi kool et d'autres d'une grande nazerie somniphèrantes, une histoire qui tient en haleine mais se trouve assez nawakante (un super cuirassé Mark II ? Sérieusement ?).
C'est un jeu moyen.
Jouez à Kiwami 1 et 2.