[Critique sans spoilers majeurs du jeu]
Fan inconditionnelle de la licence Ys et particulièrement du dernier opus : Ys VIII : Lacrimosa of Dana, c'est avec grande impatience que j'ai attendu la sortie du neuvième Ys en occident et sur PC. Après un très bon jeu qui a (une nouvelle fois) révolutionné la licence, la question est donc de savoir si Ys IX : Monstrum Nox parvient à tirer au mieux parti des mécaniques de son grand frère.
Si à première vue, on pourrait déceler un peu de recyclage (explorations de zones et amélioration d'une base centrale) le jeu fait un pari assez astucieux qui l'éloigne rapidement de VIII. En effet, le gros de l'aventure aura lieu au sein même de la ville de Balduq, où Adol se retrouve enfermé. Si les déplacements y sont un peu laborieux pendant les premiers chapitres, l'obtention de pouvoirs supplémentaires rend plutôt agréable le fait de se mouvoir d'un point A à un point B. Peu à peu, on se surprend à apprécier cette petite ville, ses recoins, ses secrets et ses habitants, ce en partie à cause de la progression savamment rythmée au fil des chapitres. On reprochera toutefois quelques redondances avant que le scénario ne commence vraiment. Ce dernier est peut-être un peu plus poussé que les précédents jeux de la série mais suit les poncifs du JRPG.
Côté gameplay, on reste sur du terrain connu tout droit récupéré de Ys VIII. Esquives, gardes et compétences offrent tout un panel d'options dans des combats très nerveux. L'ajout des pouvoirs cités plus haut dans l'arsenal d'Adol permet également de pimenter un peu les combats mais elles restent surtout pensées pour l'exploration de zones.
Reste à mentionner "l'éléphant dans la pièce" : le moteur plus que daté qui ne passe plus vraiment en 2021. Si l'on pardonnait à Ys VIII les concessions qu'il avait dû faire pour que le jeu sorte sur PS Vita, difficile de tolérer les textures mal chargées, la résolution faible des cutscenes, les quelques ralentissements, bugs d'éclairage... D'autant plus remarquables que les environnements de Ys IX sont plus ouverts et plus grands.
En somme, Ys IX saura plaire à tout le monde, le néophyte complet, ceux qui cherchent à poursuivre l'expérience Ys VIII, et les habitués de la licence. La formule est maîtrisée mais commence à montrer ses limites, et on attend de pied ferme Nihon Falcom pour un dixième opus (ou qui sait, un remake de Ys V ?) avec un nouveau moteur. Ce qui est sûr, c'est que les aventures d'Adol Christin ne font que commencer...