(Je tiens à dire que j'ai joué à ce jeu sur six mois, la période étant entrecoupée de deux drames familiaux. Par conséquent je n'en ai pas profité autant que j'aurais pu).
Ce Yakuza Kiwami 2 semble au départ charpenté sur l'antagonisme entre Kyriu et Ruyki Gohda, son pendant du clan Omi. L'histoire comporte cela dit de nombreux personnages, autour desquels l'intrigue aime à s'arrêter le temps d'un chapitre : une policière obstinée, fragile et habitée d'une haine des Yakuza ; un policier inhabituellement hostile aux immigrés ; un patriarche faible. Derrière tous ces enjeux se trouve aussi celui d'une liquidation ancienne et impitoyable d'une organisation coréenne, dont les rares survivants, conscients ou non de leur statut, refont surface pour assouvir un besoin de revanche.
Dit comme cela, cela fait envie. Mais j'ai trouvé que les intrigues s'imbriquaient difficilement, notamment le sentiment persistent que le clan Tojo connaît une descente aux enfers : on n'y croit pas suffisamment.
Le jeu comporte les mêmes mini-jeux que dans le premier, des pistes de musique toujours chouettes (mention à celle de Kei Ibuchi), et un système de combat que j'ai trouvé mieux ficelé que les autres. Dieu merci, l'ignoble minijeu des voitures de circuit a été supprimé au profit d'une sorte de Leagues of Legend, minijeu Majima Construction, d'un intérêt discutable, mais doté d'une musique de fin collector.
Le jeu est assez laborieux dans sa narration, mais prend son envol dans le long dénouement final, vers lequel tout converge. Et si les retournements de situation s'y enchaînent de manière invraisemblable, c'est au service d'une dramaturgie grandiloquente que l'on peut trouver stupide, mais que je choisis d'aimer.
On prend toujours du plaisir à arpenter cet univers, qui s'enrichit. De ce point de vue il ne faut pas oublier de faire la partie Majima, car oui, une fois le jeu fini avec Kyriu, il y a une plus modeste campagne avec Majima, mais elle fera plaisir à ceux qui ont joué à Yakuza Zero.
Au final, Yakuza Kiwami 2 est un jeu plaisant, dont l'intérêt décolle vraiment dans sa dernière partie. J'ai quelques réserves concernant le rythme et la narration, mais tout se résout dans le dénouement, donc tant mieux.