un mix shmup/vn au top.

Yurukill: The Calumnination Games est un VN sous-titré français ! ET OUAIS ! Et y a du Shmup vénère aussi ! ET OUAIS BIS ! Et c’est que y a aussi des énigmes et du qcm ! ET OUAIS TER !

Si vous n’êtes pas saucés en ce moment précis, c’est que vous n’avez pas de coeur. Mais soit, faisons avec et tentons ensemble de comprendre pourquoi j’ai raison d’être en accord avec moi même.

Un groupe de prisonniers, clamant tous leurs innocences, se retrouvent en binôme dans un drôle de parc d’attraction afin de gagner le droit d’être innocenté sans condition. Enfin, sauf celle de participer en résolvant des énigmes et en tirant sur des trucs dans un vaisseau. ”Malheureusement”, le scénario fait un boulot d’orfèvre pour lier les mécaniques de gameplay à l’histoire donc je ne vais pas avoir le choix que de spoil le premier chapitre, disponible entièrement en démo, et les enjeux futurs dans le paragraphe suivant... donc à vous de voir.

Le jeu à une structure carrée, efficace, dont il ne dévie pas d’un iota : chaque chapitre commence par une phase de VN, où se trouve des énigmes globalement simples à résoudre. Ensuite vient un débat à réponses multiples ressemblant dans la forme à un mini-procès d’autres VNs bien connu, les objets à présenter en moins. Et avant d’attaquer la phase de shmup, un qcm de récapitulatif de l’affaire en cours permettra d’incrémenter notre stock de vie initial via les bonnes réponses.

Ça pourrait s’arrêter là mais non, car la phase de shmup sera interrompue au moins deux fois pour nous faire briser un préjugé ou une fausse information. Mal répondre fera perdre plusieurs vies (3 en normal) jusqu’à l’obtention de la bonne réponse, bonne réponse qui permet donc évidement d’avancer sans malus. Le boss final du chapitre se cachera derrière un mix de ces deux phases d’interrogations : plusieurs questions se succèderont afin de convaincre quelqu’un tandis que le couperet de la punition menace à chaque ratage. Certains n’hésiteront pas à pointer la redondance de cette segmentation mais je pense à contrario que cela aide à rompre la monotonie, la frénésie de l'action se mêlant à merveille au rythme plus calme de la résolution d'énigmes.

Le système de vie particulier du mode narratif de base deviendra plus classique en Score Attack, mode qui se débloque au gré de l'avancée scénaristique. On commence avec 5, 10 ou 15 essais en fonction de la résistance souhaitée et on ne pourra alors compter que sur les trois masques de renards cachés dans chaque niveau pour augmenter ce compteur. S'ils se révèlent "facilement" lorsqu'un de nos tirs de base passe dessus, faudra utiliser la jauge d'energie pour la matérialiser et tenter de se frayer un chemin jusqu'à eux pour l'obtenir.

Cette jauge se remplit classiquement, en récupérant ce que laisse les énemis éliminés. Elle permet, comme souvent, de balancer une bombe ou un tir sur un rayon plus ou moins étendu en fonction du taux de remplssage. La bombe annulera les tirs adversaires quel que soit les conditions tandis que le tir ne le fera qu'à sa puissance maximale.

Yurukill propose 4 pilotes aux compétences différentes et 3 modes de difficulté, influant bien évidement sur les patterns ennemis et le nombre de boulettes associées. Un petit détail fait cependant toute la différence pour les débutants (ou mauvais dans mon genre) : en facile et en normal, la bombe d'auto-défense automatique autorisant de se faire toucher une fois -et annulant les tirs est accessible dès qu'on atteint 20% de la jauge d'énergie. Le gap entre la deuxième et dernière difficulté est important à mes yeux et, pour ce que ça vaut, je n'ai pas réussi à le surmonter. En normal, je perd encore régulièrement mais le challenge me parait intéressant et pas trop frustrant.

Et tout ceci doit alerter sur un point, je suis loin d'être un expert en shmup. J'en ai tenté souvent mais mon niveau... étant ce qu'il est, j'ai une compétence toute limité pour juger de l'interêt de "routes" ou de la complexité d'un système de scoring. C'est le soucis quand chaque partie se transforme en une lutte archarnée avec la survie comme but ultime.

D'un point de vu plus terre à terre, le jeu est doublé en jap partout de fort belle manière et traduis en français. Les chargements sont maitrisés et un joli framerate de 60 fps agrémente le tout. Il manque bien à mon goût une section artwork/bonus pour l'aspect VN, ou même simplement rejouer le chapitre de notre choix, reste que les développeurs de G-Rev ont fait les choses correctement coté shooter avec la possibilité de s'entrainer/jouer niveau par niveau et le partage des scores en ligne.

Si je devais résumer Yurukill: The Calumnination Games, je parlerai d'un mix réussi entre un visual novel et un shmup. Les deux parties me paraissent solides, les thèmes de l'histoire m’ont parlé, les twists ne sont pas complétement alambiqués, bref, du tout bon. Je pourrais faire le tatillon en évoquant son manque d’image évident pour que la partie VN sente moins le petit budget ainsi que son avant-dernier chapitre qui rame pour rattacher les wagons et aurait gagné à ne pas tant s’accrocher à sa structure... mais c'est tellement peu de chose à coté de ses qualités.