J'ai beaucoup de préjugés sur les jeux iPhone.
Tout d'abord parce que je n'ai jamais eu d'iPhone avant aujourd'hui. Ensuite, parce que j'ai bêtement gardé cette vieille idée que les jeux sur portable ne sont pas des jeux – je jouais à Snake sur mon Nokia 3310 quand j'avais 12 ans.
Fan de jeux d'aventure P&C, je me balade donc sur l’AppStore, dans l'espoir de trouver quelque chose qui pourrait étancher ma soif de gamer.
Et voilà que Year Walk pointe le bout de son nez. Je me souviens alors : jeu acclamé par la presse vidéoludique. J'hésite – parce que toute personne hésite à lâcher 4 dollars dans un jeu iPhone alors, qu'à côté de ça, toute personne n'hésite pas à dépenser 15 euros au Macdo – puis je craque.
Je me lance donc dans cette aventure suédoise. Jeu à la première personne sans inventaire. On est perdu dans une forêt enneigée. On ne sait pas où aller. Pour le moment, ça commence mal. On est loin d'un Grim Fandango.
Soudain, la nuit tombe. Et là, le véritable voyage commence. Poétique, troublant, mystérieux... mais surtout terriblement glauque.
Je me souviens avoir sursauté comme abruti alors que j'y jouais dans une station service, le volume à fond, le casque dans les oreilles. Ma femme m'a regardé et m'a demandé "Mais qu'est-ce qui t'arrive ?". Je lui ai répondu "Mais... Ce jeu... Il fout grave la pétoche !".
Mais si ce n'était que ça... Parce que le jeu se montre également extrêmement intelligent, autant dans son gameplay que dans son scénario – qui prend tout son sens en téléchargeant l'app gratuite qui va avec, Year Walk Companion, et c’est d'ailleurs essentiel de l'avoir fait pour connaître le fin mot de l'histoire.
Effrayé, touché, ébahi... et ce en moins de 2 h de jeu.
Oui, l'expérience est courte. Mais Year Walk prouve qu'un jeu n'a pas besoin d'être long pour marquer les esprits.
Non, décidément, je m'y prendrai maintenant à deux fois avant de critiquer les jeux iPhone dans le futur.
Enfin, ça, difficile de le savoir. Impossible de deviner ce que nous réserve l'avenir.
...
... N’est-ce pas, hein ?